Obrazy na stronie
PDF
ePub

dans leur développement absolu; mais, même alors que ces invariables, c'est-à-dire ces substances, varieraient à leur tour dans leur essence à l'aurore de chaque vie nouvelle, ou même dans le cours de la vie terrestre, en s'épanouissant à des attributs nouveaux et en des existences supérieures, à l'indéfini, ces transformations successives à longues échéances ne les empêcheraient pas d'ètre les mêmes virtuellement, éternellement pour Dieu, et pour ces êtres eux-mêmes, si les lois générales leur conservaient, comme on peut le croire, la conscience et la mémoire, conditions du sentiment de l'identité. Dans toute autre hypothèse ou croyance, il n'y a plus d'êtres, plus d'âmes, plus de moi, ni de non-moi; plus de personne, de conscience, d'immortalité, plus d'être, disons-nous, même d'être infini, même plus de Dieu; plus rien enfin que des phénomènes qui fuient, que des idées, c'est-à-dire des abstractions sans support, qui, au lieu d'être les idées de quelqu'un, sont les idées de... NÉANT!!... Quoi qu'il en soit, les virtualités de l'âme humaine sont inépuisables dans leurs manifestations; elles les alignent en quelque sorte sur l'échelle infinie de la durée. Il y a en nous une puissance de création d'idées et de sentiments nouveaux à l'indéfini, offerte, il semble, à l'initiative, à la spontanéité de notre libre arbitre. Ces virtualités se dégageant successivement, c'est cette apparition graduelle de nouvelles idées, de nouveaux sentiments, de nouvelles tendances, et enfin de nouveaux actes, dans l'histoire, qui constitue l'essentiel de la philosophie de l'histoire, et qui fait le progrès continu et illimité de l'humanité, celui des sociétés comme celui des sciences, de la philosophie, de l'art, de la morale et de l'industrie, en un mot, de la civilisation.

L'un des écrivains de ce temps les plus autorisés en métaphysique a dit, comme souveraine condition de la possession de la vérité : « On peut affirmer en toute

» sécurité que l'esprit possède la vérité, la vérité ob▷ jective, LORSQUE ses recherches ont été faites avec » méthode et soumises à l'un ou à l'autre des critéDriums qui fondent la certitude. D

.

Ce lorsque est vague, large et élastique, mais enfin scientifique sans doute: il prouve qu'il faut bien raisonner et posséder la meilleure méthode, et la méthode intégrale, pour obtenir la vérité; - toutefois, malgré tant de soins logiques, cette condition est encore insuffisante; et c'est ici que se trahit le faible, sinon la vanité, de toutes les méthodes possibles, quand il s'agit de garantir à l'esprit humain la possession certaine, durable et fixe de la vérité. La méthode n'est pas, en effet, la seule ni la principale condition. Outre la meilleure méthode, il faut encore posséder la meilleure raison actuelle, l'intelligence la mieux développée, en un mot, les meilleurs principes ou idées de l'époque où l'on vit. En effet,

si les principes, comme cela est incontestable, changent, se créent fatalement, par l'efficace de l'intelligence, à la longue, à de certaines époques intellectuelles qui caractérisent précisément les diverses civilisations et les successifs progrès de l'humanité, les vérités, conséquences des principes vieillis et détrônés, changent aussi fatalement elles-mêmes. Or, c'est justement ce qui arrive continuellement ici ou là; et c'est ce qui fait que nos vérités sont transitoires, changeantes, qu'elles se renouvellent ou s'amplifient, et demeurent dès lors incertaines par nature, malgré toutes les méthodes imaginables.

D'abord, toute vérité partielle nouvelle, conquise à un jour donné par la science positive, nous oblige à rectifier la plupart de nos jugements généraux, à substituer des hypothèses à d'autres hypothèses devenues, par cela seul, moins probables ou moins vraies; et même à déplacer notre point de vue universel supérieur, enfin

les hauts principes générateurs ou fécondants, d'où jusque-là nous considérions les choses naturelles, humaines et divines.

Ensuite, il y a plus: en vain nous avons tous, dans la faculté raison, les mêmes catégories, les mêmes lois immuables ou nécessaires de la pensée et de la logique, tout dépend des principes que chaque esprit adopte plus ou moins hypothétiquement; car il dirige, en conséquence, sa logique, son raisonnement, toutes les puissances intellectuelles de son être vers les preuves ou les applications, déductions ou inductions, qui découlent des principes généraux, des idées ou conceptions maitresses, qui ont pris actuellement, quoique passagèrement, possession de sa conscience. C'est que les principes vivants du monde moral, métaphysique ou philosophique, nous sont donnés, non point par cette raison immuable, universelle ou identique, commune ou impersonnelle, à la contemplation de laquelle se délectent Malebranche, Fénélon, M. Cousin, etc., après Platon; mais par les créations spontanées et progressives de l'intelligence, c'est-à-dire par les conceptions, les idéals, et les sentiments qui surgissent, deviennent et grandissent peu à peu dans nos âmes toujours en travail ou en acte de développement, ce qui, dès lors, renouvelle sans cesse nos points de vue, nos manières de comprendre, d'expliquer ou de sentir les ètres et les choses, leurs destinées, et le monde entier. Le moyen alors d'avoir jamais la certitude absolue qu'on est en possession de vérités désormais établies, fixes, immuables, absolues enfin !

Ainsi s'engendre et s'explique la ténacité des esprits dans leur foi aux divers systèmes connus ou possibles, philosophiques et religieux, moraux et esthétiques, politiques, économiques, cosmiques, etc.; matérialisme, idéalisme, spiritualisme, etc.; fétichisme ou poly

théisme, panthéisme et monothéisme;... monarchie, despotisme, aristocratie, république ou démocratie, théocratie, etc., etc.

Chronique

PECQUEUR.

MIRACLE FAIT PAR PIE IX. Il n'est bruit à Rome que du miracle qui vient d'avoir lieu par l'intercession de Pie IX. C'est la guérison instantanée de la princesse Sophie Odescalchi, née comtesse Branitzka, sœur du comte Xavier Branitzki, ami du prince Napoléon. La princesse, qui est une des plus pieuses et des plus charitables dames de Rome, souffrait d'une maladie très-compliquée, trèsgrave, et allait rendre le dernier soupir. La faculté de médecine assurait, à l'unanimité, qu'elle ne pouvait vivre que quelques jours au plus; ses nerfs se trouvaient dans un tel état d'irritation, que chaque crise nerveuse menaçait son existence. Ce qui était frappant dans les symptômes de cette maladie, c'était l'aversion que la princesse éprouvait pour les métaux en général et pour l'or en particulier; elle reconnaissait dans la pièce voisine les personnes portant des chaines de montre ou des boutons en or, et la sensation qu'elle en éprouvait, à la distance de deux vastes chambres, la faisait tomber en convulsions.

Mme Odescalchi entrait en agonie, lorsqu'on envoya demander pour elle au Saint-Père la bénédiction in articulo mortis. Pie IX se mit aussitôt en prières. L'effet de ces prières fut instantané et prodigieux. La princesse, au milieu de la stupéfaction générale, se leva, s'habilla elle-même et descendit à l'église des Saints-Apôtres, située vis-à-vis de son palais, pour rendre grâce à Dieu; puis, accompagnée de son mari, elle se rendit à l'instant même au Vatican, afin de remercier le Pape de l'éclatant miracle qu'elle lui attribue entièrement.

Mme Odescalchi est très-aimée de Sa Sainteté pour ses éminentes vertus et pour son dévouement sans bornes à la cause du Saint-Siége; et l'on comprend la' joie de Pie IX en la voyant.

La princesse raconte que, dans son sommeil qui précéda sa guérison miraculeuse, elle avait vu le Pape s'approcher d'elle et la toucher, en lui disant « Lève-toi ».

Celui qui écrit ces lignes, n'ajoutera qu'un mot : c'est que tout ce qui précède, est le résumé des récits de la princesse elle-même.

(Gazette du Midi.)

[ocr errors]

La moralité de cette petite anecdote est qu'il faut regarder Pie IX comme un saint, un ami de Dieu, et que par conséquent tous ceux qui se mettent en opposition avec lui, sont nécessairement des suppôts de l'Enfer.

HUMANITÉ DU clergé. - Voici un petit spécimen de l'omnipotence et de la sagesse des évêques dans les Etats romains.

Suivant certains règlements canoniques, les fillesmères ne pouvaient allaiter elles-mèmes leurs enfants : c'était là un prétendu scandale. A Rome, comme du reste partout ailleurs, ces anciens règlements étaient tombés eu désuétude; mais il a plu à l'évêque de Népi de faire refleurir le bon vieux temps.

Dans la commune de Sérofano, une jeune fille, appartenant à une famille de cultivateurs, s'était laissé séduire par un jeune homme étranger au pays, par un réfractaire italien. Celui-ci, redoutant les conséquences de sa position, partit au jour pour aller se constituer sous les drapeaux, après avoir promis à la jeune fille de revenir l'épouser à l'expiration de son congé.

Cependant un enfant était né, et il était allaité par sa mère. Le curé de Sérofano s'en scandalisa, et fit son rapport à l'évêque de Népi; à la suite de quoi, un beau jour, deux gendarmes pontificaux furent envoyés pour

« PoprzedniaDalej »