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aux fidèles, et en les rectifiant, si c'eût été nécessaire, par de nouvelles copies de leurs écrits. L'esprit de vérité qui les animait, leur zèle pour la religion, leur sainteté ne nous permettent pas de douter de leur vigilance, ni de leur sollicitude sur un point si important.

Immédiatement après leur mort, une semblable corruption n'était pas possible, alors que la mémoire des apôtres, leur prédication, leur doctrine restaient gravées dans l'esprit et le cœur des fidèles. Ils se seraient écriés avec indignation : Ce n'est point là ce que nos maîtres dans la foi nous ont enseigné ; nous possédons leurs autographes, auraient ajouté un grand nombre d'églises où on les conservait avec vénération. A cette époque la religion chrétienne était répandue dans tout l'empire romain et au-delà ; les traditions s'y trouvaient établies; des exemplaires nombreux des livres saints étaient entre les mains des fidèles : il aurait donc fallu les posséder tous, et puis faire adopter aux chrétiens des points de doctrine opposés à ce qu'ils croyaient déjà. Dans les temps postérieurs, ces exemplaires devinrent innombrables par les versions qui en furent faites. Comment concevoir désormais la possibilité d'une corruption notable! D'ailleurs, il est démontré que dans ces mêmes versions dont nous nous servons aujourd'hui, il n'y a aucune différence substantielle. On y trouve des altérations nombreuses, c'est vrai; mais elles se réduisent à des omissions légères, à des fautes de grammaire ou d'ortho

graphe, à de simples transpositions. Nous pouvons ajouter que la substance de nos livres se retrouvant pour le fond, dans les nombreux ouvrages des premiers Pères de l'Eglise, ils n'ont pu être corrompus, à moins d'affirmer aussi que les écrits de tant de saints docteurs ont subi à la fois les mêmes altérations.

Enfin, nous demanderons à nos adversaires à quelle religion auraient appartenu les corrupteurs du Nouveau-Testament? S'ils les supposent catholiques, ils ont encore à indiquer quel intérêt a pu les déterminer à de tels changements dans leurs livres sacrés : toutes les églises auront dû les adopter à la fois ou dans la suite. Des millions d'hommes de diverses nations, seront donc entrés en accord pour modifier sans raison, des croyances depuis longtemps établies, des livres qu'ils vénéraient au point de préférer la mort plutôt que de les livrer aux ennemis du christianisme. Les hérétiques ayant aussi nos livres saints, auront dû se prêter à ces altérations. Croyez-vous une telle fusion vraisemblable, possible? Voulezvous attribuer ces changements aux hérétiques seuls? Comment les auraient-ils consommés, sans exciter les réclamations des catholiques? L'impossibilité s'accroît, pouvons-nous dire, en rejetant ces corruptions sur les Juifs ou les payens. Terminons cette longue dissertation en affirmant avec saint Augustin « qu'il y a vraiment de l'impudence à dire que les divines Ecritures ont été corrompues. » (de Util. cred.)

HUITIÈME ENTRETIEN.

LES LIVRES SAINTS RENFERMENT DES MIRACLES ET DES PROPHÉTIES.

LE D. Je n'avais aucun doute relativement à l'autorité des livres saints; toutefois la manière dont vous avez traité ce sujet, a rectifié mes idées et fortifié ma croyance sur plusieurs points; aussi, aurai-je désormais plus de ressources et plus de confiance pour démontrer cette autorité de nos Ecritures, lorsque mes amis qui ne partagent pas ces convictions, me donneront l'occasion de la discuter. Nous avons à rechercher aujourd'hui s'il existe des miracles et des prophéties en faveur des doctrines renfermées dans les livres saints.

LE TH. Pour ne pas l'oublier plus tard, laissezmoi vous faire remarquer ici que le mot doctrines ou enseignements, que vous venez d'employer, n'a pas assez d'étendue dans la question présente. Afin d'éviter toute équivoque, servons-nous du mot religion, qui sert à exprimer à la fois la morale, le dogme et le culte des Juifs et des chrétiens.

Les partisans de la loi naturelle nous tendraient vîte la main, si nous voulions nous borner à regarder comme divine la doctrine morale du christianisme. Ce qui les sépare de nous, c'est que nous reconnaissons un caractère de divinité dans le dogme et le culte extérieur de la religion, dans le sacrifice, par exemple, et dans les sacrements. La religion judaïque est-elle fondée sur des miracles et des prophéties? Voilà la première question que nous allons examiner. Vous avez vu dans le Pentateuque les faits étonnants opérés par Moyse, pour arracher sa nation à l'esclavage tyrannique des Egyptiens. Il accable ce pays des calamités que nous appelons les dix plaies de l'Egypte. Bientôt après que les Hébreux se sont mis en marche vers la mer Rouge, ils se voient poursuivis par l'armée de Pharaon, qui les presse vivement, va fondre sur eux, les forcer à reprendre le chemin de la servitude, s'ils n'aiment mieux se précipiter dans les flots. Moyse rassure cette multitude effrayée, lui ouvre un passage au milieu de la mer, dont les eaux s'élèvent des deux côtés et restent immobiles comme des murailles, pendant que ce peuple nombreux la traverse à pied sec. D'autres prodiges éclatent ensuite, tantôt pour éclairer le peuple dans la nuit, et le préserver des ardeurs du soleil pendant le jour; tantôt pour le désaltérer, soit en changeant la nature des eaux, soit en les faisant jaillir du rocher. Pendant quarante ans, la manne tombe du ciel, et offre à cette grande multitude une nourriture délicieuse et

abondante. D'autres faits merveilleux s'accomplissent pour punir les murmurateurs et ceux qui osent porter atteinte à l'autorité du chef que Dieu a donné à son peuple. Tous ces prodiges sont incontestables, puisque les livres où nous les voyons rapportés, ont les caractères de la plus grande autorité historique, comme nous l'avons vu dans l'entretien précédent. Il s'agit donc d'examiner, d'analyser ces faits en eux-mêmes, et de juger s'ils ont tous les caractères de miracles proprement dits.

Les ennemis de la révélation ont imaginé bien des hypothèses pour tâcher d'expliquer ces faits d'une manière naturelle; mais vraiment elles ne peuvent soutenir un examen sérieux. Ainsi, pour rendre compte des plaies qui frappèrent l'Egypte, ils les attribuent à une maladie pestilentielle qui a pu attaquer les poissons, et leur faire jeter du sang en abondance, ou à une matière colorante qui aura rougi et corrompu les eaux, et les voilà changées en sang. Cette même circonstance fait sortir les grenouilles des fleuves et des marais, et ainsi elles se répandent partout, envahissent même le palais de Pharaon. Pour les mouches et moucherons, ils n'ont besoin que de la chaleur du soleil qui fit éclore les oeufs cachés dans les sables du désert. La peste, elle venait naturellement de la corruption des eaux, de la mort des poissons et des grenouilles. Les ulcères, ils proviennent de ces flots de poussière qui désolent ces pays chauds. La grêle, le tonnerre, on a à les subir dans presque tous les climats. Un certain

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