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galité sans lien, sans balance, sans justice et se heurtant les uns contre les autres, il y eut aussi les hommes de fraternité, d'humanité, reliant l'espèce entière dans une communauté d'efforts, de protection et de salut commun, et qui posaient, pour dogme universel, la solidarité.

C'est donc à ces trois termes que nous appartenons. Liberté et égalité dans ce qui nous est propre et dans ce qui nous constitue; mais aussi fraternité, communauté et solidarité dans ce qui est général et commun, et fait la propriété de tous. Ce sont les mondes, les astres, les planètes libres dans leurs sphères particulières, mais qui, dans ce qui les relie, les éclaire et les fait communier ensemble, sont associés, solidaires pour tout ce qu'ils font. Là aussi, chacun reçoit proportionnellement à ce qu'il donne, mais en même temps les faibles ne sont pas oubliés.

Il y a plus, l'activité, le sentiment et la pensée s'étendant chaque jour, la société s'étend avec eux. Une limite tombe après une autre limite, un groupe se réunit à un autre groupe, un continent à un autre continent, et dès lors on se demande si, d'agrandissements en agrandissements, l'homme n'est pas destiné à embrasser l'univers entier ou du moins à alterner, suivant ses développements, d'un monde à un autre, comme il fait déjà d'un continent à un autre, suivant ses besoins, ses tendances et ses aspirations.

Alors, on comprend que la société, l'association n'auraient plus de limites. La liberté, la fraternité, l'égalité s'en agrandiraient d'autant. Chacun se possèderait véritablement dans ses racines et pourrait s'épanouir indéfiniment, en même temps qu'il se relierait au monde, à la grande société, dans la mesure de son développe

ment.

Ainsi, de même que dans la petite société, constituée démocratiquement, chacun participe à tout et embrasse

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tous les points de la circonférence, de même dans la grande société, qui devient l'idéal et le but de nos tendances, il toucherait de plus en plus tous les points de la grande circonférence qui agit et se transforme sans cesse par l'action de chacun de nous.

Conséquemment, comme dans la petite société, le monarque s'effacerait vis-à-vis de la souveraineté de tous, le Dien absolu s'effacerait aussi vis-à-vis des dieux sans nombre constitués démocratiquement.

C'est du moins là notre idéal, la vaste sphère où nous pouvons nous, agrandir indéfiniment, en même temps qu'elle découle logiquement des prémisses posées par nos pères.

Or, comme ces principes sont aujourd'hui dans tous les esprits, dans tous les cœurs; qu'en même temps, nous cherchons à les agrandir sans cesse, en nous et autour de nous nous ne mettons pas en doute que cette formule s'étende à l'universel et qu'elle ne devienne la religion de l'avenir.

A. RAISANT.

Chronique

LE PAPE ET LES SOUVERAINS.

Si l'on en croyait les

journaux italiens, la mission de M. Vegezzi à Rome aurait complètement échoué. Ce n'est pas l'opinion du Monde, qui doit être bien renseigné à cet égard. Suivant ce journal, la question est à peu près réglée, et l'on ne débat plus que les détails de l'exécution. Le Monde ajoute Pie IX, qui, s'inspirant des plus bautes et des plus saintes exigences du devoir de l'épiscopat suprême, a pris seul l'initiative de ces négociations, a voulu que ses ministres fissent abstraction absolue de la politique et de la qualité des parties contractantes. Des gens que rien ne peut satisfaire et dont la mali

gnité s'exerce au détriment de tout ce qu'il y a d'auguste, des exilés napolitains surtout, voient de trèsmauvais œil cès négociations, crient que l'Eglise abandonne les grands principes et que les droits des coul ronnes italiennes sont violés. Il faut les laisser dire... Ď

Notez bien qu'au début le Monde était parfaitement hostile à ces négociations, et qu'il en avait mème contesté la possibilité. Aujourd'hui le vent a tourné. Il est vrai que le Pape, s'entretenant ces jours derniers avec quelques personnes, leur demandait ce que l'on pen+ sait à Rome de tout cela. Sur la réponse assez embarrassée qui lui fut faite, le saint Père répliqua : « Que voulez-vous? Le roi Victor-Emmanuel désire à tout prix que cette affaire se termine; Fempereur Napo léon le désire aussi; le Pape le veut donc F'affaire-se fera. » Il est à remarquer cependant que, si l'on en croit les journaux italiens, le parti ultramontain ne re+ garde pas du tout l'affaire comme conclue. Attendous. (Journal de Genève.)

Nous puisons, dans le

PROGRÈS DE LA FRATERNITÉ. dernier numéro de l'Univers israélite, quatre faits im+ portants, qui témoignent du progrès incessant que font: les idées modernes sur la liberté de conscience. Le landgrave de Hombourg a aboli, le serment more judaico. A Vienne, on étudie les mesures à adopter pour la suppression des ghetto de Lemberg et de Cracovie. A Varsovie, le Conseil d'administration du Royaume a résolu d'accorder aux Israélites l'admission à tous les emplois. En Turquie, le Sultan a décidé que les prélats catholiques, les évèques grecs orthodoxes et les rabbins israélites siègeront dans les conseils et les Cours de justice à côté des cadis et des muphtis. Rome va donc rester le seul point de l'univers où l'on n'admettra ni tolérance,, ni charité, ni égalité, ni fraternité entre les hommes des différents cultes. (Opinion nationale.)

LE MOINE. - On annonce pour paraitre, ces jours-ci, à la librairie internationale de Bruxelles, le dernier roman de l'auteur du Maudit, de la Religieuse et du Jésuite. Cette fois-ci, c'est le Moine, le revenant du XIXe siècle, que l'auteur ecclésiastique met en scène. Il nous montre, avec l'autorité qu'on lui connaît et que les journaux religieux ne contestent plus, comment on s'y prend pour rebâtir une abbaye, quand on n'a pas d'argent. La scène se passe dans l'évèché de Poitiers, à Charroux. Nous assistons à la prétendue découverte du reliquaire contenant le fragment de Jésus-Christ que chacun sait, fragment qui se trouve aussi le même, tout aussi authentique, à Rome et à Anvers. Après la spéculation de la relique, nous avons la grande affaire des apparitions miraculeuses, imitées de la Salette et de Mlle de Lamardellière; puis la création d'une liqueur et d'une pâte, trésor de la poitrine, délices des gourmets, concurrence redoutable à la chartreuse, à la trappistine, à la bénédictine, etc. Des scènes violentes, d'un dramatique étrange, le jugement et la dégradation d'un cadavre, l'application de la torture, le meurtre commis dans l'ombre du cloître, se mêlent au récit d'intrigues monacales. Voilà encore un défi jeté au parti ultramontain, et que celui-ci ne relèvera pas. La calomnie et l'injure sont plus commodes que la discussion.

(Indépendance belge.)

Réunion rationaliste

La Société des Rationalistes se réunira, dans le nouveau local de ses séances, rue Berthelier, uo 6, au 1er étage, le lundi 15 mai, à 8 heures du soir.

Carouge. Impr. RATIONALISTE de DUCOMMUN.

21 Mai 1865.

4° Année.

N° 47

LE

RATIONALISTE

JOURNAL DES LIBRES PENSEURS

Homme, que cherches-tu? La vérité ! Consulte ta raison!

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Le Rationaliste paraît régulièrement toutes les semaines, au prix de 6 fr. par an; 3 fr. pour six mois; 1 fr. 50 pour trois mois. · A l'étranger, le prix de l'abonnement doit être augmenté des frais de poste. S'abonner et adresser les communications à l'imprimerie rationaliste de DUCOMMUN, rue Saint-Joseph, à Carouge, près Genève.

Le numéro séparé se vend au prix de 15 centimes, à Genève : chez M. Cherbuliez, rue de la Cité; chez M. Georg, rue de la Corraterie; - chez M. Muller-Darier, place du Molard; — à la Librairie étrangère, quai des Bergues: chez M. Rosset-Janin, rue de la Croix-d'Or et place du Mont-Blanc.

A l'étranger, il se vend 20 centimes, savoir à Paris, chez M. Sausset, galerie de l'Odéon; à Lyon, chez M. Heine, rue Bourbon, no 4; à Bruxelles, chez M. Claassen, libraire, rue Cantersteen, no 2.

SOMMAIRE: 1° Etudes sur le Deutéronome: Le roi Salomon. 20 Le christianisme et la liberté, par Miron (suite et fin).— 30 Les Eglises orientales. 40 Chronique.

Etudes sur le Deutéronome

LE ROI SALOMON

Dans notre n° 40 de 4me année, nous avons exprimé l'idée que le Deutéronome a été composé après le règne de Salomon, et nous en avons cité pour preuve un passage, curieux du chapitre XVII de ce livre biblique. L'espace dont nous disposions alors, ne nous a pas permis de donner à cette preuve tous les développements qu'elle comportait. Nous allons y revenir aujourd'hui pour la mettre dans tout son jour, et, à cette fin,

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