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tents que nous pour les apprécier, les ont toujours considérés comme authentiques (1); à la vérité, nous ne connaissons pas aujourd'hui les auteurs de quélques-uns de ces livres; on peut néanmoins affirmer qu'ils ne sont pas supposés, et qu'ils appartiennent véritablement à l'époque qui leur est assignée par les Juifs et les chrétiens.

D'ailleurs, on ne peut élever le moindre doute sur la véracité de ces écrits; car ils rapportent des faits accomplis au milieu de la nation, ou ils renferment des prophéties que l'événement vient toujours justifier, et des préceptes de morale si propres à sanctifier les hommes, à établir parmi les Juifs, comme une grande famille dont Dieu est le père et le défenseur. Quant à l'intégrité de ces livres, elle se montre évidente, soit dans Je respect dont ils étaient l'objet de la part des Hébreux, soit dans leur nombre, car ils étaient si multipliés, dès leur apparition, qu'une altération postérieure devenait physiquement impossible. Comment, d'ailleurs, motiver de telles mutilations? Quel intérêt aurait pu les commander à ce peuple nombreux? Et si des particuliers, des prêtres ou des rois avaient tenté de les réaliser, de toutes parts se seraient élevées d'énergiques réclamations. Ces livres, à l'exception de deux ou trois dont on n'a pas le texte hébreu, sont admis par les juifs comme canoniques, et leur inspirent

(1) Il est question surtout des livres protocanoniques; plus tard nous parlerons des autres.

une confiance absolue sous le rapport politique, religieux et historique.

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LE D. Pendant vos dissertations sur l'autorité des écritures juives, je n'en comprenais pas, faut vous l'avouer, je n'en comprends pas encore l'importance. Que nous fait aujourd'hui l'authenticité et la véracité de ces livres anciens ? Vous auriez pu vous épargner toutes ces recherches, et vous borner à établir l'autorité des écrits du Nouveau-Testament, où sont renfermées les révélations du christianisme. Enfin, vous y voilà arrivé par un long chemin; j'espère que vous les examinerez au moins avec le même soin, et les détails que vous venez d'accorder aux livres du peuple juif.

LE TH. Il faudra peu de mots, pour vous faire comprendre le lien, les rapports qui existent entre les écritures sacrées de l'Ancien et du Nouveau Testament. Combien de fois n'avez-vous pas dû remarquer, dans l'Evangile et nos autres livres saints, les citations de la Bible des Hébreux, invoquées en faveur des faits et des événements relatifs à Jésus-Christ, à sa doctrine? N'est-ce pas dans ces écrits que sont consignées les grandes prophéties qui démontrent d'une manière si claire la venue du Messie et sa divinité? Elles déroulent à nos yeux toute l'histoire de l'enfance, de la prédication, des souffrances du Sauveur, comme elle serait racontée par des témoins oculaires de sa vie.L'Ancien-Testament n'était-il pas la figure du Nouveau, comme une prophétie con

tinuelle decette religion qui devait lui succéder? N'est-ce pas encore dans ces livres que nous apprenons notre origine, notre état primitif, la chûte de l'homme, sa pénitence, sa réconciliation avec Dieu, par le médiateur qui y est annoncé? Voilà quelques-uns des motifs qui nous excitent à défendre l'autorité de ces écritures, contre les attaques, des ennemis de notre religion. Ils savent bien, eux, qu'en ébranlant la confiance due à l'Ancien-Testament, ils travailleront avec succès à la destruction du christianisme.

Examinons maintenant, avec le soin et les détails que vous désirez, si le Nouveau-Testament a tous ces caractères d'autorité que nous venons de remarquer dans l'Ancien. Nos livres sont-ils authentiques, appartiennent - ils véritablement aux auteurs dont ils portent les noms, et par conséquent, à l'époque à laquelle on croit qu'ils ont été écrits? Voilà la première question que nous avons à traiter. C'est aujourd'hui un fait évident que les catholiques admettent ces livres comme les ouvrages des apôtres et des évangélistes; nos adversaires sont forcés à cet aveu; mais ils prétendent

que cette croyance ne vient pas des premiers siècles de l'Eglise, et qu'elle date du concile de Laodicée, tenu au commencement du IVe siècle. C'est là, en vérité, une étrange assertion, à laquelle nous pouvons opposer des preuves matérielles. Sans nous arrêter à saint Clément, à saint Ignace, à saint Polycarpe, à saint Justin, à saint Irénée, qui ont vécu aux I et II° siècles de l'Eglise,

et dont les ouvrages attestent qu'ils attribuaient à leurs véritables auteurs les saintes écritures du Nouveau-Testament, n'aurions-nous qu'Origène, qui a tant écrit sur les livres saints, que Tertullien 'qui les donnait dans ses Prescriptions comme une preuve incontestable de la vérité de la religion, nous pourrions affirmer que l'authenticité des Evangiles et des Epitres était généralement reconnue (1). Voici les paroles de ees grands docteurs; Origène, cité par Eusèbe, nous dit : « J'ai appris de la tradition, relativement aux quatre Evangiles admis dans l'Eglise universelle, que le premier a été écrit par Matthieu, le second par Marc, que le troisième est de Luc, et le dernier de Jean. » (H. Ec. 1. 6.) Et Tertullien écrivait avec assurance: « Parcourez les églises fondées par les apôtres, vous y entendrez la lecture de leurs lettres authentiques. »(Ap.) D'ailleurs, si ces livres avaient été supposés, les Juifs et les autres ennemis des chrétiens n'auraient pas manqué de leur en faire le reproche, et ils se seraient servis avec grand avantage d'un moyen si propre à jeter sur leurs écritures le discrédit et le mépris. On ne voit cependant nulle part une semblable inculpation.

Lorsqu'on demande à nos adversaires comment ces livres, apocryphes jusqu'au concile de Laodicée, ont pu, dans les siècles suivants, être regardés, acceptés comme authentiques? Ils nous répondent que cela est sans doute l'effet de la

(1) Nous parlons ici principalement des livres protocanoniques.

précipitation, de la simplicité, de l'ignorance, ou de l'esprit de secte. Montrons donc, par le caractère de ceux qui ont reconnu l'authenticité du Nouveau-Testament dans les IVe et Ve siècles,etc., que ces causes n'ont pu influer sur l'appréciation qu'ils en ont faite, ni sur la confiance qu'ils lui ont accordée. Diront-ils, par exemple, que tous ces grands évêques, la gloire de l'Eglise d'Orient, dans ces deux siècles, étaient des hommes simples, ignorants ou fanatiques? Voyez comme ces qualifications s'allient merveilleusement avec les noms si célèbres des Basile, des Grégoire de Naziance, des Jean Chrysostôme, etc. Dans l'Eglise d'Occident, on peut citer des personnages aussi illustres les Ambroise, les Jérôme, les Augustin, : et tant d'autres qui avaient la simplicité de vénérer ces écrits comme l'ouvrage des apôtres, ou de leurs disciples.

Julien l'apostat n'était assurément ni simple, ni ignorant, ni fanatique en faveur de la religion chrétienne; et cependant il reconnaissait l'authenticité de nos livres saints, ainsi que l'attestent ses ordonnances par lesquelles il prétendait interdire aux chrétiens l'étude des lettres humaines : « Il devait leur suffire de commenter, dans leurs assemblées, Luc et Matthieu. » Julien disait, dans une autre circonstance : « Ni Paul, ni Matthieu, ni Luc, ni Marc n'ont osé affirmer que Jésus-Christ fût Dieu; mais le bonhomme Jean, voyant que cette maladie avait déjà gagné une grande multitude, en plusieurs villes de la Grèce, apprenant aussi,

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