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mon aimable Sauveur! que je suive vos maximes, que je pratique vos vertus, et que je me forme sur vos exemples, afin que la ressemblance que j'aurai avec vous me rende digne de votre amour et me fasse trouver grâce aux yeux de votre Père, qui ne nous aime qu'autant qu'il trouve en nous quelque chose de vous. Engagez donc mon coeur à se nourrir de vos sentimens, et à se conformer aux inclinations de votre cœur. Qu'à son exemple, il soit doux, humble, patient, charitable et soumis en tout aux volontés de votre Père. J'espère qu'en me présentant à lui par vous et en vous, je ne serai pas rebuté, et que l'attachement que je veux avoir pour vous m'assurera de votre amour et de mon salut. Ainsi soit-il.

CHAPITRE VIII.

DE L'AMITIÉ FAMILIÈRE AVEC JÉSUS.

QUAND Jésus est présent, tout est bon, et rien ne paraît difficile ; quand Jésus est absent, tout fait de la peine.

Quand Jésus ne parle point au dedans, toute consolation est peu de chose; mais si Jésus dit une seule parole, on ressent une grande douceur.

Marie-Madeleine ne se leva-t-elle pas du lieu où elle pleurait, dès que Marthe lui eut dit: Voici le Seigneur qui vous appelle? (Joan. 11. 28.)

Heureux le moment où Jésus nous appelle pour nous faire passer des larmes à la joie de l'esprit !

Sans Jésus que vous êtes dur et aride! Que vous êtes vain et insensé, quand

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vous cherchez quelque chose hors de Jésus !

Ne perdez-vous pas plus alors que si vous perdiez un monde entier ?

2. Que vous peut donner le monde, si vous n'avez point Jésus ?

Être sans Jésus, c'est un cruel enfer: être avec Jésus, c'est un paradis bien doux.

Si Jésus est avec vous, il n'y a point d'ennemi qui vous puisse nuire.

Celui qui a trouvé Jésus a découvert un précieux trésor, ou plutôt un bien qui est au-dessus de tous les biens.

Celui qui perd Jésus perd infiniment plus que s'il perdait tout le monde.

Celui qui vit sans Jésus est dans une extrême pauvreté; mais celui-là est trèsriche, qui vit bien avec Jésus.

3. C'est une grande science que de savoir converser avec Jésus, et une grande prudence que de savoir le retenir dans

son cœur.

Soyez humble et pacifique, et Jésus sera avec vous. Soyez dévot et paisible, et Jésus demeurera avec vous.

Vous ferez bientôt fuire Jésus, et vous perdrez sa grâce, si vous cherchez à vous répandre au dehors.

Que si vous le chassez une fois, et que vous veniez à le perdre, à qui aurez

sans

Vous ne pouvez vivre heureux un ami, et si Jésus n'est votre ami pardessus tous les autres, vous serez accablé de désolation et de tristesse. Vous faites donc une folie, si vous mettez dans un autre votre confiance ou votre joie.

Vous devez plutôt choisir d'avoir le monde entier pour ennemi, que d'offenser Jésus. Que Jésus soit donc, entre ceux qui vous sont chers, votre seul et votre souverain bien-aimé.

4. Aimez tous les autres pour l'amour de Jésus, et Jésus pour lui-même.

Jésus seul doit être aimé d'un amour singulier, lui que l'on trouve, entre tous les amis, le seul qui soit bon et fidèle.

Aimez en lui et pour lui vos amis et vos ennemis, et priez-le pour tous, afin que tous le connaissent, et qu'ils l'ai

ment.

Ne désirez jamais d'être loué ou aimé par-dessus les autres, car cela n'appartient qu'à Dieu, qui n'a point d'égal.

Ne désirez pas non plus de faire l'oc'cupation du coeur d'un autre, et vousmême ne vous occupez pas de l'amour que vous avez pour lui; mais que Jésus possède votre cœur et celui de tous les gens de bien.

5. Soyez pur et libre au-dedans de vous, et qu'aucune créature ne vous attache.

Pour iouir du repos intérieur, et pour

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goûter combien le Seigneur est doux, il faut que vous ayez devant Dieu le dénuement et la pureté du cœur.

Mais vous n'y parviendrez point, si sa grâce ne vous prévient et ne vous attire; en sorte qu'étant libre et dégagé de tout, vous vous attachiez à lui seul.

Car, lorsque la grâce de Dieu se répand dans un homme, il se trouve capable de toutes choses; mais, lorsqu'elle s'en retire, il devient pauvre et infirme, et comme abandonné au châtiment.

En cet état il ne doit pas s'abattre, ni perdre l'espérance, mais se résigner constamment à la volonté de Dieu, et souffrir pour l'amour de Jésus tout ce qui lui arrivera, parce que l'été vient après l'hiver, le jour après la nuit, et qu'un grand calme succède à la tempête.

PRATIQUE.

I est difficile de vivre sans avoir quelque personne à qui l'on ouvre son cœur, et à qui l'on fasse confidence de ses secrets. Or, pour qui pouvez-vous mieux avoir cette ouverture de coeur que pour Jésus, lui qui, de tous les amis que vous pourriez avoir parmi les hommes, est le plus fidèle, le plus constant et le plus digne de votre confiance? Ne cherchez donc qu'en lui votre consolation et votre paix, répandez incessamment votre cœur en sa présence, recourez à lui dans toutes vos peines; ne vous rebutez point de ses rebuts apparens, qui ne sont que des effets de son amour pour vous, et des épreuves de votre fidélité pour lui. Priez, pressez, conjurez sa bonté de vous secourir, et soyez sûr que tôt ou tard il vous fera ressentir les effets de sa bonté; mais conservez-lui votre cœur libre et détaché de toute créature; n'aimez que lui seul

vous porte à l'aimer. Que les peines, les injures les douleurs et les humiliations deviennent les objets dominans de votre cœur, comme ils l'ont été du cœur de Jésus. Que l'estime et les louanges des hommes vous soient un objet d'horreur et de mépris, puisqu'ils l'ont été à Jésus. Enfin, accoutumez-vous à le connaître, à lui parler, à l'aimer et à lui plaire; afin que, vivant ainsi dans l'exercice saint de l'amour de Jésus, le dernier mouvement de votre cœur à la mort soit un acte de son amour.

PRIÈRE.

mon

Comme l'amour que vous avez pour nous Jésus, est un amour prévenant, et que vous nous rendez dignes de votre amour en nous aimant, attirez, gagnez, assurez mon cœur à votre amour. Faites que, détaché de toutes les choses et des recherches de l'amour-propre, il ne respire plus que votre amour; qu'il ne s'occupe et ne se soucie plus que de vous; qu'il ne désire, qu'il ne cherche et qu'il n'aime que vous en toutes choses. Soyez, ô mon aimable Sauveur ! l'objet dominant et le bien souverain de mon âme. Faites qu'animé de votre esprit, formé sur vos exemples, fidèle à vos grâces, docile à vos ordres, je vive pour vous, je vive de vous, et je vive comme vous, pour commencer sur la terre l'emploi que j'attends de vous dans le Ciel, qui est de vous posséder et de vous aimer. Ainsi soit-il.

CHAPITRE IX.

DE LA PRIVATION DE TOUTE CONSOLATION.

CELUI qui goûte les consolations de Dieu n'a pas de peine à mépriser celles des hommes.

Mais c'est une grande et rare vertu,

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