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ou scrupules, ont une répugnance excessive à s'adresser au confesseur ordinaire de la communauté: en ce

cas,

les supérieures doivent agir très prudemment, soit dans le refus, soit dans la permission qu'elles accordent, cherchant le bien spirituel de chaque religieuse, sans perdre de vue le bien commun de la maison.

Il arrive quelquefois que des religieuses qui se croient appelées de Dieu à une vie spirituelle toute particulière, s'en ouvrent au confesseur extraordinaire : celui-ci ne doit pas les croire légèrement; son devoir est d'examiner d'abord si elles ont beaucoup d'humilité, d'obéissance et de patience, et si elles soumettent leur vocation particulière au jugement de leur confesseur ordinaire. Par là il pourra juger si Dieu les appelle réellement à suivre une voie plus éminente que celle des autres, ou si c'est l'amour-propre qui les porte à se distinguer dans la communauté. S'il aperçoit en elles beaucoup d'humilité, de soumission et d'exactitude à la règle, il pourra les laisser suivre l'attrait de la grace, autant que possible, sans troubler l'ordre et le règlement de la maison. Du reste, au chapitre suivant, nous traiterons de la manière de conduire une religieuse appelée de Dieu à une vie particulière de perfection.

Si des religieuses se plaignent au confesseur extraordinaire de leurs supérieures ou de la manière d'agir du confesseur ordinaire, après les avoir écoutées avec attention, sans se permettre de censurer personne, il leur donnera les avis convenables, les exhortant surtout à souffrir patiemment ce qui leur fait

de la peine, et qui ne dépend point d'elles, et leur disant que Dieu permet qu'il se trouve partout des misères pour nous éprouver; que ceux qui les souffrent avec patience en retirent un grand profit, et qu'elles ne doivent jamais se décourager ni se laisser aller au moindre relâchement. Si elles se plaignent de certaines religieuses ou du gouvernement de la maison, il doit leur dire que c'est à la supérieure qu'elles doivent por ter leurs plaintes, quand elles sont fondées, et que pour lui il n'est point commis pour régler ni gouverner la maison, mais seulement pour procurer le bien spirituel de toutes celles qui s'adressent à lui.

Quand un confesseur, soit ordinaire, soit extraordinaire, a lieu de présumer qu'une religieuse est d'une conscience peu délicate et qu'elle trangresse les devoirs de son état, dont elle ne s'accuse pas par ignorance, il doit l'interroger, lui demander, 1° quelle est sa fidélité à observer la règle de la maison; si elle n'a point transgressé ses vœux, d'abord le vœu de chasteté, par des pensées, paroles et actions contraires à cette sainte vertu (1); celui de pauvreté, en prenant,

(4) L'on sait que c'est principalement pour empêcher tout ce qui pourrait porter à la violation de ce vœu qu'on a établi la clôture dans les monastères de filles où se font les vœux solennels. Quant au péché que commettent les religieuses qui sortent du monastère sans permission et violent la clôture, Sporer et le commun des théologiens soutiennent qu'il est mortel de sa nature, ex genere suo; que cependant, à raison de la légèreté de la matière, une ou deux sorties qui se feraient dans le jour ne seraient que péché véniel, à moins qu'il n'y

recevant ou donnant sans permission; ensuite celui d'obéissance, en refusant d'obéir à la supérieure dans ce qu'elle avait droit de commander; 2° si elle a récité l'office divin avec la piété convenable : l'opinion commune parmi les théologiens tient que les religieuses reconnues comme telles par l'Eglise, sont tenues, sous peine de péché grave, même in privato, à la récitation de l'office, ainsi que le porte la coutume, qui a force de loi; 3° si elle entretient quelque amitié ou quelque affection dangereuse, la témoignant par des paroles ou par des lettres : dans ce cas, si elle ne veut pas renoncer à cette affection et aux relations qu'elle entretient, le confesseur doit lui refuser l'absolution; car, dans ces sortes de familiarités ou de relations quoique la fin n'en soit pas positivement mauvaise, il y a toujours péril ou scandale et mauvais exemple pour les autres sœurs, ainsi que le dit très bien Diana; 4o si elle n'a point quelque rancune contre ses sœurs; 5o si elle a quelque office dans la maison, et comment elle s'en acquitte ainsi, si elle est tourière, il faut lui demander si elle ne porte point de lettres ou si elle ne fait pas des commissions suspectes. Si elle est portière, on doit s'informer si elle ne laisse pas la porte ouverte avec danger pour les sœurs ou avec scandale pour les personnes étrangères. Si elle est supérieure, il faut lui demander si elle emploie toute la diligence nécessaire pour ce qui concerne l'entrée et le séjour des hommes

eût mépris formel, ou qu'un grave scandale n'en résultât; mais qu'un sortie nocturne et furtive serait une faute grave.

dans le monastère; si elle a soin de veiller à ce que les règles s'observent exactement, et si elle ne laisse point introduire de nouveaux abus, qui, quoique légers en eux-mêmes, peuvent être un péché grave pour une supérieure; car, comme dit saint Liguori, quoique les religieuses en particulier ne commettent qu'une faute légère en transgressant les règles en matière légère, les supérieures qui ne les corrigent point et qui volontairement ne répriment pas ces abus (qui peuvent être gravement dangereux pour la communauté), pèchent mortellement, à cause du grave détriment porté à l'observance

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CHAPITRE XLV.

Comment un prêtre doit diriger au saint tribunal une personne religieuse qui est favorisée de graces spéciales et demande à être dirigée dans le chemin d'une perfection éminente et extraordinaire.

Lorsque l'état d'une personne religieuse, conduite par l'Esprit-Saint et privilégiée de dons extraordinaires, exige, conformément aux desseins de Dieu sur elle, qu'elle soit dirigée dans la voie d'une haute perfection, c'est une obligation pour le confesseur de l'y faire avancer, afin de répondre aux vues que Dieu a sur cette ame quand vous avez eu vous-même de ces sortes de personnes à conduire, n'avez-vous rien négligé pour leur avancement dans la perfection où Dieu les appelait ? et pour réussir dans leur direction, quelle méthode avez-vous suivie? (Lorsqu'un confesseur rencontre une religieuse ainsi privilégiée, que Dieu veut élever à une perfection éminente, il doit s'étudier à connaître la manière de la conduire et lui donner des soins tout particuliers; autrement, dit saint Jean de la Croix, il rendra à Dieu un compte rigoureux. Saint Liguori, très versé dans l'art de diriger

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