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7. C'est pourquoi la tentation, quand nous la souffrons, ne doit pas nous faire perdre courage mais nous en devons prier Dieu avec d'autant plus d'ardeur, afin qu'il lui plaise de nous assister dans toutes nos afflictions, puisque, selon saint Paul, Dieu nous fera tant de grâces dans la tentation, que nous pourrons la surmonter. (1. Cor. 10. 13.)

Humilions donc nos âmes sous la main de Dieu (1. Petr. 5. 6), en toutes sortes de tentations et d'adversités, parce qu'il sauvera et qu'il élevera les humbles d'esprit. (Ps. 35. 19.)

8. C'est dans les tentations et dans les traverses que l'homme connaît combien il a profité; c'est là que l'homme est plus grand, et que sa vertu paraît davantage.

C'est peu de chose qu'un homme ait de la dévotion et de la ferveur, lorsque rien ne lui fait de peine; mais on doit espérer qu'il avancera beaucoup, s'il se soutient avec patience dans le temps de l'adversité.

Il y en a qui sont soutenus dans les grandes tentations, et vaincus souvent dans les légères qui leur arrivent chaque jour : afin qu'étant par ce moyen humiliés, ils ne s'appuient pas sur euxmêmes dans les grandes occasions, puisqu'ils sont si faibles dans les plus petites.

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PRATIQUE.

LES tentations servent à nous purifier des attaches secrètes que nous avons à la vanité ou à l'amourpropre, et de l'appui sur nous-mêmes, en nous faisant sentir le poids de nos misères, en nous dégoûtant de toute satisfaction, et nous obligeant de nous appuyer sur Dieu seul. Elles servent encore à nous humilier, par l'expérience de nos faiblesses, et par la preuve sensible du fond de corruption que nous portons. Elles servent enfin à nous instruire de l'impuissance où nous sommes de faire aucun bien, et de nous préserver du péché, sans le secours de Dieu.

PRIÈRE.

Seigneur, je sens bien dans la tentation que je ne puis de moi-même que vous offenser, et qu'emporté par le penchant que j'ai au mal, je suis en danger de me perdre; mais je sais aussi que vous pouvez me soutenir contre les attaques les plus violentes de mes passions, et votre Apôtre m'assure que vous le voulez. Ainsi, me défiant de moi-même, et me confiant en vous, je vous dirai: Seigneur, aidez-moi, je suis sur point de me perdre. Je vous tendrai la main, comme saint Pierre, et j'espère que vous ne me laisserez pas périr. Ainsi soit-il.

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CHAPITRE XIV.

QU'IL FAUT ÉVITER LES JUGEMENS TÉMÉRAIRES.

TOURNEZ les yeux sur vous-même, et gardez-vous de juger des actions d'autrui. En jugeant les autres, l'on travaille en vain, souvent l'on se trompe, et l'on péche facilement; au lieu qu'en s'exa

minant et se ingeant soi-même. l'on s'oc

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Nous jugeons presque toujours des choses, selon qu'elles nous tiennent au cœur; et notre amour-propre nous met bientôt hors d'état d'en juger sainement.

Si nos intentions et nos désirs tendaient toujours purement à Dieu, nous ne serions pas si aisément troublés, lorsque quelque chose répugne à nos

sens.

2. Mais il y a d'ordinaire quelque chose de caché au dedans de nous, ou même quelque objet au dehors, qui sert à nous entraîner.

Plusieurs, dans ce qu'ils font, se recherchent eux-mêmes secrètement, et sans qu'ils s'en aperçoivent.

Ils semblent même jouir d'une paix véritable, tant que les choses se passent selon qu'ils le souhaitent ou qu'ils le pensent; mais, si elles vont autrement qu'ils ne le désirent, ils se troublent bientôt, et tombent dans la tristesse.

La diversité des opinions et des sentimens fait. naître assez souvent des dissensions entre les amis, entre les concitoyens, et même entre les religieux et les personnes dévotes.

3. Les vieilles habitudes se quittent difficilement, et personne ne saurait souffrir volontiers qu'on le conduise au-delà de ses propres lumières.

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trie, que sur la grâce de J.-C., laquelle nous soumet à lui, ce ne sera que rarement, ou bien tard que vous serez éclairé; parce que Dieu veut que nous lui soyons parfaitement unis, et que nous nous élevions au-dessus de toute raison, par la force d'un amour enflammé.

PRATIQUE.

Nous jugeons plus souvent par les inclinations de notre cœur, que par les lumières de notre esprit. Notre amour-propre fait d'ordinaire que nous approuvons en nous-mêmes ce que nous condamnons dans les autres; et nous sommes toujours aussi éclairés sur les défauts du prochain, que nous sommes aveugles sur les nôtres. Un esprit recueilli en la présence de Dieu, et un cœur fidèle aux mouvemens de sa grâce, une âme ainsi appliquée et attachée à Dieu, ne s'occupe que de Dieu en elle, et d'elle en Dieu; et, tâchant de veiller à la garde de son cœur, ne se pardonne rien, et pardonne tout aux autres.

PRIÈRE.

O mon Dieu ! quand est-ce que, libre de toute attache à la créature, et de toute recherche de moi-même, je tiendrai mon esprit, mon cœur et mes yeux uniquement appliqués à vous, à mes devoirs et à mon salut? Faites, Seigneur, qu'oubliant ou ignorant tout ce que je ne dois point connaître ni observer, je ne vive que pour vous, à vous et en vous. Vanités, plaisirs, nouvelles, amusemens, curiosités, que vous êtes peu de chose, ou plutôt que vous n'êtes rien à une âme à qui Dieu seul suffit! O mon Sauveur! ne permettez pas que je m'applique à connaître, à aimer et à posséder autre chose que vous, qui m'êtes plus que toutes choses! Inspirez à mon cœur un désir ardent de vous plaire, et un humble acquiescement en toutes

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CHAPITRE XV.

DES OEUVRES DE CHARITÉ.

Il ne faut commettre aucun mal, pour quoi que ce soit au monde, ni pour l'amour de qui que ce soit : mais quelquefois l'on peut laisser une bonne œuvre, ou la changer en une meilleure, pour l'avantage de ceux qui en ont besoin.

Car, par ce moyen, le bien que nous voulions faire n'est pas perdu, mais il est changé en quelque chose de mieux.

Sans la charité, les actions extérieures ne servent de rien : mais la chose la plus petite et la plus vile devient toute profitable, lorsqu'elle est faite par un principe de charité.

Aussi Dieu considère bien moins ce que l'on fait, que le motif qui le fait faire.

2. C'est faire beaucoup, que d'aimer beaucoup; c'est faire beaucoup, que de bien faire ce que l'on fait. C'est bien faire ce que l'on fait, quand on songe plus à procurer le bien commun qu'à satisfaire sa volonté.

Souvent l'on prend pour un effet de la charité, ce qui n'est qu'une œuvre de la chair car l'inclination naturelle, la volonté propre, l'espérance de quelque

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