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Chronique

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PROTESTANTISME EN TURQUIE. « Des lettres de Constantinople, du 3 août, annoncent qu'à la suite des réclamations faites par l'ambassadeur d'Angleterre et par le ministre des Etats-Unis, la Porte a autorisé la continuation des publications de controverse religieuse et de livres protestants, pourvu que le Coran n'y fùt pas insulté. Les Turcs convertis seront cependant internés à Carpouth. » (Opinion nationale.)

L'EGLISE A BADE. « Le clergé (du grand-duché de Bade) a déclaré ouvertement la guerre au gouvernement. L'archevêque de Fribourg a fait donner lecture, dans toutes les églises, d'une lettre pastorale dans laquelle la loi sur l'instruction populaire est attaquée, avant sa promulgation, de la manière la plus véhémente. Cette lettre interdit au clergé de contribuer désormais, en quoi que ce soit, à l'enseignement ou au contrôle des écoles populaires. La Gazette de Fribourg, à laquelle nous empruntons ces détails, assure que cette lettre épiscopale laisse loin derrière elle tout ce qu'on connait en ce genre. » (Gazette de Lausanne.)

AFFAIRE COEN. Il parait que le gouvernement français est décidé à poursuivre, à Rome, avec une certaine énergie, les réclamations relatives au jeune Coën, enlevé, comme on sait, à ses parents, pour être instruit dans la religion catholique. On va jusqu'à dire que, si les nouvelles représentations de M. de Sartiges n'étaient pas écoutées, elles pourraient bien être suivies d'un ultimatum adressé au gouvernement pontifical. D

(Indep. belge.)

RÉGIME THEOCRATIQUE.

« On nous écrit d'Olmütz

(Moravie) qu'un rescrit du tribunal diocésain de cette

ville, affiché aux portes d'une église, somme la dame J. T. de B. de se présenter dans les trente jours, devant ce tribunal, pour se purger du soupçon d'hérésie, sous peine d'ètre exclue de la cominunion des fidèles. Le rescrit ajoute que, d'après les informations du tribunal diocésain, la dame J. T. de B. aurait conçu la pensée hérétique de devenir infidèle à sa foi. C'est l'inquisition, comme en Espagne.

« Le même tribunal a provoqué des poursuites contre un père dont la fille s'était convertic au protestantisme et avait épousé un prêtre catholique, devenu instituteur protestant en Prusse. Le père a été condamné à quinze jours de prison.

« Voilà où en est l'Autriche constitutionnelle; voilà où nous en serions demain, si on laissait faire les cléricaux. Et il se trouve encore des gens pour traiter de radotage suranné nos protestations en faveur de la liberté de conscience! Au risque de blesser ces délicats et de nous voir accusés de prêtrophobie, nous continuerons à radoter jusqu'au jour où il n'y aura plus ni piétistes hypocrites à Berlin, ni voleurs d'enfants à Rome, ni inquisiteurs catholiques à Olmütz et à Madrid, ni pendeurs orthodoxes à Varsovie et à Wilua. Ce n'est pas à nous qu'il faut s'en prendre, si nous répétons toujours la même chose, mais au vieil esprit persécuteur qui ne se lasse jamais. » (Opinion nationale.)

LES RELIQUES DE COLOGNE. A Cologne, il y avait, dans ces derniers temps, une exposition générale de reliques. Le Phare de la Loire dresse l'inventaire suivant de cette foire pieuse.

« Sont offertes à la vénération des fidèles, outre les objets ayant appartenu aux trois Rois Mages, deux anneaux de la chaine qui lia saint Pierre dans son cachot, et la partie supérieure de son bâton de voyage. qu'il aurait envoyée lui-même à Cologne, à l'adresse de saint

Paterne; quant à la partie inférieure, elle est en trèsbon étal à Limbourg : voilà les reliques du Dome de Cologne.

« A l'église de Saint-André, vous trouvez les osse-iments des sept frères Macchabées et de leur mère tandis qu'à l'église des Jésuites, vous pouvez aller baiser la robe de saint Ignace de Loyola, le rosaire de saint François-Xavier et le crucifix de saint Aloïsius.

« A l'église de Sainte-Ursule, il n'y a rien moins que les ossements de onze mille vierges.

« A l'église de Saint-Jérôme, dont on n'ose plus parler après tant de merveilles, on trouve cependant les têtes de saint Gédéon et de saint Grégoire, et, par-dessus le marché, les têtes de deux cohortes de soldats de la légion thébaine. »

PUNITION DIVINE.

« Sous ce titre : Accidents qui n'en sont pas, les journaux italiens publient, depuis quelque temps, un assez grand nombre de faits du genre de celui que nous allons rapporter:

<«< Un habitant de Francavilla, province de Lecce, animé d'un sentiment sacrilége de mépris pour la personue sacrée du Pape, avait donné à son chien le nom de Pie IX. Le 14 du mois de juillet, se trouvant seul dans sa chambre, il appela son chien pour se divertir comme à l'ordinaire, et le fit tenir debout contre le mur, figurant un soldat. Comme il se raillait irrévéren cieusement du Souverain-Pontife, le chien, comme indigué d'une telle insolence, se mit en fureur, sauta sur son maître, le prit à la gorge, le renversa à terre et disparut. C'est à peine si le malheureux put crier au secours. Il était inondé de sang. Sa femme et ses enfants, accourus à ses cris, reçurent de sa bouche le récit de ce fait, qu'il eut peine à proférer. Il mourut ensuite sans avoir reçu les consolations de la religion. »

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4 Septembre 1864. 4* Année.

N° 10

LE

RATIONALISTE

JOURNAL DES LIBRES PENSEURS

Homme, que cherches-tu? La vérité! Consulte ta raison!

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Le Rationaliste paraît régulièrement toutes les semaines, au prix de : 6 fr. par an; - 3 fr. pour six mois; -1 fr. 50 pour trois mois. A l'étranger, le prix de l'abonnement doit être augmenté des frais de poste. S'abonner et adresser les communications à l'imprimerie rationaliste, rue Saint-Joseph, à Carouge, près Genève.

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Le numéro séparé se vend au prix de 15 centimes, à Genève : chez M, Cherbuliez, rue de la Cité; chez M. Georg, rue de la Corraterie; chez M. Muller-Darier, place du Molard; - à la Librairie étrangère, quai des Bergues: chez M, Rosset-Janin, rue de la Croix-d'Or et place du Mont-Blanc.

A l'étranger, il se vend 20 centimes, savoir à Paris, chez M. Sausset, galerie de l'Odéon; à Lyon, chez M. Heine, rue Bourbon, no 4; - à Bruxelles, chez M. Claassen, libraire, rue Cantersteen, no 2.

SOMMAIRE : 1o Examen critique de la morale chrétienne, par L. Brothier. 20 Bibliographie : Réponses aux lettres d'un sensualiste contre l'ontologisme, par l'abbé Jules Fabre. 3° Incendie de Limoges. - 40 Chronique.

Examen critique de la morale chrétienne (Suite et fin.)

En laissant de côté l'Evangile, qui n'est, comme nous l'avons vu, qu'une règle monastique entée sur la loi juive ou qu'une sorte de préparation à la fin du monde, quand on parle de la morale chrétienne, il faut qu'on dise de laquelle, car il y en a deux : celle des conciles et celle des jésuites. Il faut qu'on s'explique et qu'on dise si c'est de la morale théorique ou de la morale pratique qu'on entend parler, de celle, pour nous en tenir à ce seul

exemple, qui condamne le prêt à intérêt, ou de celle qui l'approuve.

Pour quiconque veut bien y réfléchir, il est évident que c'est au jésuitisme que sa prétention à l'immobilité, que son dogme de la révélation devait entraîner l'Eglise. La distinction que quelquefois on cherche à établir entre le clergé ordinaire et les jésuites, est aussi fausse que puérile. C'est une question de masque et pas autre chose. Ce masque, les habiles le dissimulent, les maladroits le laissent deviner, et les incapables seuls ne comprennent pas que c'est par le jésuitisme seulement. qu'on peut, aujourd'hui, servir utilement le christianisme.,

Nous ne pousserons pas plus loin cet examen de la morale chrétienne. Nous l'avons montrée prenant son point de départ dans l'égoïsme, pervertissant les notions du bien et du mal, niant le droit, combattant la liberté et le progrès. Nous l'avons vue, faiblissant dans sa lutte avec l'esprit nouveau, n'avoir de refuge que dans la duplicité et le mensonge, enseigner l'espionnage, inventer les restrictions mentales, aduler tous les pouvoirs en conspirant contre eux, ne plus invoquer enfin, comme autrefois, pour justifier ses préceptes, la volonté de Dieu, mais les nécessités du présent, des inté rêts de secte et des considérations purement politiques. Comme il est possible qu'on nous ait trouvé trop sévères dans nos appréciations, comme, après tout, des actes et des textes offrent toujours matière à discussion, nous nous récuserons nous-mêmes et nous laisserons à l'Eglise le soin de déclarer quelle est sa véritable morale.

Cette déclaration, elle la fait de la manière la plus nette et la plus précise en nous proposant des modèles à imiter, en nous montrant, par l'exemple des saints, quelles sont les vertus que nous devons chercher à acquérir..

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