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Mais tant que les souffrances vous feront peine, et que vous chercherez à les éviter, vous serez malheureux, et la tribulation que vous fuyez vous suivra partout.

12. Si vous vous mettez en l'état où vous devez être, c'est-à-dire, à souffrir et à mourir, vous serez bientôt soulagé, et vous trouverez la paix.

Quand vous auriez été ravi, comme S. Paul, jusqu'au troisième Ciel, vous ne seriez pas pour cela plus assuré de n'avoir plus d'adversités à souffrir. Je lui ferai connaître, dit Jésus, en parlant de l'apôtre, combien il faudra souffrir pour la gloire de mon nom. (Act. 9. 16.)

Votre partage est donc de souffrir, si vous voulez aimer Jésus, et vous attacher pour toujours à son service.

13. Plût à Dieu que vous fussiez digne de souffrir quelque chose pour le nom de Jésus! Quelle gloire ce serait pour vous! quelle joie pour tous les Saints ! quelle édification pour le prochain !

Car chacun recommande la patience, quoiqu'il y en ait peu qui veuillent souf

frir.

Vous devriez bien souffrir de bon cœur quelques peines pour J.-C., voyant que tant d'autres en souffrent pour le monde de beaucoup plus fâcheuses.

14. Soyez persuadé que votre vie doit être une mort continuclle; et plus un homme

meurt à lui-même, plus il commence à vivre à Dieu.

Personne n'est propre à comprendre les choses du Ciel, s'il n'est disposé à endurer des adversités pour J.-C.

Rien en ce monde n'est plus agréable à Dieu, ni plus salutaire pour nous, que de souffrir de bon cœur pour J.-C.

Et s'il était à votre choix, vous devriez plutôt souhaiter de souffrir des traverses pour J.-C., que d'être comblé de ses consolations, parce que vous deviendriez ainsi plus semblable à J.-C., et plus conforme à tous les Saints.

Car notre mérite et notre avancement dans la vertu ne consistent pas dans l'abondance des joies et des consolations spirituelles, mais à souffrir les plus rudes afflictions et les plus grandes peines.

15. S'il y avait un moyen meilleur et plus avantageux pour le salut des hommes que celui de souffrir, J.-C. nous l'aurait sans doute appris par ses paroles et par son exemple.

Car il exhorte ouvertement ses disciples, et tous ceux qui veulent le suivre à porter la croix. Si quelqu'un, dit-il, veut venir après moi, qu'il renonce à soi-même, qu'il porte sa croix, et qu'il me suive. (Matth. 16. 24.)

Après donc avoir lu et examiné toutes choses, tirons-en cette conclusion, que

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est par beaucoup de peines et d'afflicions qu'il nous faut entrer dans le oyaume de Dieu. (Act. 14. 21.)

PRATIQUE.

PEUT-ON lire, croire et pénétrer les avantages mer-. veilleux de la croix, et le grand mérite des souffrances que l'auteur décrit ici, sans aimer à souffrir, à recevoir ses peines de la main du coeur de J.-C., et se soumettre à souffrir tout ce qu'il voudra, et tant qu'il voudra? puisque beaucoup souffrir et bien souffrir, est un moyen absolument nécessaire pour se sauver, et que c'est l'effet le plus tendre et le plus efficace de la bonté de Dieu envers nous, qui veut ne nous pas épargner les peines du temps, pour nous épargner celles de l'éternité. C'est porter le caractère visible d'un prédestiné, lequel consiste, selon S. Paul, à ressembler à J.-C, c'est-à-dire, un Dieu humilié, persécuté et souffrant; c'est se rendre digne de sa vie glorieuse, en participant à sa vie souffrante; c'est effacer les peines dues à nos péchés, par un acte parfait de la pénitence; c'est gagner le coeur de J.-C., mériter son amour, le venger et nous punir, l'honorer par notre destruction, et préférer son bon plaisir à toutes nos satisfactions. Tout cela n'est-il pas capable de consoler un chrétien dans ses peines, et de l'animer à bien souffrir? Dites donc en souffrant, pour souffrir de bon cœur: L'Enfer que j'ai mérité est quelque chose de plus horrible que tout ce que je puis souffrir; mon Sauveur a bien plus souffert que moi, et le Paradis vaut bien ce que je souffre.

PRIÉRE.

Pénétrez mon cœur de ce sentiment, ô mon Sauveur! lorsque vous m'envoyez des peines, et faites qu'il me soutienne toujours dans toutes mes afflictions. Car, hélas! ô mon Jésus! vous savez combien naturellement l'on hait et l'on fuit la croix, quoi

Inspirez-moi cette patience, cette force et ce courage que vous donniez à vos martyrs; et puisque je ne puis ni vous marquer plus de reconnaissance et plus d'amour qu'en souffrant pour vous, ni me rendre plus digne de votre grâce et de votre gloire qu'en portant votre croix, daignez me soutenir dans mes accablemens, par le désir de vous plaire, et par l'espérance d'un bonheur éternel. Ainsi soit-il,

FIN DU SECOND LIVRE.

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DE L'ENTRETIEN INTÉRIEUR DE JÉSUS-CHRIST AVEC L'AME FIDÈLE.

J'écouterai ce que le Seigneur mon Dieu me dira au fond du cœur (Ps. 84.9.)

Heureuse une âme qui écoute le Seigneur parlant en elle, et qui reçoit de sa bouche des paroles de consolation!

Heureuses les oreilles qui entendent le doux bruit de l'inspiration divine, et qui sont bouchées aux bruits confus de ce monde !

Heureuses certainement les oreilles qui sont attentives, non au bruit extérieur qui les frappe, mais à la vérité qui les instruit au-dedans!

Heureux les yeux qui, se fermant aux choses du dehors, ne s'ouvrent que pour les intérieures!

Heureux ceux qui connaissent à fond les choses intérieures, et qui, par leurs exercices journaliers, se préparent et s'é

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