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sent que Dieu est plus excellent que leur aumône. Et sont à noter ces mots, Ut illis proficiat ad honorem (afin que cette oblation leur profite à honneur). Certes cet honneur ne leur apporte aucun profit.

En cette même oraison le prêtre prie Dieu qu'il fasse que les saints prient pour nous; comme si Dieu disait à S. Pierre: 0 Pierre! je t'avertis qu'un tel serrurier d'une telle ville, logé en telle rue, te prie que tu me pries. Partant prie-moi pour lui, et lors j'aviserai si je t'exaucerai. Car nos adversaires tiennent que Dieu n'exauce pas toujours les saints. Par cette prière on ne va point des saints à Dieu, mais on va de Dieu aux saints. Si Dieu a résolu de faire ce que nous lui demandons, il ne s'en fera pas prier par les saints; mais s'il a résolu de nous éconduire, il ne dira pas aux saints, Priez-moi, afin de leur faire recevoir un refus.

Est aussi à noter, qu'il n'y a que Pierre et Paul qui soient ici nommés, parce qu'on les tient fondateurs de l'Eglise de Rome. Cependant leurs écrits sont défendus au peuple, et la lecture n'en est point permise.

Ces mots de Calice du salut sont pris du Psaume cxvi, verset 13, où il y a, selon la version de l'Eglise romaine, Calicem salutaris accipiam : qui est un passage corrompu. Il y a selon l'hébreu, Je prendrai la coupe des délivrances. Le Psalmiste a égard à l'effusion de vin qui se faisait sur la victime dans les sacrifices de prospérités et d'actions de grâces.

Parmi ces oraisons de l'offertoire, aux messes solennelles le prêtre bénit l'encens par l'intercession de S. Michel qui se tient à côté de l'autel de l'encensement, et de tous les élus. Mais il n'est pas probable que

Michel l'archange, et tous les élus, veuillent se joindre pour intercéder envers Dieu pour la bénédiction de quelques grains d'encens. Je ne sais d'où est procédée cette opinion que Michel l'archange est le gardien et protecteur du royaume de France: dont aussi Louis XI a institué l'ordre des chevaliers de Saint-Michel en son honneur. Et n'y a que cet ange-là qui ait sa fête : qui n'est pas un petit privilége.

CHAPITRE XXII.

Du lavement des mains du prêtre.

Au milieu de l'offertoire le prêtre lave ses mains pour la seconde fois (1), parce qu'il est écrit, Ampliùs lava me (Lave-moi de plus en plus) (Psaume li, 2); et Je laverai mon lit de larmes chaque nuit (Psaume vi, 7). En se lavant il dit, Je laverai mes mains parmi les innocents, et je me tiendrai, ó Seigneur, autour de ton autel: qui est un passage corrompu du Psaume xxvi, vers. 6. Car il y a en l'hébreu, qui est l'original, Je laverai mes mains en innocence; où par les mains sont entendues les actions extérieures, comme au Psaume xxiv, vers. 4; et par les mains lavées sont entendues les actions pures et innocentes. Au reste, ce lavement des mains est une chose indifférente de sa nature, et que nous ne blâmons pas. Les sacrificateurs de la loi se la

(1) Car il s'était déjà lavé une fois en s'habillant.

vaient à la porte du tabernacle; et en l'ancienne Eglise s'en trouve des exemples. Les païens aussi se lavaient avant que sacrifier: Plaute, en l'Aululaire, Nunc lavabo ut rem divinam faciam; et là même, Ego, nisi quid me vis, eo lavatum ut sacrificem.

CHAPITRE XXIII.

De la réponse du peuple. Du silence du prêtre ; et des oraisons secrètes.

L'offertoire étant achevé, le prêtre baise l'autel, fait un tour de corps vers le peuple, et dit: Priez, frères, que ce mien et votre sacrifice soit fait agréable à Dieu. Puisqu'il parle au peuple, ce serait au peuple de répondre preuve évidente que, quand cette pièce a été mise à la messe, le peuple entendait les paroles du prêtre. Duranti, au 2o livre des Cérémonies ecclésiastiques, chapitre xxix, dit, après Alcuin, que le peuple doit répondre à haute voix. Aujourd'hui non-seulement le peuple ne répond pas, parce que tout se dit en latin; mais, quand même le prêtre parlerait en français, si est-ce que le peuple ne pourrait répondre, parce que le prêtre dit ces paroles tout bas, avec un murmure proche du silence, selon que le concile de Trente l'a ordonné. Un clerc donc répond pour le peuple, et le prêtre répond tout bas, Amen; et ajoute quelques oraisons secrètes que nul n'entend. Dont les docteurs rendent la raison; savoir, parce que silentium sacerdotis latibulum Christi significat (le silence du prêtre signifie que Jésus-Christ

s'est caché); et parce que les apôtres avant la passion du Seigneur, ne le confessaient que secrètement (1). Les Eglises grecques disent tout à haute voix, même les paroles de consécration; car elles ensuivent l'exemple de JésusChrist et des apôtres. Le concile de Laodicée, au 19° canon, parle voirement d'une prière que le peuple fait tout bas; mais ne se trouvera point d'exemple ni de règle en l'antiquité qui ordonne que le prêtre doive parler au peuple avec silence, et sans que le peuple le puisse entendre. C'est se moquer d'un homme, de lui parler en remuant seulement les lèvres sans aucun son; mais les choses qui seraient absurdes et ridicules en la société civile, se trouvent être bonnes au service de Dieu! comme si la religion était faite exprès pour perdre le sens

commun.

Pendant ce silence le prêtre cache la patène sous le linge qu'on appelle le corporal, et ce d'autant que les apôtres se sont cachés et se sont enfuis pendant le sacrifice de la croix (2). Au cinquante-huitième chapitre du 2o livre, Innocent III dit que le prêtre fait le signe de la croix sur la patène où sont les hosties, et sur le calice, pour chasser le diable, de peur qu'il ne prévale sur le prêtre, ou sur le sacrifice, c'est-à-dire, sur l'hostie (3). Durand, au xxx chap. du 4 livre, dit qu'en cet en

(1) Innocent. III, lib. 2 de Mysteriis missæ, cap. liv; Thom. Aquin. 3 part., quæst. 83, art. 4 ad 6.

(2) Innocent. III, lib. 2, cap. lix.

(3) Efficit super ea crucis signaculum, ut per crucis virtutem omnes conatus diabolicæ malignitatis effugiat, ne contra sacerdotem, vel sacrificium, aliquo modo prævaleat.

droit le prêtre ou le diacre prend les mains de l'évêque, et le soulève comme pour le réveiller, parce qu'il est écrit: Relève-toi, toi qui dors (Ephésiens, v, 14).

CHAPITRE XXIV.

De la Préface.

Après cet assoupissement, auquel le prêtre avec silence a contrefait le dormant, il se réveille en sursaut, et s'écrie à haute voix, disant, Per omnia sæcula sæculorum; et commence la Préface en forme de dialogue, où le prêtre parle et son clerc lui répond; puis ajoute une oraison plus longue que l'ordinaire, dont la substance est bonne; dit trois fois, Sanctus; y mêle des mots hébreux, Sabaoth et Hosanna. Les préfaces se changent selon les fêtes.

CHAPITRE XXV.

Importance du Canon de la messe. De la Secrète. De l'Eventail. De la hâtiveté.

Tout ce qui se dit en la messe jusqu'à ce lieu, n'est qu'un préparatif au Canon de la messe, lequel est la principale partie de la messe, et qui ne se change point selon les fêtes.

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