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nant lenom de puissance, d'élévation.Dans le concile de Florence ont été clairement exprimées et la succession du souverain pontife, et sa primauté sur l'univers entier, comme chef de l'Eglise universelle. Cette primauté n'est pas restée stérile comme un vain titre d'honneur, entre les mains 'des papes. Nous les voyons à toutes les époques, consultés par les églises, conjurés de les pourvoir de pasteurs, de leur donner des règles de conduite et des décisions doctrinales; ils ordonnent et punissent avec sévérité; ils convoquent les conciles, y président ou en personne ou par des légats; en un mot, leur juridiction s'exerce dans *tout Punivers, une'tolérance de la part de l'Eglise, mais comme un droit imprescriptible du siége de Pierre dont ils sont les légitimes successeurs.

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non comme 'une concession ou

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QUINZIÈME ENTRETIEN.

L'INFAILLIBILITÉ DE L'EGLISE.

LE D. En expliquant les différentes parties de la constitution que Jésus-Christ a donnée à son Eglise, vous avez mentionné l'infaillibilité, dont vous avez ajourné l'examen; êtes-vous disposé à traiter aujourd'hui cette question?

LE TH. Nous nous en occuperons dans cet entretien, avec le soin et l'étendue commandés par l'importance de ce sujet. Commençons par établir que la véritable Eglise de Jésus-Christ est infaillible, en ce sens qu'elle ne peut accepter aucune doctrine opposée à la foi. Car alors les portes de l'enfer, c'est-à-dire, l'erreur et l'hérésie prévaudraient contre elle, et les promesses du divin Sauveur ne seraient point accomplies; elle ne serait plus la société de ceux qui croient la vraie foi de Jésus-Christ; comment l'appellerait-on encore la colonne de la vérité? Elle n'aurait donc plus le le Paraclet, dont parle saint Jean, (14.) qui devait cependant toujours demeurer en elle et lui enseigner toute vérité? (16.) Nous avons vu, en

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parlant de sa sainteté, que l'Eglise fondée par Jésus-Christ ne pouvait être même un seul instant, une aggrégation d'hommes, d'iniquité; toujours elle doit compter dans sa nombreuse famille des enfants fidèles aux préceptes de la morale évangélique, nous l'affirmons aussi de la foi; elle est impérissable, ses membres pris collectivement ne la perdront jamais. Voilà ce qu'on appelle l'infaillibilité passive de l'Eglise de Jésus-Christ.

Ce que nous disons de la perpétuité de la foi dans cette société, ne peut s'appliquer individuellement aux membres qui la composent; car chacun est exposé par sa faiblesse à admettre des erreurs en matière de religion; et par ignorance, ou par orgueil, les hommes devaient s'ériger souvent en apôtres d'une doctrine opposée aux enseignements de Jésus-Christ. Aussi ce divin Sauveur annonçait-il qu'il s'élèverait des schismes, des hérésies; et presque à chaque siècle nous voyons l'accomplissement de cette triste prédiction. Dans ces circonstances, où seront les moyens de faire cesser ces doutes, ces controverses, ces opinions hérétiques qui altèrent les vérités de la foi? Comment préserver les fidèles de l'erreur? A quelle autorité s'adresser pour prononcer avec précision sur ce qu'on doit admettre on rejeter? N'importe où il se trouve, il faut absolument un juge de ces controverses dont l'Eglise est troublée. La sagesse de Jésus-Christ ne permet pas de douter qu'il n'ait établi une autorité facile à découvrir, et propre à déterminer les

croyances catholiques. D'où il résulte que cette autorité devra être infaillible dans ses jugements; car on ne peut l'assimiler à nos tribunaux humains, civils ou criminels, qui n'exigent pas notre adhésion intérieure à la vérité de leurs décisions. Il suffit de connaître leurs sentences, et de les accomplir; là se borne la force et le droit de leur action; mais il n'en peut-être ainsi de cette autorité spirituelle. Ses décisions portant sur la foi, d'une vérité, sur un dogme de la religion révélée, elle doit régler la croyance, fixer les esprits, ce qu'elle n'obtiendra jamais, si son infaillibilité n'est incontestable et manifeste.

LE D. Quelle sera dans l'Eglise cette autorité compétente, si nécessaire pour déterminer les dogmes de la foi?

LE TH. Les protestants en assignent deux. D'après les uns, c'est l'Écriture sainte, toujours claire et facile, disent-ils; selon les autres, l'inspiration de l'Esprit saint vient en aide. pour distinguer le vrai sens des Écritures, et y faire découvrir la vérité. Examinons si ces autorités suffisent pour terminer les controverses qui pourront s'élever en matière de foi. D'abord, quel moyen vont employer nos adversaires pour s'établir dans une possession certaine des livres saints? N'admettant pas l'autorité des traditions, comment sauront-ils qu'il existe de tels livres? Puis, par quelle voie parviendront-ils à les distinguer de ces nombreuses productions fausses, au moins apocryphes des premiers siècles de l'Eglise, et qui se sont tant

multipliées depuis? Ils auront à lire ces versions, à les examiner, à les juger, pour arriver à la distinction des véritables Ecritures. Quels docteurs pourront espérer d'obtenir un résultat efficace, à la suite de leurs laborieuses investigations? Que répondront-ils, si on leur demande à quels caractères ils reconnaissent que tel livre est révėlė, qu'il est vraiment canonique? Ils ne peuvent trouver ni pour eux ni pour les autres aucune solution à toutes ces difficultés. Chose étrange! ils veulent invoquer un juge, dont il leur est impossible de constater même l'existence. Mais, accordons-leur la possession des vraies Ecritures; comment vont-ils expliquer les difficultés qu'elles offrent dans une foule de passages? Ils auront beau dire qu'elles sont claires, d'intelligence facile; saint Pierre nous affirme le contraire, au moins pour les épîtres de saint Paul : « Dans lesquelles il ya quelques endroits difficiles à entendre, que des hommes ignorants et légers détournent en de mauvais sens, aussi bien que les autres Ecritures, dont ils abusent pour leur propre ruine. ( 2o. 3.) Voulezvous des exemples pour confirmer ce que nous disons de la difficulté des livres saints, même pour des amis de Dieu? Voyez si les disciples d'Emmaus ont saisi le sens des prophéties, que notre divin maitre a besoin de leur expliquer? (Luc. 24.) Ecoutez aussi cet eunuque de la reine d'Ethiopie qui avoue ingénûment son impuissance à comprendre les passages d'Isaïe, qu'il avait sous les yeux. ( Act. 8. ) Les Evangiles rapportent les

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