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HISTOIRE

DE

LA TERRE SAINTE.

PREMIÈRE PARTIE.

HISTOIRE ABRÉGÉE DU PEUPLE HÉBREU.

L'histoire du peuple hébreu ne présente, dans son ensemble, qu'une suite non interrompue de prophéties relatives à l'avènement du Fils de Dieu aussi les faits qui se sont accomplis chez cette nation, figuraient-ils et annonçaient-ils tous Jésus-Christ et son Eglise. C'est pourquoi il n'est pas possible d'avoir une connaissance complète du christianisme, sans étudier à fond les lois et la religion des Hébreux.

Nous en concluons qu'en commençant à écrire l'histoire du pays qui a été le berceau du christianisme, à décrire les lieux où se sont passés les principaux événements de notre rédemption, en un mot, à exposer aux yeux du chrétien toutes les merveilles et toutes les grandeurs par lesquelles se distingue notre sainte religion, rien ne peut être plus convenable que de résumer l'histoire du peuple

choisi de Dieu, pour conserver jusqu'à la venue du Messie le dépôt des croyances du genre humain. En adoptant ce plan, il nous semble asseoir notre travail sur une base solide, et nous espérons réussir non-seulement à tracer le tableau descriptif des saints lieux, mais surtout à composer une œuvre doctrinale, propre à ranimer la foi et les croyances, et à exciter de plus en plus notre amour pour de vénérables sanctuaires.

L'intérêt qu'inspirent les lieux saints grandit en proportion du niveau qu'atteignent les croyances, lesquelles baissent de même, à mesure que décroît, dans les intelligences, la connaissance de la religion du Crucifié. C'est pour cela, encore une fois, que nous croyons devoir présenter d'abord, dans cet ouvrage, un exposé doctrinal, au moins rapide et resserré dans de certaines limites, afin qu'ensuite la partie descriptive, mieux saisie, produise dans l'ame des lecteurs de plus profondes impressions.

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DEPUIS LA CRÉATION DU MONDE JUSQU'AU PASSAGE DE LA MER ROUGE PAR LES ISRAELITES.

Au sixième jour de cette grande semaine où toutes choses prirent naissance, Dieu créa l'homme à son image et à sa ressemblance et le plaça dans le paradis, en lui imposant l'obligation de ne point toucher aux fruits de l'arbre de la science du bien et du mal. Puis il forma la femme et la lui donna pour compagne, et les deux époux vivaient unis dans l'état de la plus pure innocence. Mais Eve, s'étant laissé tromper par les artifices du serpent, mangea du fruit de l'arbre défendu et en fit manger Adam; à l'instant même, ils perdirent leur innocence, leurs yeux s'ouvrirent, et ils apprirent à rougir.

C'est alors que Dieu maudit le serpent et lui adressa ces paroles qui ont été la première prophétie annonçant la venue du Sauveur : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et la sienne: elle te brisera la tête, et tu chercheras à la mordre au talon. » Il dit aussi à la femme Je multiplierai tes maux et tes enfantements; tu enfanteras dans la douleur, tu seras sous la puissance de ton mari, et il te dominera. » Puis s'adressant à Adam: a Parce que tu as écouté la voix de ta femme, lui dit-il, et

que tu as mangé du fruit dont je t'avais ordonné de ne point manger, la terre est maudite dans ton œuvre, et durant tous les jours de ta vie, tu ne mangeras de ses fruits qu'avec un rude labeur. Elle ne produira pour toi que des épines et des chardons, et tu te nourriras de l'herbe de la terre. Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front jusqu'à ce que tu retournes dans la terre d'où tu as été tiré: car tu es poussière et tu retourneras en poussière.»> Le Seigneur fit ensuite au premier homme et à la première femme des tuniques de peau et les en revêtit, et il les chassa du paradis, plaçant à l'entrée du jardin de délices, un chérubin armé d'un glaive flamboyant. (1)

La postérité d'Adam tomba dans une corruption telle que, jusqu'à la croyance au vrai Dieu, toutes les vérités s'obscurcirent, et que la terre se couvrit d'iniquités, en même temps que de cultes superstitieux et idolâtriques. Seule, la famille de Noé s'était préservée de la souillure générale; seule, elle échappa au déluge universel dont le Seigneur résolut de punir les péchés de la race humaine. C'est en l'an du monde 1656 qu'arriva le déluge, fléau terrible dont la certitude n'est pas seulement attestée par l'Écriture sainte, mais a encore été démontrée, à la confusion d'une fausse philosophie, par les progrès et le témoignage unanime de toutes les sciences (2)

4) Genèse, ch. CXII.

2) Genèse, ch. VII. Cela est bien certain, et l'on peut dire aujourd'hui que la formation des couches composant l'écorce du globe ne serait point explicable sans le fait du déluge, et que les géologues ne consentiraient jamais à ne pas le considérer comme un point incontestable, quand même l'histoire n'en aurait pas fait mention. Chose singulière ! ce seul accord de tous les savants n'a pas suffi pour empêcher un théologien de l'Université de Cambridge W. Donaldson, se jetant à corps perdu dans les rêveries extravagantes de l'exégèse alle mande, de voir dans l'histoire du déluge trois allégories tout simplement des allégories,, dont la principale serait relative aux campements des Hébreux à travers le désert et à leur entrée dans la terre promise. Risum teneatis! —Voir la Revue contemporaine, no d'avril 1856. Note du traducteur).

Noé eut trois fils: Sem, Cham et Japhet; ils repeuplerent le monde avec leurs descendants et allèrent tous s'établir dans la terre de Sennaar, près de l'Euphrate, sous les ordres et la conduite de Nemrod, qui, suivant l'expression des livres saints, « le premier fut puissant sur la terre. » Rassemblés en ce lieu cent trente-un ans après le grand cataclysme, ils convinrent de bâtir une ville et une tour dont le faîte touchât au ciel, afin de rendre leur nom célèbre, avant de se disperser dans toutes les parties du monde. Déjà ils avaient élevé la tour à une hauteur de 4,000 pieds, lorsque le Seigneur les força de renoncer à leur présomptueux et insensé projet, en confondant la langue unique qu'ils avaient parlée jusqu'alors, par la création de soixante-dix idiomes nouveaux (1), de manière qu'ils ne s'entendaient plus les uns les autres. C'est ce qui fit appeler cette tour, la tour de Babel ou de confusion, et cette diversité de langues obligea cette immense multitude à se répandre dans toutes les régions de la terre. (2)

Nemrod ne s'éloigna point et bâtit dans le pays même les villes de Babylone, Arad, etc. Tous les autres, suivant les langues qu'ils parlaient, se séparèrent dans l'ordre suivant les enfants de Sem occupèrent la Syrie et les autres parties de l'Asie; Cham prit l'Egypte et le reste de l'Afrique; Japhet et les siens allèrent fonder leurs colonies à travers l'Europe.

Après cette dispersion, le roi de Babylone, Ninus, petit-fils de Nemrod, affligé de la mort de Belus son père, que les Hébreux appelèrent Bel ou Baal, et les païens Jupiter, lui fit ériger une statue qu'il plaça dans l'endroit le plus apparent de la ville, en accordant le pardon de

Le P. Berruver, dans son Histoire du peuple de Dieu, prétend que Dieu ne créa alors que quarante-huit langues, suivant le nombre des chefs de famille. D'autres opinions se sont produites: ce n'est pas ici le lieu de les examiner. (Note du traducteur ̧.

2) Gen., ch. XI.

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