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pereur viendrait en personne à Rome présider à la réconciliation officielle de Victor-Emmanuel et du Pape. D

Un DIEU QUI N'EST PAS A SON AISE. Le jeudi 6 avril, à 3 heures, un des grands vicaires du diocèse d'Orléans a prêché à Paris, à l'église de Saint-Thomas-d'Aquin: il a pris pour sujet l'amour de Dieu. Suivant l'orateur, Dieu nous aime et veut être aimé par nous; quand il obtient cet amour, il éprouve une grande joie, il jubile (sic): quand il ne l'obtient pas, il en ressent une vive douleur. Mais alors, dira-t-on, l'ètre infini, tout-puissant, dépend donc de l'homme, de cet étre chétif, qui, par sa conduite, aura le pouvoir d'influer sur le bonheur de Dieu, de le rendre plus ou moins parfait. Si cette objection était fondée, les livres saints ne seraient que de misérables légendes, des contes sans valeur. Or ce serait blasphemer que d'admettre une si horrible proposition. Donc on doit croire tout ce que je vous ai dit de l'amour de Dieu. Voilà, il faut en convenir, un gaillard qui, en logique, est fort.... comme un Turc. Songeons un peu aux conséquences. Combien d'hommes n'accordent pas à Dieu l'amour qu'il demande et après lequel il aspire, afin de pouvoir........ jubiler. Il y a d'abord les nonchrétiens, puis les schismatiques et les hérétiques, tous mécréants dont l'amour ne vaut rien; ajoutons-y les rationalistes, les sceptiques, les mauvais chrétiens, les indifférents, les tièdes, les positifs, etc. Que reste-t-il? Que d'amours font défaut ? Que de lacunes venant augmenter les soucis les malaises, les tribulations, les chagrins, les douleurs de ce pauvre Dieu chrétien, qui décidément n'a pas de chances. Plaignons son triste sort, et tàchons de mettre en circulation le proverbe: Malheureux comme un DIEU!

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Carouge. Impr. RATIONALISTE de DUCOMMUN.

14 Mai 1865.

4 Année.

N° 46

LE

RATIONALISTE

JOURNAL DES LIBRES PENSEURS

Homme, que cherches-tu? La vérité! Consulte ta raison!!

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Le Rationaliste parait régulièrement toutes les semaines, au prix de : 6 fr. par an; - 3 fr. pour six mois; — fr. 50 pour trois mois. A l'étranger, le prix de l'abonnement doit être augmenté des frais de poste. S'abonner et adresser les communications à l'imprimerie rationaliste de DUCOMMUN, rue Saint-Joseph, à, Carouge, près Genève.

Le numéro séparé se vend au prix de 15 centimes, à Genève : chez M. Cherbuliez, rue de la Cité; - chez M. Georg, rue de la Corraterie; - chez M. Muller-Davier, place du Molard; à la Librairie étrangère, quai des Bergues; chez M. Rosset-Janin, rue de la Croix-d'Or et place du Mont-Blanc.

A l'étranger, il se vend 20 centimes, savoir à Paris, chez M. Sausset, galerie de l'Odéon; à Lyon, chez M. Heine, rue Bourbon, no 4; à Bruxelles, chez M. Claassen, libraire, rue' Cantersteen, no 2.

SOMMAIRE; 1° Etudes sur le Deuteronome: Équité de Dieu, 20 Le christianisme et la liberté, par Miron, — 3o La religion de l'avenir, par A. Raisant, - 40 Chronique.

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En étudiant le chap. VII du Deuteronome, nous avons vu l'écrivain biblique soulever une question" pleine d'intérêt, celle qui tend à faire savoir pourquoi Dieu a choisi les Hébreux comme son peuple de prédilection, le peuple auquel il a voulu donner sa loi et la mission d'exercer ses vengeances sur les peuples cana

néens.

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It fait d'abord observer que ce n'est pas sa puissance

matérielle qui a déterminé cette préférence, parce que Dieu aurait trouvé sans peine des peuples plus nombreux et mieux pourvus de tous les moyens qui donnent le succès. Sur ce point nous n'avons aucune peine à le croire il serait par trop étrange que Dieu se mit du côté des plus gros bataillons, quand il s'agit d'accorder, non pas la victoire sur un champ de bataille, mais les tendresses de son cœur et les bénédictions qui en résultent. D'ailleurs, puisqu'il s'agissait de faire éclater son intervention dans les affaires de ce monde, il est évident qu'il devait prendre, pour l'exécution de ses desseins, non pas un peuple capable de triompher par sa propre force, mais une tribu faible par le nombre, et dont les exploits, par conséquent, ne pouvaient tourner qu'à la gloire de son céleste protecteur.

Mais si leur force numérique n'était pas faite pour fixer le choix de Dieu sur les Hébreux, quel était done le motif qui pouvait et qui devait le porter à leur accorder une faveur aussi grande? Il nous semble qu'il n'y a pas lieu d'en chercher un autre que leurs qualités éminentes, leurs qualités morales surtout peut-on supposer, un seul moment, que Dieu concentre toutes ses affections sur un penple pour autre chose que pour des vertus incomparables? Sans aucun doute, le peuple que Dieu aime plus que tous les autres, a une piété, une charité, une pureté qu'on chercherait vainement ailleurs. Cette manière de présumer la conduite de Dieu est en effet celle que notre raison nous suggère; mais il faut bien que notre raison soil fautive, car en lisant le chap. IX, on reconnait que ce motif n'est pas du tout, celui qui a déterminé la préférence que Dieu a accordée aux Hébreux. Voyez plutôt ce qu'on lit dans les huit premiers, versets de ce chapitre,

« (1) Ecoute, Israël, tu vas passer aujourd'hui le » Jourdain, pour entrer chez des nations plus grandes » et plus fortes que toi, vers des villes grandes et mu

rées jusques au ciel pour les posséder, (2) vers un » peuple grand et haut, vers les enfants des Hanakins, » que tu connais et desquels tu as quï-dire : Qui est-ce » qui subsistera devant les enfants de Hanak? (3) Sache » donc, aujourd'hui, que l'Eternel, ton Dieu, qui passe D devant loi, est un feu consumant. C'est lui qui les » détruira, et c'est lui qui les abaissera devant toi; tu » les dépossèderas et tu les feras périr subitement, > comme l'Eternel te l'a dit. (4) Ne dis point en ton » cœur, quand l'Eternel, ton Dieu, les aura chassés de » devant toi : C'est à cause de ma justice que l'Eternel » m'a fait entrer dans ce pays pour le posséder; car » c'est à cause de la méchanceté de ces nations là, que » l'Eternel les va chasser de devant toi. (5) Ce n'est » point pour la justice, ni pour la droiture de ton cœur, » que tu entres dans leur pays pour le posséder, » mais c'est pour la méchanceté de ces nations-là » que l'Eternel, ton Dieu, les va chasser de devant toi, Det afin de ratifier la parole que l'Eternel a jurée à »tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. (6) Sache done » que ce n'est point pour la justice que l'Eternel, ton » Dieu, le donne ce ban pays pour le posséder; car tu » es un peuple de cou roide. (7) Souviens toi et n'ou>> blie pas que tu as fort irrité l'Eternel, ton Dieu, dans » ce désert, et que, depuis le jour où vous êtes sortis du » pays d'Egypte jusqu'à ce que vous fussiez arrivés en » cc lieu-ci, vous avez été rebelles contre l'Eternel. (8)' » Mème en Horeb, vous avez fort irrité FEternel; aussi » Eternel se mit en colère contre vous, pour vous dém› truire, etc., elc. D

A la place des motifs qui nous semblaient devoir seuls faire peucher le cœur de Dieu en faveur des Hébreux, l'auteur du Deuteronome lui en attribue deux autres qu'il s'agit d'examiner.

Le premier serait la méchanceté extraordinaire des Cananéens. S'il était prouvé, ce qui ne l'est pas, que ces

matérielle qui a déterminé cette préférence, parce que Dieu aurait trouvé sans peine des peuples plus nombreux et mieux pourvus de tous les moyens qui donnent le succès. Sur ce point nous n'avons aucune peine à le croire il serait par trop étrange que Dieu se mit du côté des plus gros bataillons, quand il s'agit d'accorder, non pas la victoire sur un champ de bataille, mais les tendresses de son cœur et les bénédictions qui en résultent. D'ailleurs, puisqu'il s'agissait de faire éclater son intervention dans les affaires de ce monde, il est évident qu'il devait prendre, pour l'exécution de ses desseins, non pas un peuple capable de triompher par sa propre force, mais une tribu, faible par le nombre, et dont les exploits, par conséquent, ne pouvaient tourner qu'à la gloire de son céleste protecteur.

Mais si leur force numérique n'était pas faite pour fixer le choix de Dieu sur les Hébreux, quel était donc le motif qui pouvait et qui devait le porter à leur accorder une faveur aussi grande? Il nous semble qu'il n'y a pas lieu d'en chercher un autre que leurs qualités éminentes, feurs qualités morales surtout peut-on supposer, un seul moment, que Dieu concentre toutes ses affections snr un penple pour autre chose que pour des vertus incomparables? Sans aucun doute, le peuple que Dieu aime plus que tous les autres, a une piété, une charité, une pureté, qu'on chercherait vainement ailleurs. Cette manière de présumer la conduite de Dieu est en effet celle que notre raison nous suggère; mais il faut bien que notre raison soit fautive, car en lisant le chap. IX, on reconnait que ce motif n'est pas du tout, celui qui a déterminé la préférence que Dieu a accordée aux Hébreux. Voyez plutot ce qu'on lit dans les huit premiers, versets de ce chapitre.

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« (1) Ecoute, Israël, tu vas passer aujourd'hui le >> Jourdain, pour entrer chez des nations plus grandes » et plus fortes fortes que toi, vers des villes grandes et mu

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