Obrazy na stronie
PDF
ePub

vent a porté ces nuées de sauterelles. Les ténèbres n'étaient autre chose que des nuages épais. La mort des premiers nés dans chaque famille, c'est tout simplement une conspiration des Hébreux contre leurs ennemis. Voyez si vous vous contentez de ces savantes explications, ou bien s'il ne faut pas s'écrier avec les magiciens eux-mêmes : Digitus Dei est hic. (Exod. 8.) Accorderait-on ces interprétations à nos adversaires, il faudrait encore qu'ils nous expliquassent comment le pays de Jessen, habité par les Hébreux, était exempt de ces fléaux, et comment ils cessaient, à la parole de Moyse. Pour le passage de la mer Rouge, ils ne satisfont pas davantage, en l'attribuant au flux et reflux des eaux, non plus qu'en confondant la manne avec une espèce de rosée qui se voit encore dans certaines contrées de la Palestine et de l'Arabie. Nous n'avons pas besoin d'opposer une réfutation directe, le simple bon sens suffit pour faire justice de semblables hypothèses. Quoi! des cantiques solennels d'actions de grâces ont été chantés, des monuments élevés pour immortaliser ces prodiges, un peuple nombreux les a toujours regardés comme des miracles éclatants, les écrivains des siècles postérieurs les ont célébrés avec enthousiasme, et cependant ce ne seraient que des jongleries de la part de Moyse, ou des événements tout naturels!

LE D. Ce sont bien des miracles s'il en fut jamais; n'insistez pas pour le prouver. Moyse a-t-il fait aussi des prophéties?

LE TH. Vous les trouverez consignées dans plusieurs endroits de ses livres. Dans l'Exode, (8.) il annonce les différentes plaies dont il va frapper l'Egypte, si le roi n'obéit, tel jour, aux ordres du Seigneur. Il prédit le passage de la mer Rouge; (14.) la manne qui va tomber du ciel. (16.) Dans les Nombres, (16.) il fait connaitre au peuple - le châtiment terrible qui va exterminer les murmurateurs rebelles. Ne dit-il pas aussi, dans le même livre, qu'à l'exception de Caleb et de Josué, aucun de ceux qui étaient alors âgés de vingt ans, ne devait entrer dans la terre de Chanaan. (14.) · N'a-t-il pas annoncé enfin le grand prophète que le Seigneur devait susciter à sa nation? (48.) Il n'y a aucun doute possible sur l'accomplissement de ces prédictions, comme nous l'avons vu pour les premières, en parlant des plaies de l'Egypte, du passage de la mer Rouge, de la manne qui tomba pendant quarante ans. La punition de Coré, Datan et Abiron est aussi un fait constaté. Voici comment est rapporté dans les Nombre l'événement relatif à Caleb et à Josué : C'est là le nombre des enfants d'Israël... entre lesquels il ne s'en trouve aucun de ceux qui avaient été comptés auparavant par Moyse et par Aaron dans le désert de Sinaï. Car le Seigneur avait prédit qu'ils mourraient tous dans le désert; il n'en demeura pas un seul, hors Caleb, fils de Séphoné, et Josué, fils de Nun. (26.) Quant au grand prophète qu'il annonce, c'est 'le Messie, c'est Jésus-Christ. Vous vous rappelez ce que nous avons dit dans un de nos entretiens

sur les conditions d'une prophétie, faites-en l'application aux prédictions de Moyse, et vous resterez convaincu qu'elles ont tous les caractères de véritables prophéties.

LE D. On est forcé de convenir que ce sont là de vraies prophéties et de vrais miracles; mais, pour en tirer une conséquence valable en faveur des doctrines mosaïques, il faut établir que ces prodiges viennent de Dieu, et que Moyse les opéra pour manifester sa mission divine.

LE TH. D'où viendraient donc, sinon de Dieu, ces prophéties et ces miracles? N'y trouvez-vous pas, en les considérant en eux-mêmes, tous les caractères de l'opération divine? Pour les prophé ties, c'est évident, puisque Dieu seul en peut être l'auteur. Ces miracles sont-ils des faits peu importants, que des hommes adroits, que le démon même puissent opérer? Car selon l'opinion commune des docteurs, les magiciens agissaient sous l'influence de l'opération démoniaque, et cependant ils sont obligés d'avouer que le doigt de Dieu est là. Dans les circonstances qui accompagnent ces prodiges et ces prophéties, que voyez-vous? Un homme recommandable par sa probité, sa piété, son zèle pour le bonheur du peuple et la gloire de Dieu; un homme dont les vertus sont si éclatantes dans sa nation, qu'on lui attribue, selon Joseph, quelque chose de divin. Quel but se proposait-il, dans la conduite des Hébreux? Il prend tous les moyens pour arrêter le penchant de ce peuple à l'idolâtrie; menaces, promesses,

[ocr errors]

châtiments, il met tout en usage pour le rendre fidèle envers Dieu, et docile à ses préceptes. Le Décalogue que nous observons, c'est lui qui le promulgue de la part du Seigneur, la législation qu'il donne à ce peuple est aussi toujours basée sur la justice et la charité; pensez-vous qu'un tel homme, d'une doctrine si pure, si sainte, ait été l'instrument du démon, dont il travaillait à détruire l'empire par ses exemples et par ses lois? Oui, Moyse fut l'ami de son Dieu; c'est par sa puissance, qu'il opéra ces miracles et ces prophéties, comme lui-même le disait aux Hébreux : Vous reconnaîtrez à ceci que c'est le Seigneur qui m'a envoyé pour faire tout ce que vous voyez, et que ce n'est pas moi qui l'ai inventé de ma tête. (Num. 6.) S'est-il dit envoyé de Dieu, demandez-vous encore? Il vous l'apprend lui-même par ces paroles de l'Exode Dieu dit à Moyse: Voici ce que vous direz aux enfants d'Israël : Celui qui est m'a envoyé vers vous. (3.) Moyse répondit: Ils ne me croiront pas... mais ils diront: Le Seigneur ne vous a point apparu. (4.) Et aussitôt Dieu l'investit du pouvoir d'opérer des prodiges qui feront reconnaître sa mission. C'est toujours sous l'inspiration divine qu'il agit, comme on le voit, dans les circonstances où il parle, soit à Pharaon, soit au peuple. Lorsqu'il proclame la loi à Sinaï, il va s'entretenir avec le Seigneur, il monte vers lui, (Ex. 24.) et il en reçoit les tables de la loi, écrites du doigt de Dieu. (31.)

Voilà, je crois, résolucs toutes les questions

relatives au Pentateuque, dont l'autorité humaine et divine est pleinement démontrée; nous voilà aussi en droit de tirer cette conséquence: que Moyse a été envoyé de Dieu pour délivrer le peupłe hébreux, et pour lui donner, de sa part, une religion que nous devons appeler vraiment divine, puisqu'elle est fondée sur des prophéties et des miracles divins.

LE D. Comment allez-vous établir ces caractères, pour les autres livres de l'Ancien-Testament?

LE TH. Ces paroles de Moyse au peuple d'Israël : Le Seigneur vous a choisis aujourd'hui, afin que vous soyez son peuple particulier, et qu'il vous rende le peuple le plus illustre de toutes les nations. (Deut. 26.) Ces paroles, dis-je, nous annoncent que Dieu traitera les Hébreux comme son peuple chéri, et qu'il l'exaltera parmi les nations. Or, nous voyons cette prédiction se réaliser par les victoires éclatantes qu'il remporte sur ses ennemis nombreux et puissants. Ils en triomphent successivement, et vont s'établir, malgré tant d'obstacles, dans la terre promise, objet de leurs plus chères espérances. N'aurions-nous que ces témoignages de la protection divine, depuis la mort de Moyse, nous pourrions dire que le Seigneur ne s'est pas séparé de son peuple, qu'il a approuvé son culte, sa législation et sa morale; que cette action protectrice de Dieu sur les Hébreux s'est manifestée, alors même qu'il les châtiait dans leurs infidélités passagères. C'est de tels faits, de tels enseignements, que se composent la plupart des livres écrits de

« PoprzedniaDalej »