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ai dit. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble ni ne s'épouvante point. Vous avez ouï que je vous ai dit : Je m'en vais et je reviens à vous. Si vous m'aimez, vous vous réjouirez de ce que je vous ai dit : Je m'en vais à mon père, parce que mon père est plus grand que moi ; et je vous le dis maintenant, avant que cela arrive, afin que vous le croyez lorsqu'il sera arrivé. Désormais je ne vous parlerai plus guère; car le prince du monde va venir, et il n'y a rien en moi qui lui appartienne. Mais, afin que le monde connaisse que j'aime mon père, c'est pour cela que je fais ce que mon père m'a ordonné.

La parole de Dieu, ce sont les saintes Écritures, que lui-même a dictées à des serviteurs choisis, pour qu'elles fixent notre croyance sur ce qu'il est, et sur le culte que nous lui devons.

La parole de Dieu, ce sont ses commandemens destinés à diriger notre conduite, à régler nos devoirs, non-seulement sous le rapport de la religion, mais encore sous celui du prochain et de la société, laquelle, nous procurant des avantages, a aussi des droits à exercer sur nous.

La parole de Dieu enfin, c'est l'enseignement de l'Église, de laquelle Jésus-Christ a dit : « Celui qui vous écoute, m'écoule (1), et dont il est écrit, que celui qui n'écoute point l'Eglise soit regardé comme un païen et un publicain (2). »

Ainsi d'abord, aimer Dieu, c'est croire avec une soumission filiale et respectueuse tout ce qu'il lui a plu de révéler; c'est regarder les saintes Écritures comme la source de tout ce qui est vrai, et

(1) Luc, X. 16.

(2) Matth., XVIII. 17.

de tout ce qui est bon, parce que Dieu, qui nous les a données, est la vérité et la bonté même ; d'où il suit qu'on ne peut pas assurer qu'on aime Dieu quand on n'a pas la foi.

Aimer Dieu, c'est aussi observer ses commandemens; car, dit saint Jean (1): C'est mentir que de dire qu'on aime Dieu et qu'on le connaît, quand on viole ses préceptes. Ainsi celui-là seul aime Dieu et le connaît, qui fait tout ce qu'il ordonne, qui évite tout ce qu'il défend; celui-là aime Dieu, qui aime son prochain comme soi-même, qui lui fait du bien quand il peut, qui le console dans ses peines, qui le soulage dans ses misères. Celui-là aime Dieu, qui remplit fidèlement tous ses devoirs, qui obéit à son prince, qui est respectueux envers ceux qui sont au-dessus de lui, affable avec ses égaux, bon et miséricordieux envers ses inférieurs. En un mot, l'amour de Dieu se compose de toutes les vertus et de toutes les bonnes œuvres.

Puisque, selon l'Apôtre, aimer Dieu, c'est garder sa parole, nous dirons encore qu'aimer Dieu, c'est se rendre docile à l'enseignement de l'Église, et révérer ceux qui sont chargés de son gouvernement, parce que c'est elle que Dieu a rendu dépositaire de la vraie doctrine; parce que ce sont eux à qui il a imposé l'obligation de nous instruire, qu'il a constitués pasteurs de son troupeau, et qu'il a établis comme autant de sentinelles pour veiller à notre salut.

Si nous sommes dans ces dispositions, soyons as(1) I. ép. de S. Jean, II. 4.

surés que pous aimons Dieu véritablement, et que nous gardons sa parole. Nous mériterons alors que Jésus-Christ nous dise, comme il le dit aux apôtres dans l'évangile de ce jour: Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix. C'est en effet dans l'accomplissement de tous les devoirs, et ce n'est que là qu'on trouve la véritable paix, celle du cœur et de la conscience; cette paix que rien ne peut troubler, parce que quand on est bien avec Dieu, on est bien avec soi-même, et qu'il n'est pas au pouvoir des hommes de nous ôter la satisfaction qui en résulte. C'est en Dieu seul qu'on peut trouver le véritable repos. Tous les autres biens, ou prétendus tels, affament plus qu'ils ne satisfont. Avons-nous jamais vu un avare qui eût assez d'or ; un ambitieux que la fortune ait élevé si haut qu'il n'eût plus rien à désirer; un voluptueux qui n'ait point trouvé de vide au sein de la jouissance, ou pour qui elle n'ait pas été suivie de la satiété ? On a beau faire, rien ici-bas ne satisfait l'âme, et sans la crainte et l'amour de Dieu, il n'est sur la terre ni paix ni bonheur.

EN

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POUR LE LUNDI DE LA PENTECOTE.

ÉPITRE.

Acles, ch. X, v. 42.

ces jours-là, Pierre ouvrit la bouche, et dit : Mes frères, le Seigneur nous a commandé de prêcher et de témoigner au peuple que c'est lui qui a été établi de Dieu pour être le juge des vivans et des morts. Tous les prophètes lui rendent ce té

moignage, que quiconque croira en lui recevra par son nom la rémission de ses péchés. Pierre parlait encore, lorsque le Saint-Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole. Et tous les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre furent frappés d'étonnement de voir que la grâce du SaintEsprit se répandait aussi sur les gentils; car ils les entendaient parler diverses langues et glorifier Dieu. Alors Pierre dit: Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont déjà reçu le Saint-Esprit comme nous ? Et il commanda qu'on les baptisât au nom du Seigneur Jésus-Christ.

Le discours de saint Pierre rapporté dans cette épître se tint dans la maison de Corneille. Le livre des Actes nous apprend que ce Corneille, capitaine d'une cohorte romaine, était un homme pieux, craignant Dieu, et qui faisait beaucoup d'aumônes, quoiqu'il fût païen; qu'étant à Césarée, et occupé à prier, il eut une vision dans laquelle un ange l'avertissait d'envoyer à Joppé chercher un homme qui s'y trouvait, et qui se nommait Simon-Pierre, lequel lui dirait ce qu'il avait à faire. Pierre, de son côté, avait aussi été prévenu par une inspiration du message qui devait lui être fait. Il se rendit donc à Césarée avec les gens que Corneille lui avait envoyés, et il trouva le centurion assemblé avec toute sa famille. Pierre leur expliqua en peu de mots ce qui s'était passé à Jérusalem et dans la Judée à l'égard de Jésus. Il parla des miracles que Jésus avait faits, des persécutions qu'il avait éprouvées de la part des Juifs, de la mort qu'il avait soufferte, de sa résurrection, de la mission qu'il avait reçue de son père, d'établir et de prêcher une

doctrine plus parfaite, et d'opérer la rémission des péchés. Ce discours fut entendu avec une grande attention, et les Actes rapportent qu'il n'était point fini lorsqu'on vit se renouveler le miracle du jour de la Pentecôte, le Saint-Esprit étant descendu d'une manière visible sur tous les assistans, de sorte qu'ils glorifiaient Dieu en plusieurs langues. C'est alors que Pierre ordonna qu'ils fussent baptisés. Il était besoin de rapporter ce trait des Actes pour bien comprendre le sens de cette épître et pouvoir en tirer des inductions qui contribuassent à nous instruire. Je remarquerai donc :

1o Qu'il n'y a point d'état où l'on ne puisse s'acquitter de ce qu'on doit à Dieu, et par conséquent où l'on ne le doive. Corneille était non-seulement un homme du monde, mais encore un soldat. Cet état, qui ordinairement n'est point accompagné d'une grande régularité de mœurs, ne l'empêche pas de prier, de faire l'aumône, de vaquer à de bonnes œuvres. Son service n'y perd rien; car il faut d'abord remplir les devoirs de son état. Mais il sait qu'en les remplissant, on est aussi obligé de rendre à Dieu le culte qui lui appartient. Si un païen pense et agit ainsi, combien n'ont pas de reproches à se faire ceux qui, étant éclairés des lumières de l'Evangile, tiennent une conduite contraire !

2o La conduite de Corneille nous apprend qu'il ne suffit pas d'être pieux, mais qu'à la piété il faut joindre les bonnes œuvres et la bienfaisance. . Dieu, disent les Actes, avait exaucé ses prières,

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