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peines les plus dures et les plus humiliantes, qui font, par la scumission avec laquelle on les porte, que Dieu nous fait et nous trouve dignes de lui. Humiliez donc votre cœur sous la main toute-puissante de Dieu, et soutenez avec patience les épreuves du Seigneur, qui vous rend, par ces tentations combattues, humble, petit, et dépendant de lui, et qui veut qu'à l'exemple des SS. Martyrs, vous l'aimiez en souffrant, que vous souffriez en l'aimant, et que vous honoriez sa grandeur par la destruction de tout vous-même.

PRIÈRE.

Qu'on est heureux, Seigneur, de ne goûter aucune satisfaction, ni aucun bonheur qu'en vous! Mais qu'on est encore heureux, lorsque, sans recevoir de vous aucune consolation, aucun goût et aucune satisfaction sensible en vous servant, on ne laisse pas, malgré tous les dégoûts, d'être fidèle à ses exercices et à vos grâces! C'est par-là qu'on vous marque, Ô mon Dieu! qu'on vous aime pour l'amour de vous-même; qu'on cherche, non à se contenter humainement, mais à vous satisfaire; et qu'aspirant à la satisfaction propre, qui est la vie naturelle du cœur, on se fait un plaisir de vous plaire, et une vraie satisfaction d'y renoncer pour votre amour. Il est juste, Seigneur, que je préfère votre volonté sainte à toutes mes satisfactions, et que je vous serve plus pour vous que pour moi. Je le veux, Seigneur; mais donnez-moi le courage de le faire, et que la soumission à votre bon plaisir me tienne lieu dorénavant de toute consolation. Ainsi soit-il.

CHAPITRE X.

DE LA RECONNAISSANCE DES GRACES DE DIEU.

POURQUOI cherchez-vous le repos, puis

que c'est pour le travail que vous êtes né?

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qu'à vous réjouir.

Qui est-ce d'entre les personnes du siècle qui n'accepterait pas volontiers les joies et les consolations spirituelles, s'il pouvait toujours les ressentir.

Car les consolations de l'esprit surpassent de beaucoup toutes les délices du monde, et tous les plaisirs de la chair.

En effet, toutes les douceurs du siècle sont ou vaines ou honteuses, et il n'y a que les spirituelles qui soient honnêtes et solides, parce qu'elles sont produites par les vertus, et que c'est Dieu qui les répand dans les âmes pures. Mais il n'y a personne qui puisse toujours jouir à sa volonté de ces divines consolations, parce que le temps de la tentation ne tarde pas à revenir

2. C'est un grand obstacle à ces visites du Ciel, que la fausse liberté de l'esprit, et la trop grande confiance en soi-même.

Dieu fait bien quand il nous console par sa grâce; mais nous faisons mal quand nous ne lui en rendons pas des actions de grâces, et que nous ne rapportons pas le tout à lui seul. Et ce qui fait que ces dons de la grâce ne peuvent couler en nous, c'est que nous sommes ingrats envers leur Auteur, et que nous ne les faisons pas remonter jusqu'à leur source.

Car celui qui reconnaît dignement les graces qu'il recues en mérite toujours

de nouvelles; et Dieu ôte aux superbes ce qu'il donne ordinairement aux humbles.

3. Je ne veux point de consolation qui m'ôte la componction, et je n'aspire point à une contemplation qui mène à l'orgueil. Car tout ce qui est élevé n'est pas saint, tout ce qui est doux n'est pas bon, tout ce qu'on désire n'est pas pur, et tout ce qui est cher à l'homme n'est pas agréable à Dieu.

J'accepte volontiers une grâce qui me rend plus humble et plus circonspect, et plus prêt à me renoncer moi-même.

Celui qui a senti le don de la grâce et la peine de sa privation, n'osera s'attribuer aucun bien; mais il avouera qu'il est pauvre et dénué de tout.

Rendez à Dieu ce qui est à Dieu (Mat. 22. 21), et attribuez-vous ce qui est de vous; c'est-à-dire, rendez à Dieu grâces pour grâces, et attribuez-vous le péché à vous seul, reconnaissant que la peine que mérite le péché vous est bien due.

4. Mettez-vous au plus bas rang (Luc. 14 10), et vous serez élevé au plus haut: car il n'est point de montagne sans vallée.

Les plus grands Saints devant Dieu, sont les plus petits à leurs propres yeux; et plus ils sont élevés en gloire, plus ils s'humilient en eux-mêmes.

Pleins de la vérité et de la gloire cé

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gloire. Fondés et affermis en Dien, ils ne peuvent être susceptibles d'aucun orgueil; et comme ils rapportent à Dieu tout le bien qu'ils ont reçu, ils n'en attendent point de gloire des autres; mais ils ne veulent que celle qui vient de Dieu.

Ils désirent, sur toutes choses, que Dieu soit loué en eux et dans tous les Saints; et c'est là que tendent toujours leurs désirs.

5. Soyez donc reconnaissant pour les moindres grâces, et vous mériterez d'en recevoir de plus grandes. Que le moindre de ses dons soit pour vous comme le plus grand; et la plus petite de ses grâces, comme le présent le plus précieux.

Aucun don ne paraîtra petit ou méprisable, si l'on considère la dignité de celui qui le donne: car le Dieu souverain ne peut rien donner qui soit de peu de

valeur.

Tout doit être agréable de sa part, jusqu'aux peines et aux coups dont il nous afflige, parce qu'il ne permet jamais que rien nous arrive, qu'il ne le fasse pour notre salut.

Que celui qui désire de conserver la grâce de Dieu soit reconnaissant lorsqu'il la lui donne, et patient lorsqu'il la retire; qu'il le prie; afin qu'elle revienne, et qu'il soit humble et vigilant, pour ne la plus perdre.

tou

NE-vous élevez jamais pour les dons de Dieu, qui sont souvent des supplémens de votre faiblesse, jours des effets de sa bonté, et ordinairement au-dessus de vos mérites. Lorsqu'actuellement, en offensant Dieu, vous sentez votre cœur touché de votre ingratitude et de votre infidélité, vous devez vous humilier et vous confondre devant Dieu, de le voir si plein de bonté, et de vous voir si rempli de malice. Péné– tré d'une vive douleur d'avoir blessé le cœur d'un Dieu qui vous recherche lors même que vous le fuyez, et qui vous comble de ses grâces lorsque vous vous en rendez indigne, retournez à lui par une vraie pénitence; demandez-lui pardon de votre faute, et ne pensez plus qu'à le venger et à vous punir.

PRIÈRE.

Seigneur, dont la bonté est infinie, et la miséricorde à l'épreuve de nos misères, ne permettez pas que l'ingratitude nous fasse oublier vos bienfaits, et que l'infidélité nous rende indignes de vos grâces. Nous reconnaissons devant vous que nous ne méritons que votre abandonnement, votre haine et l'enfer; mais nous vous conjurons, ô mon Sauveur! de nous traiter, non selon ce que nous méritons, mais selon l'inclination dominante de votre cœur, qui est de nous faire miséricorde. Ainsi soit-il.

CHAPITRE XI.

CROIX

DU PETIT NOMBRE DE CEUX QUI AIMENT LA CROIX
DE JÉSUS-Christ.

Jésus a maintenant beaucoup de gens qui aiment son royaume céleste, mais peu qui se chargent de sa Croix.

Plusieurs recherchent ses consolations; mais peu se plaisent à ses souffrances.

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