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viror, ou vires, verdeur, force. (1) On a ainsi nommé la vertu, parce qu'elle fait la vigueur, la beauté de l'âme, ou parce que l'homme dans sa faiblesse actuelle a besoin de grands efforts pour être vertueux. Suivant la définition la plus commune chez les moralistes catholiques, une vertu est une qualité qui tend à rendre l'homme bon. Si elle est telle de sa nature, que l'homme ne puisse l'acquérir par ses actes, on l'appelle infuse; et acquise, si l'on parvient à la posséder par des actes répétés : il est des vertus qui doivent absolument venir de Dieu par infusion; l'homme tenterait vainement de les acquérir par ses efforts ce sont les vertus théologales ou divines. Quant aux autres, appelées morales, il paraît impossible aujourd'hui, qu'avec la faiblesse de sa volonté, et l'ignorance de l'entendement, il les possède toutes, s'il ne les reçoit dans les sacrements, ou par quelque autre moyen surnaturel.,

:

LE D. Puisque vous parlez de vertus théologales et morales, tenons-nous-en à cet ordre, et faites-moi bien comprendre, je vous prie, ce qui concerne les unes et les autres.

LE TH. Pour vous faire une idée juste des vertus théologales ou divines, vous devez savoir que les vertus morales ont pour objet direct, de régler nos mœurs, tandis que Dieu est l'objet immédiat et principal des vertus théologales.

(1) En hébreu, c'est la même signification force, nwx femme vertueuse. (Rut. 3. 4.) En grec, apetń, force, vigueur, etc.

LE D. J'avais cru jusqu'ici que toutes les vertus avaient Dieu pour objet.

LE TH. C'est que vous confondez l'objet avec la fin. Toutes les vertus, il est vrai, peuvent avoir Dieu pour fin, si elles lui sont rapportées; mais il n'en est pas de même de l'objet immédiat. Ainsi, la prudence aura pour objet la recherche des moyens propres à faire réussir une entreprise, tandis que Dieu est l'objet immédiat et principal de la charité.

LE D. Comment dit-on que les vertus théologales ont Dieu pour objet immédiat et principal? Ne seraient-elles pas mieux caractérisées en leur assignant Dieu seul pour objet ?

LE TH. Des théologiens l'enseignent ainsi pour chacune de ces vertus ; suivant cette explication, Dieu sera l'objet de la foi, parce qu'elle nous manifeste toujours sa nature, sa providence, ou quelqu'une de ses perfections. Dans l'espérance, nous attendons Dieu lui-même comme notre récompense au ciel, et ses grâces ou son action sanctifiante sur la terre. Dans la charité, il est clair que nous aimons d'abord Dieu en luimême ; et quand nous descendons au prochain, c'est encore Dieu que nous aimons dans l'homme, sa ressemblance et son image. Mais cette manière d'envisager les vertus théologales, ne serait pas à la portée de toutes les intelligences: il en est donc une autre plus facile, plus usitée, que je crois avoir déjà signalée; la voici plus clairement. D'après certains théologiens, une vertu théolo

gale est celle qui a Dieu pour objet immédiat et principal, comme la charité, où nous aimons Dieu immédiatement et d'une manière principale. D'autres trouvent cette définition insuffisante, et lui préfèrent celle-ci : une vertu théologale est surnaturelle, infuse, elle a Dieu pour objet immédiat, principal, et quelqu'un de ses attributs pour motif. Car, disent-ils, suivant la précision théologique, on ne doit pas tant chercher à distinguer, à spécifier les vertus par l'objet que par le motif. Ainsi, par la foi, on croit l'objet révélé à cause de la véracité divine; dans l'espérance, on espère à cause de la fidélité de Dieu à ses promesses; et dans la charité on l'aime à cause de son amabilité, de ses perfections infinies.

LE D. J'espère que ces notions générales sur les vertus, deviendront plus claires par le développement de tout le sujet ; passons donc, si vous voulez, à l'examen de chaque vertu en particulier. Je présume que vous allez commencer par la foi.

LE TH. Comme vous l'observez avec beaucoup de raison, ce que nous venons de dire sur les vertus eu général, ne saurait suffire, nous y reviendrons dans un autre entretien. On ne peut commencer l'examen des vertus théologales autrement que par la foi, elle est comme la base de toute qualité surnaturelle; car sans elle, nous ne pouvons aimer ni honorer Dieu, ni espérer en lui pour la justification et le salut; ne le con

naissant alors que dans l'ordre naturel, on ne l'honorerait que par des actes analogues. LE D. Qu'est-ce donc que la foi?

LE TH. Une vertu théologale, infuse, surnaturelle, inclinant notre âme à adhérer fermement à cause de la véracité de Dieu, à ce qu'il a révélé et qui nous est proposé par l'Eglise. La foi est d'abord une vertu ou qualité permanente, théologale, parce qu'elle a Dieu pour objet immédiat, principal, dont elle nous fait connaître les perfections infinies, et que la véracité divine est son motif spécial.

LE D. Je vous prie de m'expliquer le sens de ces mots infuse, surnaturelle, dont je n'ai pas une notion exacte.

LE TH. On les entend diversement. Les uns regardent ces deux expressions comme synonymes, et leur donnent le même sens, c'est-à-dire, que la foi doit venir de Dieu, et qu'il nous est impossible de l'acquérir par nos forces naturelles. D'autres, pour rendre cette idée, emploient le mot infuse; et par surnaturelle (1) ils entendent cette dignité qu'une vertu de cet ordre imprime à nos actions, en les élevant, ainsi que nos âmes, jusqu'à Dieu, que nous sommes destinés à posséder dans le ciel par la vision intuitive. On peut, ce me semble, tout concilier en donnant ces deux sens au mot surnaturelle. Cela voudra dire que

(1) Nous expliquerons la surnaturalité avec plus d'étendue dans l'entretien sur la grâce.

la foi ne peut venir que de Dieu, et qu'elle nous élève vers lui pour nous préparer à le voir dans le ciel, et nous rendre dignes de participer à sa souveraine félicité. La foi incline notre âme à adhérer fermement; tel est l'effet d'une vertu : elle dispose, elle incline l'âme, et lorsque l'acte se produit, on appelle cette vertu actuelle. Pour la foi, il faut une adhésion ferme; un doute la détruirait, et l'on doit établir cette adhésion sur la véracité de Dieu. C'est là, comme on le dit en termes théologiques, la résolution dé la foi. Mais chacun ne pouvant se définir ce qu'il doit croire, il appartient à l'Eglise enseignante, infaillible, de déterminer les dogmes de la foi, qui porte alors le nom de foi catholique, imposée à tous les chrétiens, par opposition à la foi privée ou particulière, restreinte à celui qui aura été favorisé d'une révélation ou d'une connaissance personnelle. Nous avons un peu insisté sur ces principes de la définition de la foi, parce qu'ils se retrouveront en partie pour les deux autres vertus théologales, sans que nous ayons à nous en occuper de nouveau.

LE D. Vous avez fait entendre qu'il y a plusieurs sortes de foi: soyez assez bon pour me les préciser.

LE TH. Il en est une appelée habituelle; nous venons d'en parler. Comme vertu permanente elle se trouve dans les enfants après le baptême, dans les adultes pendant le sommeil, et les autres positions de la vie où ils ne s'occupent point de la foi. Lorsqu'ils en produisent l'acte, elle se nomme

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