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Saint-Esprit, en déclarant : Qu'il fallait l'adorer, le glorifier avec le Père et le Fils. Dans ces deux conciles on frappa aussi d'anathême les auteurs et les partisans de ces hérésies. Quant aux unitaires de nos jours auxquels vous faites allusion, ils rejettent tous les mystères, sans examen, sans distinction; leurs négations ne peuvent donc avoir aucune importance, et ne méritent pas l'honneur d'une citation. Au reste, cette erreur n'est pas de leur invention; elle date du troi sième siècle, et nous la voyons plusieurs fois réfutée, condamnée dans les partisans de Sabellius.

LE D. J'ai souvent entendu prononcer les mots procession, émanation, qu'on appliquait à ce mystère de la trinité. Pourriez-vous me faire comprendre ce qu'ils signifient?

LE TH. Ce terme, qui nous vient du latin procedere, indique, en général, qu'un émane d'un autre emanatio unius ab alio, comme un fils procède, émane de son père. Les théologiens reconnaissent une procession interne, immanente, et une autre extérieure. Dans la première, le terme demeure dans son principe; dans la seconde, il est produit au dehors. Les pensées de notre âme restent en elle, et vous sont un exemple de la procession immanente. L'enfant produit par le père, fait comprendre cette procession, dont le terme est séparé de son principe.

Or, voici l'application qu'on fait de ces processions dans la sainte trinité. Le Fils procède du

Père, selon ces paroles du Sauveur : Je suis sorti de Dieu; je suis sorti de mon Père (Joan. 8 et 16.). Et comme le montrent encore ces termes du Symbole de Nicée : « Dien de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu. » La procession du Fils se fait par génération, suivant le sens de ces textes: Vous êtes mon Fils. Je vous ai engendré. Je vous ai engendré de mon sein avant l'étoile du matin (Ps. 2.). Le Fils unique qui est dans le sein du Père (Joan. 1.). Cette génération doit être immanente, puisque le Fils demeure dans le même principe, suivant ces expressions du même Evangile : Le Verbe était en Dieu (1.). Le Père et moi nous sommes une même chose (10.). Je suis dans le Père, et le Père est en moi (14.). Comme vous, mon Père, vous êtes en moi, et moi en vous (17.). Quant à la procession du Saint-Esprit, les livres saints nous apprennent qu'elle émane du Père et du Fils: Après la venue du Paraclet, qui procede du Père, est-il dit dans saint Jean (15.); il procède en même temps du Fils, puisque saint Paul écrivait aux Galates: Dieu a envoyé dans vos cœurs l'Esprit de son Fils (4.). Dans les Actes des Apôtres, on lit aussi : L'Esprit de Jésus ne le leur permit pas (16.). Paroles que saint Augustin expliquait en demandant : « Pourquoi donc ne croirions-nous pas que le Saint-Esprit procède aussi du Fils, puisqu'il est aussi l'Esprit du Fils (De Trin.)? » Tout ce qu'a mon Père est à moi, dit le divin Sauveur; par conséquent, la spiration

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active par laquelle le Père produit le Saint-Esprit (Joan. 16.).

Nul doute que cette procession du Saint-Esprit ne soit immanente, puisqu'il est l'Esprit du Père et du Fils, dont il procède, comme d'un seul principe. La génération du Fils étant unique, la procession du Saint-Esprit se fait par un mode différent, et conserve le nom de procession, comme l'exprime avec tant de clarté le symbole de saint Athanase : « Le Saint-Esprit est du Père et du Fils, non fait, non créé, non engendré, mais procédant. »

LE D, Je ne me fais pas une idée assez claire de ces processions des personnes divines; veuillez donc les expliquer avec plus de simplicité et de précision.

LE TH. Les voici, je crois, clairement exposées; le Fils vient du Père par génération; le Saint-Esprit vient du Père et du Fils par procession. Cette génération et cette procession sont éternelles, le Fils et le Saint-Esprit étant co-éternels au Père, Dieu comme le Père, avec le Père. Elles sont donc nécessaires, et de l'essence même de la nature divine; tandis que les opérations extérieures, la création, par exemple, sont des actes libres de la part de Dieu. Je vous ferai observer ici une différence importante entre les personnes divines et l'es divines et les personnes humaines. Pour celles-ci, la distinction de substance accompagne toujours l'idée de personne, Ainsi, Pierre est une personne différente de Paul, et par diversité de substance, et par

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dividualité, et par propriété d'action ; tandis qu'én Dieu, il ne peut y avoir distinction d'essence; elle est une, indivisible, et cependant commune au Père, au Fils et au Saint-Esprit. D'où nous vient donc l'idée, la connaissance de personnes dans la nature divine? Des relations incommunicables que nous savons être en Dieu, soit par l'Ecriture, soit par les traditions. On en distingue quatre, savoir; la paternité propre au Père, la filiation au Fils, la spiration active, commune au Père et au Fils, enfin la spiration passive, propre au Saint Esprit.

Vous devez reconnaître dans ces relations, des rapports d'origine ou de procession entre les personnes divines. Ainsi, la paternité est la relation du Père au Fils, qu'il engendre; la filiation, le rapport du Fils au Père, par lequel il est engendré; la spiration active du Père et du Fils exprime la relation au Saint-Esprit, qu'ils produisent; et enfin, la spiration passive du Saint-Esprit, qui procède du Père et du Fils, est le rapport à ces deux personnes. De ces relations, découle essentiellement la distinction des personnes divines, selon cet axiome théologique, propre à résoudre bien des difficultés sur les matières de la Trinité et de l'Incarnation: Tout est un en Dieu, là où il n'y a point opposition de relation fondée sur une origine ou procession réelle. Par exemple: tous les attributs absolus sont un en Dieu, parce que vous ne voyez entre eux aucune relation d'origine, c'est-à-dire qu'ils ne procèdent point les uns des

autres; mais, pour les personnes divines, vous avez des processions véritables, des relations d'origine, et par suite, des distinctions réelles. Ces rapports peuvent encore nous faire comprendre qu'on doit considérer d'une manière bien différente les personnes de la sainte Trinité, et les personnes humaines. Prenons pour exemple un père et un fils parmi les hommes: ils sont distincts, non-seulement par la relation de père à fils, et de fils à père, c'est-à-dire par l'origine, mais encore par la diversité de substance; tandis qu'en Dieu, les personnes ont une seule et même nature, et elles ne sont distinguées que par les relations d'origine ou de procession.

LE D. Voulez-vous me permettre de hasarder une observation dans ces matières difficiles? Les personnes qui procèdent, me paraissent inférieures en perfections à celles dont elles tirent leur origine; et puis, ne dit-on pas que ces mêmes personnes sont quelquefois envoyées? N'est-ce pas encore une preuve de dépendance et d'infériorité ?

LE TH. Dans les créatures, vous avez raison : être engendré, procéder, accusent quelque infériorité de qualité; mais en Dieu, vous ne pouvez l'envisager ainsi. Les deux personnes qui procèdent ont la nature divine, sont Dieu : ce qui dit assez qu'elles sont la perfection même. Les processions divines ne supposent non plus aucune dépendance proprement dite, parce que ces personnes procèdent nécessairement, constamment, et qu'elles ont avec le Père la même nature, les mêmes

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