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Gayor fim,

LYON.Imprimerie de GUYOT.

JUGE ET MÉDECIN

AU

TRIBUNAL DE LA PÉNITENCE

ου

MÉTHODE POUR BIEN DIRIGER LES AMES,

Ouvrage où l'on expose les principes théologiques

et les règles de prudence à suivre envers chaque classe de pénitents laïques,
ecclésiastiques ou religieux,

PAR UN ANCIEN PROFESSEUR DE THÉOLOGIE,

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2, Rue et cour de l'Archevêché. 17, Rue Pavée-St-André-des-Arts.

(MÊME MAISON)

1850.

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BX2260

JUGE ET MÉDECIN

AU TRIBUNAL DE LA PÉNITENCE.

1850
2

CHAPITRE XXXV.

Comment un prêtre doit conduire au saint tribunal les ames scrupuleuses.

Quand vous avez eu des personnes scrupuleuses à confesser, quelle conduite avez-vous tenue à leur égard? votre principale attention a-t-elle été de connaître les divers scrupules dont elles étaient atteintes et de prescrire les remèdes qui leur étaient propres? (Nous ne parlerons pas ici de ceux qu'on appelle faux et mauvais scrupuleux, qui se font des peines de conscience sur des bagatelles et ne s'en (font point sur des choses très considérables; qui craignent certaines petites fautes, et commettent de propos délibéré les fautes les plus graves. Ce que doit faire un confesseur avec ces sortes de pénitents, c'est, 1o de les instruire et de leur faire sentir combien ils sont dans l'illusion, soit sur les choses mauvaises qu'ils se permettent, soit sur les choses indifférentes qu'ils croient être défendues; 2o de travailler à les corriger et de les précautionner contre le danger où ils seraient de se former encore une fausse conscience à l'avenir. S'ils ne s'étaient point accusés en confession de fautes graves qu'ils se seraient

TOM. II.

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permises et sur lesquelles ils se seraient formé, d'une manière gravement coupable, une fausse conscience, ils seraient obligés de réparer les confessions précédentes où ces fautes auraient été omises: dès qu'il n'y a pas eu bonne foi de leur part ni sur les fautes commises, ni sur l'obligation de les accuser, et que le défaut d'accusation n'a procédé que d'une ignorance crasse ou vincible, les confessions sont nulles.

Quant aux vrais scrupuleux, d'une conscience trop timorée, qui ont une véritable crainte de Dieu et qui en sont tellement frappés, qu'ils croient voir de l'obligation et des péchés où il n'y en a point, voici les principes à établir:

1o Le scrupule, en matière de morale, est un doute qui n'est pas fondé ou qui ne l'est que très légèrement, lequel trouble la conscience et la remplit d'inquiétudes; c'est une vaine frayeur, une crainte outrée que ce qui n'est pas un péché, n'en soit un, ce qui jette dans l'ame une anxiété qui la rend indéterminée, hésitante, incertaine maladie dangereuse, qui est un obstacle à la vertu, car elle dessèche le cœur par d'ennuyeuses discussions, étouffe les saints mouvements dans l'ame en la remplissant de tristesse, et y éteint par le trouble la ferveur de la dévotion. Souvent même elle dégoûte l'ame de la vertu et la porte au relâchement. Aussi les pères de la vie spirituelle appellent-ils le scrupule le venin de la piété.

Les principaux symptômes auxquels le confesseur peut juger que cette maladie existe chez son pénitent sont, 1o lorsqu'il agit avec anxiété, avec crainte ex

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