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CHAPITRE XXII.

Des messes par lesquelles se fait la consécration des églises et des autels.

Il y a aussi des messes pour la dédicace d'une église, dans lesquelles l'évêque, suivi d'une longue procession, circuit l'église en dehors par trois fois; et à chaque fois qu'il passe par-devant la porte de l'église, la frappe du bout de sa crosse, disant: Elevez vos portes principales, et le Roi de gloire entrera. Le diacre, qui est seul dans l'église, lui répond à haute voix : Qui est ce Roi de gloire? Auquel l'évêque répond : C'est le Seigneur fort et puissant, le Seigneur puissant en bataille. A la troisième fois on lui ouvre, et le Roi de gloire entre.

Se fait sur le pavé de l'église une grande croix de cendre en lignes diagonales, sur laquelle on écrit les lettres de l'alphabet grec, et puis les lettres de l'alphabet latin.

L'évêque parle au sel, lequel n'entend pas, en disant : Je te conjure, créature de sel, au nom du Seigneur, qui dit à ses apôtres, Vous êtes le sel de la terre ; afin que tu sois sanctifié pour la consécration de cetle église et autel, pour chasser toutes les tentations des diables, et que tu sois une protection de l'âme et du corps à tous ceux qui prendront de toi, etc. (1). II fait le même exorcisme sur l'eau, parlant à l'eau, laquelle ne répond pas; et demande à Dieu qu'il verse son SaintEsprit sur ce temple et sur cet autel. Puis mêle le vin,

(1) Exorciso te, creatura salis, etc.

l'eau, le sel, et la cendre, et les bénit pour sanctifier l'église, et arrose les parois de l'église d'eau bénite.

Autres cérémonies se font en consacrant les autels, sous la table desquels on met des reliques de quelque saint; suivant ce qui est dit au chapitre vi de l'Apocalypse, vers. 9: Je vis, sous l'autel, les âmes de ceux qui avaient été tués pour la parole de Dieu : passage qui est allégué au Pontifical, au chapitre de la Consécration des autels.

La table de cet autel doit être de pierre, parce qu'il est écrit, La pierre était Christ (1). La table sur laquelle Jésus-Christ a célébré la sainte Cène n'était pas un autel de pierre ; et il n'y avait point de reliques cachées dessous. En l'ancienne Eglise, la plupart des tables ou autels étaient de bois, et pouvaient être transportées. Athanase, en l'épître aux Solitaires, se plaint de ce que les ariens avaient brûlé les bancs de l'église, et la chaire, et la table de bois (2). Augustin, en l'épître 50: Ayant rompu le bois de l'autel, ils battirent horriblement l'évêque (3). La charge des diacres était jadis de porter la table sacrée, comme enseigne Augustin, dans les questions du Vieux et du Nouveau Testament, question 101, où il se plaint de l'impudence des diacres de l'Eglise de Rome; comme aussi fait Jérôme, en l'épître à Evagre.

(1) Durand, Rationalis lib. 1, cap. viii; et Toletus, lib. 2 de Institutione sacerd., cap. ii, § 10: Ara est lapidea, ad denotandum Christum esse petram spiritualem.

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(2) ̔Αρπάσαν τις τὰ συμψέλλια καὶ τὸν θρόνον καὶ τὴν τράπεζην, ξυλινὴ γὰρ ἦν.

(3) Episcopum, lignis altaris effractis, immaniter ceciderunt.

Innocent III, au premier livre des Mystères, chap. v, dit que les diacres-cardinaux portent la table de l'église de Latran au jour de la Cène.

En mettant les reliques sous l'autel, on met trois grains d'encens avec les reliques. L'évêque fait pétrir du mortier et le consacre, et fait venir des maçons qui, durant la messe, cimentent l'autel.

L'évêque consacrant l'autel avec eau bénite, et force signes de croix, dit: Cet autel soit sanctifié en l'honneur de Dieu tout-puissant, et de la glorieuse Vierge Marie, et de tous les saints, et au nom et en la mémoire de saint N.: au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; paix te soit.

Item: Ce sépulcre soit consacré et sanctifié au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ce que S. Paul (1 Corinthiens, x, 21) appelle la table du Seigneur, aujourd'hui l'Eglise romaine l'appelle un sépulcre, qui est un merveilleux changement.

En mettant les reliques sous l'autel, l'évêque dit : Vous, saints de Dieu, avez reçu votre place sous l'autel : intercédez pour nous envers le Seigneur; ils reposeront en leurs couches. Faut présumer pieusement que ces reliques sont vraies et non supposées, et que ces saints sont vrais saints: bien qu'il y en ait plusieurs dont la sainteté est fort douteuse; et plusieurs qui n'ont jamais été au monde, comme S. Longin, S. Christophe, St Ursule, et les onze mille vierges, St Marguerite, St Catherine martyre, et plusieurs autres.

L'évêque qui a consacré l'autel, met avec les reliques un parchemin où ces mots sont écrits : Moi N., évêque de N., en telle année, mois et jour, ai consacré

cette église et cet autel en l'honneur de tel et tel saint, et y ai enclos les reliques de tels et tels martyrs, et ai donné cejourd'hui un an de vraie indulgence à tous fidèles de Christ, et au jour anniversaire de la consécration, quarante jours d'indulgence à ceux qui la visitent (1). Ces choses se trouvent au Pontifical romain, aux chapitres de la Consécration des églises et des autels.

CHAPITRE XXIII.

De la messe papale, où le pape célèbre en personne.

Mais la messe la plus splendide de toutes, et de plus haut appareil, est celle où le pape célèbre lui-même, et chante la messe au jour de Noël.

Cette messe est décrite ponctuellement, au second livre des Cérémonies sacrées, section 1, chapitre iv; dont la lecture fait frémir d'horreur tout homme qui craint Dieu, et est instruit en sa Parole.

Le pape entre en la chambre du papegay qui est en son palais, se revêt d'un long manteau blanc, et de sa mitre précieuse. On lui apporte de l'encens, lequel il bénit en parlant à cet encens, et disant: Sois bénit par celui en l'honneur duquel tu seras brûlé. Ces pa

(1) Anno 1636, die N. mensis N., ego N. episcopus N. consecravi hanc ecclesiam et hoc altare in honorem sancti N., et reliquias sanctorum martyrum N. et N. in eo collocavi, etc.

roles semblent être dites à un martyr qu'on va brûler.

Il sort de son palais multitude de prélats marchent devant lui, avec des mitres blanches. Item, les écuyers du pape, barons, procureurs des ordres, ambassadeurs des rois et princes. Un clerc de la chambre porte une épée avec un bonnet au bout. Marchent aussi les auditeurs de la rote, le maître du sacré palais, etc., marchant par ordre, en longue procession.

Si alors il advient que l'Empereur, ou quelque roi, ou quelque grand prince, soit à Rome, il doit porter la queue du manteau papal (1). Deux cardinaux soulèvent les pans de ce manteau aux deux côtés. Sur le pape est porté un dais soutenu par huit princes, ou par ambassadeurs à faute de princes. S'il y a quelque fils de roi, il marche après tous les cardinaux-évêques; son rang est de marcher à côté du premier prêtre-cardinal. Mais les ducs marchent parmi les jeunes diacres (2).

Le pape entre en une chapelle, où on lui change d'habits. Il s'assied. Les cardinaux lui viennent faire la révérence, et baisent le bord de son manteau à la main droite. Les autres prélats viennent par ordre lui baiser le genou droit.

Deux diacres assistent devant le pape, l'un latin, et l'autre grec. Le latin tient devant ses yeux des souliers et des chausses (5); puis se cache sous le manteau du pape,

(1) Referet fimbrias posteriores, id est caudam pluvialis, nobilior laicus in urbe existens, etiam si sit Imperator vel rex.

(2) Primogenitus regis cum presbytero; maximus dux inter ipsos diaconos juniores.

(5) Subdiaconus latinus ponit super mappulam caligas et san

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