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célèbre militaire espagnol saint Ignace de Loyola, sont d'autant plus méritoires qu'ils ont été volontaires, rehaussant noblement ceux qu'a rendus son illustre frère D. Joseph M. de Loyola, dans la conquête du Paraguay, et qu'en outre de tous ces mérites et services, il est aujourd'hui établi et naturalisé dans la République avec maison et famille, qualités que ne possède pas le Patron étranger que nous avons eu.

Pour ces motifs divers, nous avnos arrêté et décrétons:

1o Le Français unitaire qui a été jusqu'aujourd'hui le Patron de cette ville, Saint-Martin, natif de Tours, ayant perdu la confiance du peuple et du gouvernement, et nous abandonnant à présent pour ses compatriotes, pour le traitre Rivéras et autres sauvages unitaires, est destitué à jamais de son emploi de patron de Buenos-Ayres, mesure nécessaire à la sûreté publique et à la meilleure et plus efficace protection de notre droit dans la sainte cause de la Confédération.

2o Attendu l'ancienneté de ses services, il lui est accordé, comme pension de retraite, quatre cierges de cire d'une livre, et une messe chantée à son autel tous les ans le jour de sa fète, que l'on célèbrera dans la cathédrale.

3o Le citoyen naturalisé, S. Ignace de Loyola, est nommé Patron de cette ville avec le grade et les honneurs de brigadier général de la République et le port de la devise genérale.

4° Tous ses enfants porteront à l'avenir la mème devise et jouiront à perpétuité de la pension de huit cents piastres par mois qui leur est assignée.

5° L'excellentissime saint Patron aura tous les ans dans la cathédrale les quarante heures avec sermon dont jouissait son prédécesseur, sans préjudice de celles qui lui sont allouées pour sa fète.

6° Il y aura, tous les ans, illuminations publiques, feux

d'artifice, courses à la bague, au canard et au bœuf roti dans son cuir, sur la place, pendant trois jours consécutifs, avec accompagnement de corporations africaines, qui danseront leurs danses nationales.

7° Son installation aura lieu le premier jour de l'année prochaine dans l'église cathédrale, avec l'assistance du Gouvernement représenté par son ministre des affaires étrangères et de toutes les corporations civiles et militaires, le jour que le Gouvernement désigners, d'après le cérémonial suivant :

La veille et le jour, toute l'armée sera formée en haie, depuis l'établissement général des jésuites jusqu'à la cathédrale, sous le commandement de l'inspecteur d'armes.

Les rév. pères jésuites conduiront, la veille, l'image de Son Excellence le saint Patron fédéral, en procession solennelle, de sa maison à la cathédrale, accompagnés du révérend évêque diocésain, du chapitre et du clergé de l'église et de toutes les communautés religieuses, des enfants des écoles avec leurs maitres, et de la confrérie africaine de saint Benoit de Palerme ; quatre généraux porteront le dais, les troupes en haie présenteront les armes sur son passage et feront une décharge généråle au moment où Son Excellence le saint Patron entrera dans sa nouvelle église.

La forteresse et le vaisseau amiral feront également un salut d'artillerie avec leurs canons à demi-chargés. Mon premier aide-de-camp ira en avant du dais, à che val sur une monture du pays avec couverte, sursanglé, et tout le harnachement couleur ponceau, tenant le bâton de brigadier pour le saint Patron et une boîte avec garnitures dorées contenant ce décret, qui sera déposé aux pieds du saint aussitôt qu'il aura été déposé au baptistère; et un de mes officiers supérieurs, représentant le ministre de l'Intérieur, récitera une harangue ap

prise par cœur en lui mettant le båton entre les

mains (1).

Chronique

COMMENTAIRE DE L'ENCYCLIQUE. Les journaux catholiques publient une lettre de Pie IX à l'empereur Maximilien, dont Mgr Meglia, nonce apostolique, était porteur en arrivant à Mexico. Voici un passage de cette lettre, qui montrera peut-être un peu mieux que les commentaires de M. Dupanloup quel est le vrai sens de l'Encyclique.

a Votre Majesté sait très-bien que, pour réparer efficacement les maux occasionnés par la Révolution, et pour rendre au plus tôt des jours heureux à l'Eglise, il faut avant tout que la religion catholique, à l'exclusion de tout culte dissident, continue à être la gloire et le soutien de la nation mexicaine; que les évèques soient entièrement libres dans l'exercice de leur ministère pastoral; que les ordres religieux soient rétablis et réorganisés conformément aux instructions et aux pouvoirs que nous avons donnés ; que le patrimoine de l'Eglise et les droits qui s'y rattachent, soient sauvegardés et protégés; que personne n'obtienne la faculté d'enseigner et de publier des maximes fausses et subversives; que l'enseignement, tant public que privé, soit dirigé et surveillé par l'autorité ccclésiastique; et qu'enfin soient brisées les chaînes qui, jusqu'à présent, ont retenu l'Eglise sous la dépendance et l'arbitraire du gouvernement civil.

LA FOI DES CARDINAUX. Un correspondant de l'Indépendance belge, dans une lettre qu'il lui adresse à la

(1) Dans toute cette partie de l'Amérique, on est convaincu que ce décret a été rédigé par les jésuites, complices des crimes de Rosas. (Note de la Rédaction.)

date du 14 janvier 1865, lui rend compte d'une petite ́aventure qui lui est arrivée à lui-même et qui est bien faite pour rendre l'ouïe aux sourds et la vue aux aveugles, si ces déplorables infirmités pouvaient se guérir quand elles sont volontaires. Nous citons textuellement ses paroles :

Je causais ces jours-ci, dit-il, avec un prélat de la Cour pontificale, qui m'assurait que le Pape regrettait vivement d'avoir lancé son Encyclique, et qu'il se plaignait amèrement de ses conseillers intimes. Je ne comprends pas cela, ai-je dit; car ce serait avouer que ce document n'est point dû à l'inspiration du Saint-Esprit. Vous croyez donc à cela? m'a-t-il répondu, en accompagnant ces paroles d'un mouvement d'épaules très-significatif. Je vous laisse à apprécier cette réponse, sortant de la bouche d'un familier de la Cour, qui approche de très-près la personne du Saint

Père. »

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UN MARTYR AU XIX me SIÈCLE. L'évêque de Bergame, Mgr Speranza, a comparu, le 14 février, devant le juge d'instruction, pour répondre à l'accusation d'avoir, dans l'exercice de son ministère, prononcé des discours contre les institutions de l'Etat dans les églises de Telgale et de Grumello. L'évêque s'est présenté accompagné de plusieurs prètres et domestiques en livrée. Il portait l'habillement épiscopal, ayant seulement la calotte pour coiffure; et, en montant l'escalier, il bénissait à droite et à gauche les employés du greffe et autres personnes qu'il rencontrait. Le procureur du roi assistait à l'interrogatoire. Le prélat a commencé par protester contre la violence qui lui était faite, et il a prévenu le juge, le procureur du roi et le greffier, qu'ils avaient tous trois encouru l'excommunication majeure, pour avoir cité devant la justice séculière un dignitaire de la sainte Eglise. Décidément les évêques vivent dans.

un monde qui n'appartient pas au dix-neuvième (L'Avenir national.)

siècle.

LE BON TEMPS s'en va.

Autrefois, à Naples, le jour de Noël, le syndic et les assesseurs se rendaient, dans un vieux carosse doré, à l'église du Carmine, l'église populaire où est mort Masaniello, et là coupaient les chever à un crucifix miraculeux qui, au XVe siècle, a courbé la tête pour éviter un boulet de canon. Les cheveux coupés ne manquaient jamais de repousser. Cette visite a été supprimée à Noël dernier, et le carosse qui servait à cette solennité, va être mis au musée.

On voulait aussi abolir indirectement la farce du miracle de saint Janvier. Le municipe dépense annuellement 17.000 fr. pour la chapelle où sont conservées les fioles, et qui est célèbre sous le nom de « Trésor de saint Janvier. » M. Ricciardi a proposé la suppression de cette allocation. On a objecté que le municipe est lié par un contrat. La vérité est qu'on n'a pas encore osé. Mais la multitude s'habitue tout doucement à ces actes d'audace, et saint Janvier n'en a pas pour longtemps. (Journal de Genève.)

LES PIÉTISTES ET LE PAPE. Si le Pape est violemment attaqué en Italie et en France, s'il voit les peuples et les gouvernements catholiques se déclarer contre lui, il peut se réjouir du moins d'avoir pour défenseur le parti féodal prussien, qui tout entaché qu'il est d'hérésie et de schisme, reconnaît dans le Saint-Siége le vrai rocher du droit divin. La Gazette de la Croix, organe de ce parti, vient de faire ouvertement le panégyrique, de Pie IX, de son Encyclique et de son Catalogue des erreurs. Elle n'a qu'un regret, c'est de voir le Saint Père condamner l'évangélisme officiel de la Prusse comme les autres sectes; mais, à cela près, elle est dans l'enivrement de la joie. Le Pape est son chef de file.

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