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place, et faites que votre amour en moi ait autant d'ardeur à vous plaire, que mon amour-propre en a à me contenter. Donnez-moi pour vous cet amour qu'on peut appeler de dédommagement, c'est-à-dire, qui répare, par sa vivacité et par sa constance, les lâchetés et les alternatives de mon amour pour vous. Ainsi soit-il.

CHAPITRE IV.

QU'IL FAUT MARCHER DEVANT DIEU AVEC VÉRITÉ ET HUMILITÉ.

JÉSUS-CHRIST.

MON fils, marchez en ma présence dans la vérité, et cherchez-moi toujours dans la simplicité de votre cœur.

Celui qui marche devant moi dans la vérité sera à couvert de l'ennemi, et la vérité le délivrera des séducteurs et de la calomnie des méchans.

Si la vérité vous délivre, vous serez vraiment libre, et vous vous mettrez peu en peine des vains discours des hommes.

2. LE CH. Cela est vrai, Seigneur. Faites, s'il vous plaît, que ce que vous dites s'accomplisse en moi.

Que votre vérité m'instruise, qu'elle me garde, et qu'elle me conserve jusqu'à une bienheureuse fin; qu'elle me délivre de toute mauvaise affection, et de tout amour déréglé; et je marcherai avec vous dans une grande liberté de cœur.

LIVRE III. CHAP. IV.

3. J.-C. Je vous enseignerai, dit la Vérité, ce qui est juste et agréable à mes yeux. Pensez à vos péchés avec un grand regret et avec amertume, et ne vous imaginez pas valoir quelque chose, pour quelque bien que vous ayez fait.

Vous n'êtes en effet qu'un pécheur sujet à plusieurs passions dont vous êtes l'esclave.

De vous-même vous tendez toujours au néant : un rien vous fait tomber, vous surmonte, vous jette dans le trouble et dans le relâchement. Vous n'avez rien dont vous vous puissiez glorifier; et vous avez plusieurs sujets de vous mépriser vous-même, parce que vous êtes beaucoup plus faible que vous n'êtes capable de le concevoir.

4. Ne comptez donc pas pour beaucoup aucune des choses que vous faites. Que rien ne vous paraisse ni grand, ni précieux, ni admirable, ni relevé, ni digne d'être loué ou désiré, que ce qui est éternel. Que l'éternelle Vérité vous plaise sur toutes choses, et que votre extrême bassesse vous soit toujours un sujet de confusion et de mépris.

Ne craignez, ne blâmez, ne fuyez rien tant que vos vices et vos péchés, qui vous doivent être plus fâcheux que toutes les pertes du monde.

Il y en a qui ne marchent pas sincèrement devant moi, mais qui, pussés par

un certain esprit de curiosité et de superbe, veulent pénétrer mes secrets, et comprendre les plus hauts mystères de Dieu, lorsqu'ils se négligent eux-mêmes en leur propre salut.

Ces gens-là, auxquels je m'oppose, tombent souvent en de grandes tentations et en de grands péchés, par leur curiosité et par leur orgueil.

5. Craignez les jugemens de Dieu, redoutez la colère du Tout-Puissant. Gardez-vous bien de vouloir sonder les ouvrages du Très-Haut; mais examinez vos fautes; voyez en combien de manières vous avez péché, et combien de bonnes œuvres vous avez omises.

Il y en a qui mettent toute leur dévotion dans des livres, d'autres dans des images, et d'autres dans des marques et des gestes extérieurs. Il y en a qui m'ont souvent dans la bouche, mais peu dans

le cœur.

Il y en a d'autres qui, ayant l'esprit éclairé et le cœur pur, aspirent sans cesse à l'éternité, qui ont de la peine à entendre parler des choses de la terre, et qui accordent à regret à la nature ses nécessités; et ceux-là sentent ce que l'esprit de vérité dit en eux.

Car cet esprit leur enseigne à mépriser les choses terrestres, et à aimer les célestes ; à ne tenir aucun compte du monde, et à désirer nuit et jour le Ciel.

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RIEN ne vous fera mieux sentir ce que vous êtes, que l'impression de vos misères. Comme vous ne sentez que de l'inclination au mal, ainsi vous ne devez pas vous élever en vous-même par des sentimens de vanité ou de complaisance. Heureuse une âme qui sait se connaître, et gémir de toutes les faiblesses, misères et mauvais penchans qu'elle trouve elle-même! car c'est ce qui l'assujétit à Dieu, ce qui l'oblige de recourir souvent à lui, et de s'humilier sous sa main toute-puissante. C'est ce danger perpétuel où elle se trouve de succomber à la tentation, qui fait qu'elle conserve à son égard un état de dépendance continuelle, et d'un dénuement sincère et constant pour lui. Déterminez-vous donc, dès maintenant, d'agréer de la main de Dieu toutes les épreuves qu'il vous envoie, d'entrer dans ses desseins, et de vous soumettre à son bon plaisir.

PRIÈRE.

Comme je sais, ô mon Dieu! que rien ne vous plaît davantage que la disposition d'une âme qui dépend en tout de vous, et qui s'applique à connaître et à faire ce que vous voulez; ainsi la grâce que je vous demande, c'est de me rendre_docile à vos inspirations, et fidèle à les suivre. Je sens bien que vous voulez de moi un attachement sincère et constant à votre service, une exactitude à mes devoirs, et un dévouement absolu à toutes vos volontés; mais vous voulez en même temps que j'agisse en tout avec un esprit intérieur, et avec un vrai désir de vous plaire. C'est ce que je vous demande, ô mon Dieu ! préférablement à toutes les créatures, de ne m'occuper que de vous, ou pour vous; de n'estimer que ce qui est éternel; de compter pour rien tout ce qui se passe avec le temps. Quand sera-ce, ô mon Dieu! qu'une vie intérieure, une vie de mort à toutes choses, une vie cachée en vous avec J.-C., sera mon partage, comme elle est mon désir? Unissez mon âme intimement à yous; gagnez et assurez mon cœur à votre amour pour le temps et pour l'éternité. Ainsi soit-il.

CHAPITRE V.

DES MERVEILLEUX EFFETS DE L'AMOUR DIVIN.

LE CHRÉTIEN.

Je vous bénis, Père céleste, Père de J.-C. mon Seigneur, de ce que vous avez daigné vous souvenir d'un pauvre tel que

moi.

O Père des miséricordes, et Dieu de toute consolation ( 2. Cor. 1. 3)! je vous rends grâces de ce qu'il vous plaît quelquefois de me consoler, quoique je sois indigne de toute consolation.

Je veux toujours vous bénir et vous glorifier dans tous les siècles, aussi bien que votre Fils unique, et le Saint-Esprit consolateur.

O Seigneur mon Dieu! qui m'honorez de votre sainte amitié, quand vous viendrez dans mon cœur, toutes mes entrailles en tressailleront de joie.

Vous êtes la gloire et la joie de mon cœur; vous êtes mon espérance et mon refuge au jour de la tribulation.

2. Mais, parce que je suis encore faible dans votre amour, et peu avancé dans la vertu, j'ai besoin que vous me fortifiiez et que vous me consoliez. Ainsi visi

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