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l'histoire sacrée et des pieuses conjectures qui s'y rattachent.

Enfin, nous avons fortifié cet ensemble par l'insertion aussi à chaque jour de quelques formules liturgiques empruntées encore aux Offices ecclésiastiques du temps de l'Avent; en sorte que, même dans cette seconde partie de notre travail, il ne reste pas, pour ainsi dire, une page qui ne demande le Messie par la voix même de la sainte Eglise.

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XXX NOVEMBRE.

SAINT ANDRÉ, APOTRE.

ous plaçons saint André à la tête de ce Propre des Saints de l'Avent, parce que, bien que sa fête tombe fréquem

ment avant l'ouverture même de l'Avent, il arrive néanmoins de temps en temps que cette sainte carrière est déjà commencée, quand la mémoire d'un si grand Apôtre vient à être célébrée par l'Eglise. Cette fête est donc destinée, chaque année, à clore majestueusement le Cycle catholique qui s'éteint, ou à briller en tête du nouveau qui vient de s'ouvrir. Certes, il était juste que, dans l'Année Chrétienne, tout commençât et finît par la Croix, qui nous a mérité chacune des années qu'il plaît à la miséricorde divine de nous octroyer, et qui doit paraître au dernier jour sur les nuées du ciel, comme un sceau mis sur les temps.

Nous disons ceci, parce que tout fidèle doit savoir que saint André est l'Apôtre de la Croix. A Pierre, Jésus-Christ a donné la solidité de la Foi; à Jean, la tendresse de l'Amour; André a reçu la mission de représenter la Croix du divin Maître. Or, c'est à l'aide de ces trois choses, Foi, Amour et Croix, que l'Eglise se rend digne de son Epoux tout en elle retrace ce triple caractère. C'est donc pour cela qu'après les deux Apôtres que nous venons de nommer, saint André est l'objet

d'une religion toute particulière dans la Liturgie universelle.

Mais lisons les gestes de l'héroïque pêcheur du lac de Génézareth, appelé à devenir plus tard le successeur du Christ lui-même, et le compagnon de Pierre sur l'arbre de la Croix. L'Eglise les a puisés dans les anciens Actes du Martyre du saint Apôtre, dressés par les prêtres de l'Eglise de Patras, qu'il avait fondée. L'authenticité de ce monument vénérable a été contestée par les Protestants, qui y trouvent plusieurs choses qui les contrarient; en quoi ils ont été imités par plusieurs critiques des xvII° et xvi° siècles, tant en France qu'à l'étranger. Néanmoins, ces Actes ont pour eux un bien plus grand nombre d'érudits catholiques, parmi lesquels nous nous plaisons à citer, à côté du grand Baronius, Labbe, Noël Alexandre, Galland, Lumper, Morcelli, etc. Toutes les Eglises de l'Orient et de l'Occident, qui ont inséré ces Actes dans leurs divers Offices de saint André, sont bien aussi de quelque poids, ainsi que saint Bernard, qui a bâti sur eux ses trois beaux Sermons sur saint André.

natus

NDREAS Apostolus, A Bethsaida qui est Galilææ vicus, frater Petri, discipulus Johannis Baptistæ, cum eum de Christo dicentem audisset: Ecce Agnus Dei, secutus Jesum, fratrem quoque suum ad eumdem perduxit. Cum postea una cum fratre piscaretur in mari Galilææ, ambo a prætereunte Christo Domino ante alios Aposto

ANDRÉ, Apôtre, né à Beth

saïde, bourg de Galilée, était frère de Pierre et disciple de saint Jean. Ayant entendu celui-ci dire du Christ: Voici l'Agneau de Dieu! il suivit Jésus, et lui amena son frère. Plus tard, comme il pêchait avec son frère dans la mer de Galilée, tous deux furent appelés, avant tous les autres Apôtres, par le Seigneur, qui, passant près d'eux, leur dit: Suivez-moi :

je vous ferai pêcheurs los vocati illis verbis: d'hommes. Eux aussitôt, Venite post me, faciam quittant leurs filets, le sui- vos fieri piscatores hovirent. Après la passion et minum: nullam interpola résurrection, André alla nentes moram, et relictis prêcher la foi chrétienne retibus secuti sunt eum. dans la province qui lui Post cujus Passionem était échue, la Scythie d'Eu-et Resurrectionem Anrope; puis il parcourut dreas cum in Scythiam l'Epire et la Thrace, et par Europæ, quæ ei provinsa prédication et ses mira-cia ad Christi fidem discles,convertit à Jésus-Christ seminandam obtigerat, une foule innombrable. Par- venisset, deinde Epirum venu à Patras, ville d'Achaïe, ac Thraciam peragrasil y fit embrasser à beau- | set, doctrina et miraculis coup de monde la vérité de innumerabiles homines l'Evangile, et ne craignit ad Christum convertit. pas de reprendre généreu- Post Patras Achaiæ prosement le proconsul Egée, fectus, et in ea urbe pluqui résistait à la prédica- rimis ad veritatem Evantion évangélique, lui repro-gelicam perductis, Æchant de vouloir être le juge geam Proconsulem, prædes hommes, pendant que dicationi Evangelicæ les démons le jouaient jus-resistentem, liberrime qu'à lui faire méconnaître le Christ Dieu, Juge de tous les hommes.

increpavit quod qui judex hominum haberi vellet, Christum Deum omnium Judicem a dæmonibus elusus non agnosceret.

T

UNC Egeas iratus: Desine, inquit, Christum jactare, cui similia verba nihil profuerunt, quominus a Ĵudæis crucifigeretur. Andream vero de Christo nihilominus libere prædicantem,

GÉE irrité lui dit: Cesse de vanter ton Christ que de tels propos n'ont point empêché d'être crucifié par les Juifs. Et comme André néanmoins continuait de prêcher intrépidement que Jésus-Christ s'était luimême offert à la Croix pourquod pro salute humani le salut du genre humain, generis se crucifigendum Egée l'interrompt par un obtulisset, impia oradiscours impie, et le pré- tione interpellat, ac devient de pourvoir à son sa- mum hortatur, ut sibi lut, en sacrifiant aux dieux. consulens, diis velit im

molare. Cui Andreas : Ego omnipotenti Deo, qui unus et verus est, immolo quotidie, non taurorum carnes, nec hircorum sanguinem, sed immaculatum Agnum in altari, cujus carnem posteaquam omnis populus credentium manducaverit, Agnus qui sacrificatus est, integer perseverat et vivus. Quamobrem ira accensus Ægeas jubet eum in carcerem detrudi: unde populus Andream facile liberasset, nisi ipse sedasset. multitudinem ; vehementius rogans, ne se ad optatissimam tyrii coronam properantem impedirent.

mar

GITUR paulo post in tribunal productum, cum Egeas Crucis extollentem mysteria, sibique suam impietatem exprobrantem diutius ferre non posset, in crucem tolli, et Christi mortem imitari jussit. Adductus Andreas ad lo cum martyrii, cum crucem vidisset, longe exclamare cœpit: O bona Crux, quæ decorem ex membris Domini suscepisti, diu desiderata, sollicite amata, sine intermissione quæsita, et aliquando cupienti animo præparata accipe me ab hominibus, et

André lui dit : Pour moi, il est un Dieu tout-puissant, seul et vrai Dieu, auquel je sacrifie tous les jours, non point les chairs des taureaux, ni le sang des boucs, mais l'Agneau sans tache immolé sur l'autel; et tout le peuple participe à sa chair, et l'Agneau qui est sacrifié demeure entier et plein de vie. C'est pourquoi Egée, outré de colère, le fait jeter en prison. Le peuple en eût aisément retiré son Apôtre, si celui-ci n'eût apaisé la multitude, en la suppliant très ardemment de ne pas l'empêcher d'arriver à la couronne du martyre.

EU après, étant amené de

Pevant le tribunal, comme il exaltait le mystère de la Croix, et reprochait encore au Proconsul son impiété, Egée exaspéré commanda qu'on le mit en croix, pour lui faire imiter la mort du Christ. C'est alors qu'arrivé au lieu de son martyre, et voyant la croix André s'écria de loin: Ó bonne Croix qui as tiré ta gloire des membres du Seigneur, Croix longtemps désirée, ardemment aimée, cherchée sans relâche, et enfin préparée à mes ardents désirs, retiremoi d'entre les hommes, et rends-moi à mon maître, afin que par toi me reçoive

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