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CHAPITRE XX.

Conjurations du sel et de l'eau.

Avant les messes des dimanches, hormis à Pâques et à la Pentecôte, se fait, quand besoin est, la bénédiction du sel et de l'eau, avec exorcismes, ou conjurations, en ces mots :

Je te conjure, créature de sel, par le Dieu † vivant, par le Dieu † vrai, par le Dieu † saint; par le Dieu qui, par Elisée le prophète, a commandé qu'on te jetât en l'eau, pour guérir la stérilité de l'eau: afin que tu sois fait un sel conjuré pour le salut des croyants; et que tu sois à tous ceux qui te prennent santé de l'âme et du corps; et que du lieu où tu seras aspergé, s'enfuie et se retire toute fantaisie et méchanceté, et ruse de fraude diabolique, et tout esprit immonde adjuré: par celui qui viendra juger les vivants et les morts, et le siècle par feu. Amen.

Une semblable conjuration se fait sur l'eau, en ces

mots :

Je te conjure, créature d'eau, au nom de Dieu + le Père tout-puissant, et au nom de Jésus Christ, son Fils Notre-Seigneur, et en la vertu du Saint+ Esprit : afin que tu sois faite une eau conjurée, pour chasser toute puissance de l'ennemi, et que tu puisses déraciner et arracher l'ennemi même, avec ses anges apostatiques: par la vertu du même Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui viendra juger les vivants et les morts, et le siècle par feu. Amen.

T. II.

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Commixtio salis et aquæ pariter fiat, in nomine Patris, et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen.

Dominus vobiscum.

Et cum spiritu tuo.

Lors le prêtre jette le sel dans l'eau en forme de croix, et dit tout bas :

Le mélange de sel et d'eau soit fait ensemble, au nom du † Père, et du † Fils, et du Saint † Esprit. Amen.

Le Seigneur soit avec vous.

RÉPONSE. Et avec ton esprit.

Est à noter qu'on donne à l'eau bénite la vertu de chasser les diables, mais elle ne peut chasser les hérétiques.

CHAPITRE XXI.

De la messe épiscopale.

Le Pontifical romain enseigne (1) qu'en la messe en laquelle un nouvel évêque est consacré, on lui fait prêter serment de fidélité et obéissance au pape : laquelle forme de serment étant fort longue, néanmoins il n'y est nullement parlé du service de Dieu, ni d'enseigner selon sa Parole. C'est un serment qu'un vassal prête à son seigneur féodal. Et n'y a point en l'Eglise romaine de preuve plus évidente de la corruption du ministère de l'Evangile car par cela appert que le règne spirituel de Jésus-Christ y est changé en une monarchie temporelle; puisque ceux qu'on établit pour pasteurs de l'Eglise, en leur réception ne prêtent point à Dieu de

(1) Cap. de Consecratione episcopi.

serment de fidélité, mais au pape, auquel ils jurent obéissance, en même façon que les vassaux prêtent serment de fidélité aux princes terriens.

Cette corruption est nouvelle, les anciens évêques n'ont point été ainsi établis. Cyprien, Athanase, Basile, Grégoire de Nysse, Chrysostome, Augustin, Ambroise, etc.. n'ont point prêté serment de fidélité à l'évêque de Rome; non plus que les anciens évêques de France. Ne se trouvera point que pour leur établissement ils prissent de l'évêque romain des lettres d'investiture, ni qui lui payassent l'annate, ni aucune redevance.

Le même Pontifical ordonne qu'en consacrant un évêque on lui torche la tête avec de la mie de pain, et qu'on lui peigne les cheveux.

L'évêque consacrant lui tient longtemps le livre de l'Evangile sur la nuque du cou; et tant lui que les autres évêques assistants lui imposent les mains, en disant : Reçois le Saint-Esprit.

Il lui met aussi sur la tête une mitre à deux cornes. laquelle il appelle le casque de munition et de salut du prélat et champion; fait une oraison par laquelle il demande à Dieu que le futur évêque ait la face embellie, et le chef armé des cornes des deux Testaments, afin qu'il apparaisse terrible aux adversaires de la vérité, et que Dieu, qui a rendu la face de Moïse insigne par les cornes de clarté et de vérité, lui fasse la grâce d'être robuste impugnateur des adversaires (1).

(1) Imponimus, Domine, capiti hujus antistitis et agonistæ tui galeam munitionis et salutis: quatenùs decoratâ facie et armato

Ce qu'il dit ayant égard à ce qui est dit au xxxive chapitre de l'Exode, vers. 29, selon la version vulgaire, que Moïse ne savait pas que sa face était cornue. Mais en l'hébreu il y a rayonnante.

Cela fait, l'évêque consacrant met au nouvel évêque des bagues aux doigts, pour lui donner à entendre qu'il épouse l'Eglise; et en lui mettant ces bagues lui dit : Reçois l'anneau qui est le signacle, ou cachet de la foi, afin que sans souillure tu gardes l'Epouse de Dieu, savoir, la sainte Eglise (1). Au premier tome des Conciles il y a deux épîtres décrétales, attribuées à Calixte, évêque romain. En la seconde épître, Calixte, après avoir appelé l'Eglise la femme de l'évêque, appelle l'ordination de l'évêque concubitum cum uxore (la couche avec sa femme).

Puis l'évêque consécrateur met des gants bénis aux nains de l'évêque qu'il consacre, et demande à Dieu qu'il le bénisse avec ces gants, en même façon que Jacob a impétré la bénédiction paternelle, ayant les mains couvertes de peaux de chevreau (2). Puis lui met en main la crosse ou houlette pastorale, qui est la verge de correction. Celle de S. Pierre se garde à Trèves en relique; car il ne portait point de triple couronne, ni les anciens évêques de Rome par plusieurs siècles.

capite cornibus utriusque Testamenti, terribilis appareat adversariis veritatis, etc.

(1) Accipe annulum, fidei signaculum, quatenùs sponsam Dei, sanctam videlicèt Ecclesiam, illibatè custodias.

(2) Ut quemadmodùm Jacob dilectus tuus, pelliculis hoedorum opertis manibus, paternam benedictionem, oblato patri cibo et potu gratissimo, impetravit : sic iste, etc.

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