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propos, on peut citer le succès de ce bon curé de Hegst. qui parvint à en trouver quatre dans un petit village de la Flandre, à les armer, à les équiper, à défrayer leur voyage avec l'argent de pauvres gens qui ne mangent pas de viande plus de quatre fois l'an. Le principal sergent recruteur du chef suprème d'une religion de paix et d'amour est le comte de Villermont, qui fait placarder ses affiches aux quatre coins du pays.

Sur la question des fabriques, les délibérations de la cinquième section, auxquelles M. Deschamps a pris une part très-active, ont abouti à une résolution d'un caraçtère essentiellement politique. Une loi a été récemment votée par la Chambre des représentants, laquelle réforme la législation sur les fabriques d'église. Elle se trouve actuellement au Sénat, qui ne l'a point encore adoptée.

Sur la proposition du comité central du Congrès, la cinquième section a lancé une protestation contre ces nouvelles dispositions légales, qui ne font que rapprocher du droit commun le régime des fabriques d'église. Il y est dit que « Toute intervention de l'Etat, de la province ou de la commune, dans les affaires intérieures d'un culte quelconque au delà de certaines limites (celles que MM. les cléricaux jugent à propos de déterminer dans plusieurs considérants), est une atteinte à la liberté des cultes. » Et, par là, ils tendent, une fois de plus, à restaurer, au nom de la liberté, la inainmorte en faveur des églises.

Mais ce n'est pas tout : ils ont bien compris qu'en exprimant un pareil vote, en excluant absolument l'Etat des affaires du culte, ils donnaient eux-mêmes un argument irrésistible à ceux qui prétendent que ce n'est pas l'Etat qui doit rétribuer le clergé, et que cela ne doit regarder que les fidèles. Aussi, M. de la Faille, en développant la proposition susdite, s'est-il montré singulièrement embarrassé : « Rien ne nous oblige, a-t-il dit, à renoncer à l'iutervention de l'Etat dans la part qu'il

prend à couvrir les frais du culte. Certes, il serait désirable de rester indépendant de l'Etat à tous égards; mais la part du Trésor que nous alloue l'Etat, n'est pas une générosité de sa part, c'est une indemnité, suite de la spoliation commise par lui. Il y a là un marché fait par l'Etat seul et à son grand bénéfice... »

Le rapporteur ajoute encore : « On doit désirer de tendre à cette indépendance le plus possible (celle de l'Eglise vis-à-vis de l'Etat; mais non la réciproque, cela va sans dire). Renoncer entièrement à l'intervention de l'Etat, ce serait faire reposer le temporel du culte sur des ressources précaires..... » L'aveu a son prix ! Et ce zèle catholique, qu'en fait-on? Lui qui, autrefois, fit passer aux mains de l'Eglise et de ses couvents plus de la moitié de la fortune publique, ne pourrait donc plus aujourd'hui nourrir les ministres du culte?

Enfin est venue la question des cimetières. Les hommes du Congrès ont revendiqué, une fois de plus, la propriété de ces terrains en faveur des fabriques d'église. Ils ont protesté contre la promiscuité des tombes. Le joli mot, n'est-ce pas? et comme il indique bien leur respect de la mort! Ah! certes, il leur a été inspiré par ces maximes qui nous font tous égaux devant Dieu, et qu'ils savent si bien revendiquer au besoin. Ils n'ont pas négligé non plus cette occasion de jeter de la bouc au visage des libres-penseurs, qui ont l'audace de sortir de cette vie et d'entrer dans une autre sans payer au clergé la dime des funérailles.

Le congrès de Malines a fini le 3 septembre, comme finissent tous les congrès, par un banquet. M. de Gerlache a bu au Saint-Père, & ce martyr de la politique moderne. » L'archevêque de Malines a bu au roi des Belges et à ses enfants. M. de Richebourg a bu à l'épiscopat belge. M. Zoltowsky, membre de la chambre des dépu tés de Prusse, a bu à MM. Dupanloup et de Montalembert; et M. l'évêque d'Orléans lui a répondu : « Entre

nous, désormais, c'est à la vie, à la mort! » Enfin, il a été porté bien d'autres tostes: Aux membres étrangers, à l'art chrétien, à la renaissance du sentiment religieux, aux commissaires du Congrès, etc.; à la ville de Malines, par M. de Riancey; à la Belgique, par M. Lenormant; à la France catholique, par M. Ducpétiaux; enfin, à la presse catholique et aux journalistes catholiques, par M. Lasserre. Après quoi on s'est séparé.

Nous apprécierons, dans un article à part, la portée du Congrès de Malines, et nous indiquerons aux librespenseurs les résolutions qu'il doit leur inspirer.

(D'après l'Opinion nationale.)

Chronique

LE PAPE ET LE TRAITÉ. - La Patrie publie, d'après ses dépèches particulières, les renseignemenss suivants sur l'accueil fait par le gouvernement pontifical à la communication des arrangements du 15 septembre. Nous les reproduisons sous toutes réserves:

« L'ambassadeur de France, M. de Sartiges, a eu une entrevue avec le Pape, à laquelle assistait le premier ministre de Sa Sainteté, le cardinal Antonelli. Dans cette entrevue, notre représentant a d'abord donné lecture d'une dépèche de son gouvernement, exposant les circonstances dans lesquelles des négociations s'étaient ouvertes entre la cour des Tuileries et le cabinet de Turin, et les résultats de ces négociations; puis, communication a été faite du texte de la convention signée, le 15, à Paris.

«M. de Sartiges a ajouté que le gouvernement de l'Empereur renouvelait au Saint-Père l'offre de ses conseils et de son appui dévoué pour l'adoption des mesures que Sa Sainteté jugerait nécessaire de prendre, en vue de la situation qu'un avenir prochain réservait au gouvernement pontifical.

« Pie IX et le cardinal Antonelli ont déclaré, presque simultanément, que la nouvelle qui leur était donnée, n'avait pas lieu de les surprendre; qu'ils savaient que le statu quo ne pouvait être éternellement maintenu par la présence des troupes françaises à Rome, et que l'Empereur leur avait toujours très-loyalement laissé pressentir la fin d'une intervention essentiellement provisoire.

« Le Saint-Père ajouta qu'il n'avait, pour le moment surtout, aucune observation à présenter en ce qui concerne les engagements pris par l'Italie vis-à-vis de la France, et qu'il demandait à réfléchir mûrement avant de faire connaître son impression sur la nouvelle situation qui était faite à la papauté.

a L'entrevue s'est terminée par de nouvelles protestations de dévouement de M. de Sartiges, au nom de la France et de son gouvernement.

« On croit, à Rome, que le Vatican ne sortira pas avant quelque temps de sa silencieuse réserve, et que le cardinal Antonelli laissera se terminer les débats du parlement italien avant de s'adresser aux puissances catholiques, comme le bruit en avait couru dès l'arrivée des dépêches de Turin et de Paris. »

MARIE ALACOQUE. On écrit de Rome, le 20 septembre, à l'agence Bullier :

« C'est dimanche qu'a eu lieu la cérémonie solennelle de la beatification de Marguerite-Marie Alacoque, religieuse de la Visitation.

« Le matin, les cardinaux de la Congrégation des Rites se sont rendus à la basilique du Vatican, richer ment ornée et illuminée. Le bref de béatification a été Ju en présence du clergé de la basilique, d'un grand nombre de religieuses de la Visitation accourues à celle cérémonie, et d'une foule immense de fidèles. On a en

suite découvert l'image de la bienheureuse Marie Alacoque, placée sur la chaire de Saint-Pierre, et un Te Deum a été chanté, en même temps que le son des cloches et les salves d'artillerie du château Saint-Ange annonçaient cet événement à la population.

« La basilique était éclairée par 4,000 bougies et 200 cierges. On avait placé six tableaux peints tout exprès pour la circonstance. Les uns représentaient les principaux faits de la vie de Marie Alacoque, et les autres, les miracles qui ont été approuvés pour sa béatifica

tion.

A cinq heures du soir, le Saint-Père est venu à la basilique vénérer la bienheureuse, et tous les cardinaux en ont fait autant. Une foule immense était accourue à Saint-Pierre, surtout après le diner.

Les dépenses occasionnées par cette solennité s'élèvent à 60,000 fr., dont 10,000 fr. ont été absorbés pour l'impression de la vie de la bienheureuse MargueriteMarie Alacoque. »

TROUBLES DE BELFAST. << Il paraît qu'on n'en a pas fini avec les troubles de Belfast. Neuf cents ouvriers protestants se sont mis en grève dans les chantiers de la marine, parce que le directeur refusait de renvoyer cinquante catholiques. » (Opinion nationale.)

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LE DENIER DE SAINT-PIERRE. M. Eugène d'Arnould publia, dans la Patrie (de Paris) du 15 septembre, une relation de son voyage en Hongrie; nous y remarquons quelques traits curieux à noter. Il vit des femmes de la classe la plus pauvre se rendre en pèlerinage à une Vierge noire des environs de Bodembach. Elles marchaient nu-pieds, et plusieurs portaient avec elles leurs enfants encore au maillot. Ces petits ètres étaient bleus de froid, à peine vêtus; quelques uns meurent en route; « cela est regardé comme un heureux

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