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ministére avorté, le grand vaincu, comme on l'appelle dans les cercles catholiques; et M. Barthélemi Dumortier, le fougueux orateur de la Chambre, sur lequel lés rappels réitérés à l'ordre ne font pas plus d'effet qu'une goutte d'eau tombant sur un brasier ardent.

Parmi les membres étrangers, on ne peut guère signaler que MM. Lecamus, Cochin, Léon Lavedan, de Champágøy, le vicomte Lemercier et Maccarthy. Au point de vue de l'éloquence et de la renommée, ce n'était là, on peut le dire sans les offenser, qu'un assez maigre contingent.

M. de Montalembert, passé à l'état de brebis galense; ne brillait là que par son absence. C'est que, en effet, M. de Montalembert avait, on se le rappelle, soutenu, dans le premier Congrès, des thèses manifestement ins pirées par le démon de la Liberté. Il s'en est peu fallu que le Pape ne l'ait frappé d'excommunication majeure; mais le Moniteur des jésuites, le Bien public de Gand, en condamnant ces hérésies détestables, a suffisamment démontré aux libéraux catholiques qu'il n'y a de place pour eux ni dans le Paradis, ni dans l'Eglise, ni dans le Congrès de Malines.

Le cardinal-archevêque a prononcé un discours d'ouverturé qui né conténait que les banalités ordinaires en pareil cas. Après lui, M. de Gerlache a pris la parole, en sa qualité de président effectif. Le règlement stipule de né donner aucun caractère politique au Congrès; cela n'a pas empêché ce vieillard passionné de se lancer dans une diatribe à fond de train contre les libéraux en général et contre le gouvernement belge en particulier. Il a eu, du moins lui, la franchise d'avouer que les questions politiques et religieuses sont aujourd'hui partout aux prises. « Toutes ces questions, a-t-il dit, se mêlent et se confondent depuis que la politique ne cesse d'empiéter sur la religion. Il paraît que la réciproque n'a jamais lieu.

Après cela, M. Ducpétiaux, secrétaire général, a lu le rapport sur la suite donnée aux résolutions de 1863. Il constate d'abord que « l'alliance de l'ordre ecclésiastique et de l'ordre laïque s'est fortifiée, et que l'intime solidarité qui existe entre eux, permet d'opposer un front puissant aux attaques des ennemis de la religion. Tout en restant étrangère à la politique proprement dite et à la lutte des partis, l'assemblée a vu surgir dans son sein de vaillants défenseurs des libertés constitutionnelles et des antiques traditions nationales. D

Le rapport nous apprend ensuite que, a avec le concours de l'épiscopat, un comité central, formé des délégués des six diocèses, a été constitué à Bruxelles pour étendre et consolider l'œuvre du Denier de Saint-Pierre, et, généralement, toutes les œuvres dites pontificales qui peuvent s'y rattacher. D

Aux sociétés d'enterrement civil, la Libre- pensée et les Solidaires, a été opposée l'œuvre de Sainte-Barbe, fondée « pour donner à la sépulture des pauvres le caractère religieux et charitable qui faisait encore défaut dans plusieurs localités. »

« L'œuvre de la Sanctification du dimanche présente, dit le rapport, des difficultés de plus d'un genre, qu'un zèle persévérant, joint à une sage prudence, pourra seul parvenir à surmonter. » Nous désirons ardemment, nous aussi, que l'ouvrier, pour donner du pain à sa famille, ne soit plus condamné à travailler les sept jours de la semaine. Nous espérons même que cet heureux temps viendra où il pourra se reposer, d'une manière plus ou moins complète, non pas un jour sur sept, mais deux jours sur dix; seulement ce sera pour se cultiver lui-même, et non pour rendre à Dieu un culte qui n'a ni raison ni utilité.

En matière d'instruction et d'éducation, le rapport constate la formation, dans le diocèse de Malines, de deux nouvelles écoles normales « où les religieuses et

les aspirantes-religieuses peuvent s'initier à toutes les connaissances théoriques et pratiques de l'art si important de l'enseignement. Un établissement semblable existe aussi dans le diocèse de Bruges, sous la direction de la congrégation des Dames de Saint-André. Ces institutions complètent la série des écoles normales déjà érigées par l'épiscopat et le clergé pour les élèves-instituteurs laïques des deux sexes sur divers points du pays, pépinières d'où sortent incessamment des maîtres et des maitresses instruits, imbus des meilleurs principes et parfaitement préparés à l'apostolat qu'ils sont appelés à exercer au sein de la classe ouvrière et indigente. »

Des centres de distribution de livres, d'abonnement et de lecture, ont été créés dans plusieurs localités par l'Euvre de la propagation des bons livres et de la formation des bibliothèques populaires. — Une section du génie civil, d'industrie et des mines, est en voie d'organisation pour être annexée à l'Université de Louvain.Une Académie catholique va être fondée. - Des cercles ou sociétés d'agrément se sont formés déjà à Bruxelles, Louvain, Gand, Liége, Mons, Verviers, Malines, etc.— L'Union des anciens étudiants de l'Université de Louvain s'est constituée le 17 juillet dernier. «Un grand grand nombre d'étudiants de l'Université de Paris, dit le rapport, nous ont envoyé, cette année, une lettre collective par laquelle ils déclarent s'associer sans réserve à l'œuvre que la Belgique catholique doit être fière d'avoir inaugurée dans son sein. D

La presse n'est pas oubliée, si détestable et si damnable qu'elle soit, au dire du pape Grégoire XVI et de M. Dupanloup, pour qui elle n'est que l'asservissement de la pensée (Voir son traité De l'Education). Le rapport constate que la situation des journaux catholiques a été améliorée en Belgique, et que « le Comité central a favorisé ce mouvement en encourageant quelques feuilles provinciales, tout en prêtant son assistance à tel

journal étranger (le Monde, sans doute) dont la situation lui a paru de nature à motiver une exception.»

Le Congrès a terminé ces opérations préliminaires en se formant en sections; elles ont été fixées au nombre de cinq, savoir: 1° œuvres religieuses; 2° œu̟vres charitables; 3° instruction et éducation chré tiennes; 4° littérature et beaux-arts envisagés au point de vue chrétien (avec une sous-section pour la musique religieuse); 5° liberté religieuse, publications, associations, organisation (avec une sous-section spécialement destinée à examiner les questions de presse).

Les journaux suivants sont représentés dans la soussection à laquelle les questions de presse ont été soumises; le Correspondant, l'Union, la Gazette de France, le Monde, l'Ouvrier, le Messager de la charité, la Revue chrétienne, le Journal des villes et des campagnes, la Revue de la semaine, l'Union de l'Ouest, le Mainz, journal de Berlin, le Diario et la Regeneracion de Madrid, l'Union de Valence, le Registro catolico de Barcelone, le Journal de Bruxelles, le Bien public de Gand, la Paix, les Précis historiques et le Courrier ces trois derniers de Bruxelles; le Moniteur de Louvain, la Gazette de Liège, l'Escaut, le Journal d'Anvers, etc, Le Moniteur par excellence des jésuites, la Civiltà cattolica,... absent! Pourquoi, et par quel miracle? Sans doute, parce que l'élément laïque qui se trouve dans le Congrès, offusque les Révérends Pères et leur fait craindre quelque influence du Vieux Serpent. (D'après l'Opinion nationale.)

(La suite au prochain numéro.)

Chronique

L'INCENDIE DE LIMOGES. « Le mandement de l'évé que de Limoges, au sujet de l'incendie de cette ville, inspire au Charivari des réflexions qui, pour élre pré

sentées sous forme de plaisanteries, n'en sont pas moius propres à préserver les esprits des fausses appréciations auxquelles les poussent sans cesse les partisans de l'ordre surnaturel. Nous en citons les traits les plus remarquables.

< Chacun prèche pour son saint, dit le proverbe ; il De faut donc pas s'étonner que l'évêque de Limoges, à propos de l'incendie qui vient d'éprouver si eruellement celle ville, ait cru devoir prècher pour saint Martial.

« Hommes, femmes, enfants, pompiers accourus de Chateauroux et de Périgueux, vous n'aviez pas besoin de prendre tant de peine, puisque saint Martial devait se charger d'éteindre le feu. Mgr de Limoges rend néanmoins justice à leurs efforts et à leur courage; mais à quoi bon? Si ce sont eux qui ont arrêté l'incendie, ce n'est donc pas saint Martial; et, si c'est saint Martial, les autres n'ont pu que faire preuve d'une bonne volonté parfaitement inutile: car un saint, pour éteindre un feu quelque violent qu'il soit, n'a pas besoin de s'associer quelques misérables pompiers terrestres; il dispose de moyens d'action plus rapides et plus énergiques,

a Il s'ensuit que, dans toute ville jouissant d'un patron céleste quelque peu en crédit, la population, en cas d'incendie, n'a qu'à rester tranquillement chez elle: c'est l'affaire de son patron d'obtenir un miracle pour la sauver. Telle est la salutaire impulsion que la foi aux miracles donne à l'activité humaine.

« Mais enfin le feu est éteint, grâce à saint Martial ; il ne reste plus qu'à savoir comment il s'est allumé. On s'informe, on fait des recherches, on se livre à une enquête; ceux-ci parlent d'une fuite de gaz, ceux-là d'autre chose. Peine inutile! Mgr de Limoges va vous apprendre ce que vous désirez savoir. L'incendie à éclaté à cause de nos péchés, dit-il des péchés des gens de Limoges, sans doute, car ce ne saurait être à cause des péchés des

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