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LE TH. Si cette prédiction a lieu pendant votre vie, et que vous soyez aussi témoin de l'événement, vous pouvez juger,apprécier ces deux faits, comme vous jugez les autres,et acquérir la même certitude. Si la prédiction est antérieure à votre époque,et que l'événement s'accomplisse de votre temps, vous n'aurez pas non plus une grande difficulté, puisque vous êtes témoin de l'événement, et que vous vous assurez de la prédiction comme de tout fait historique.

LE D. Par quel moyen pourrai-je reconnaître la qualité de prophète dans un homme qui a existé plusieurs siècles avant moi, ou dans un de mes contemporains, si les événements ne doivent se réaliser qu'après ma mort?

LE TH. D'abord, vous admettez ces prédictions, qu'il vous est d'ailleurs facile d'apprécier comme un point historique, ou un événement contemporain. Mais devrez-vous aussitôt regarder comme des prophètes ceux qui en sont les auteurs? Pourrez-vous méconnaître en eux cette qualité, parce que les événements ne se réaliseront qu'après votre mort? Vous allez voir que ces propositions peuvent être modifiées. Si l'homme qui a fait ces prédictions ou avant votre époque, ou pendant votre vie, n'a pas prouvé sa mission divine par des miracles ni par des prophéties déjà réalisées ; si d'ailleurs Dieu ne vous manifeste sa qualité de prophète, vous n'êtes pas obligé de la reconnaître en lui. Mais lorsque ces prédictions seront accompagnées de miracles, ou jointes à des

prophéties dont l'accomplissement vous est connu, mais si Dieu vous fait déclarer par son autorité infaillible, la qualité de prophète dans un tel homme, vous ne pouvez plus la méconnaître, et vous aurez la même certitude relativement à ses prédictions dont l'événement est si éloigné, que sur des prophéties réalisées depuis longtemps; elles devront vous inspirer la même confiance que si elles s'accomplissaient sous vos yeux.

LE D. Quelle conséquence allez-vous donc tirer de cette longue dissertation sur les miracles et les prophéties?

LE TH. Celle-ci, dont vous comprendrez la portée c'est que nous serons forcés de reconnaître un caractère divin dans toute révélation, tout corps de doctrine, toute religion en faveur de laquelle nous trouverons des miracles ou des prophéties,avec les conditions que nous venons d'indiquer, et nous devrons croire, affirmer avec la certitude la plus positive, que cette religion est vraiment divine.

SEPTIÈME ENTRETIEN..

LES LIVRES SAINTS.

LE D. Il a été convenu dans l'entretien précédent, que nous examinerions plus tard les révélations faites à l'homme pour lui manifester le culte exigé par le Seigneur, et lui retracer dans des lois positives, les préceptes moraux que les passions auraient à la fin altérés et détruits. Si vous consentez à traiter aujourd'hui ce sujet important, vous aurez à résoudre ces deux questions, qui me paraissent le résumer tout entier les livres qui renferment ces révélations ont-ils les caractères d'autorité propres à nous les faire admettre avec confiance? Puis voit-on des miracles ou des prophéties opérés en faveur des doctrines qu'ils contiennent, de manière à prouver incontestablement qu'elles viennent de Dieu ?

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LE TH. Oui, nous examinerons aujourd'hui, comme suite de notre dernier entretien, la question de l'autorité des livres où sont consignées les révélations divines. Dieu aidant, je tâcherai de résoudre vos difficultés, en vous faisant voir que

ces écrits sont revêtus de toute l'autorité désirable pour les admettre avec confiance, et que des prophéties, des miracles nombreux attestent la source divine des doctrines qu'ils renferment. Je veux aller plus loin, et vous prouver qu'ils sont la parole même de Dieu. Entrons dans l'examen de la première question relative à l'autorité de ces écritures, et pour y mettre un peu d'ordre, commençons nos recherches par les livres des Juifs; nous examinerons ensuite ceux des chrétiens.

Que pouvez-vous exiger, pour admettre comme dignes de foi les livres de l'ancien peuple de Dieu? Sans doute ce que vous demanderiez pour des écrits profanes, où seraient consignés des faits de la plus haute importance, c'est-à-dire qu'ils soient authentiques, vrais et sans altérations. Or, tous ces caractères d'autorité se manifestent dans les écrits sacrés des Juifs, notamment dans le Pentateuque,qui mérite par son importance un examen particulier; c'était le code religieux et politique de ce peuple. Les ennemis de la révélation ont fait bien des efforts pour en détruire l'authenticité; ils sont allés jusqu'à contester l'existence du législateur des Hébreux. Il y a aujourd'hui moins de mauvaise foi chez nos adversaires (les partisans du symbolisme exceptés); réservant leurs attaques contre la vérité de ces livres, ils consentent à admettre la réalité de Moyse, ils avouent même qu'il a joué un rôle fort important dans sa nation. Nous n'avons pas à tenir grand compte de ces

concessions, mais nous prétendons établir l'authenticité des livres légaux, et prouver que Moyse en est le véritable auteur. Cette assertion est fondée d'abord sur la croyance des juifs, apparemment aussi instruits de l'origine de leurs écritures, que nos critiques modernes. Or, à toutes les époques de leur histoire, ils ont attribué le Pentateuque à Moyse, et l'ont vénéré comme leur grand législateur. (4) Les agiographes rapportent ses ordonnances, et les événements mentionnés dans ses écrits. Les prophètes redressent les égarements de la nation, en la ramenant sans cesse aux lois promulguées par le ministre de Dicu. N'est-il pas vrai que le peuple hébreu s'est toujours honoré d'avoir reçu ce code divin par l'intermédiaire de son libérateur? Et Jésus-Christ a sanctionné cette haute idée de Moyse, en rappelant fréquemment les juifs à ses préceptes et à ses livres. (2) Interrogez les Israélites dispersés aujourd'hui au milieu des nations; ils vous diront comme leurs ancêtres, que le fils. d'Amram a écrit leur législation et qu'il est le véritable auteur du Pentateuque. A ces témoignages se joint celui des Samaritains, qui ont conservé ces livres avec leurs caractères primitifs, et les ont toujours vénérés comme l'ouvrage de Moyse. Les auteurs payens (3), qui ont eu occasion de parler

(1) Josué, 1. 7. Judic. 3. 4. Reg. 3. c. 2. 3. 1. c. 14. 6. etc.

(2) Marc, 12. 19 et 26. Luc, 24. 27. 44. etc., etc.

(3) Manethon, Polemon, Diodore, Celse, Julien, etc.

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