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ses mœurs et de sa grande équité. Il avait été sanctifié dès le ventre de sa mère. Il ne buvait jamais de vin ni de bière, ne mangeait ni ne tuait aucun animal, ne se frottait jamais d'huile et ne fesait point usage de bains. Il n'était permis qu'à lui d'entrer dans le Saint des saints. Il ne portait point de vêtemens de laine, et se couvrait seulement d'un linceul. Lorsqu'il entrait dans le temple, il priait à genoux pour le peuple, de telle sorte que ses genoux s'étaient durcis comme ceux des chameaux. Un grand nombre de personnes ayant été converties par lui à la religion de J.-C., les pharisiens et les scribes en furent alarmés. Ils vinrent le trouver et lui dirent : «Pendant que tout Israël est as« semblé pour la fète de Pâque, vous que le peuple et « nous avons proclamé le juste, montez dans le temple « au lieu de la pénitence, dissuadez le peuple de ses << erreurs touchant Jésus, et nous nous soumettrons « à vous comme au plus juste des hommes. » Saint Jacques, cédant à cette exhortation, parle au peuple à haute voix; mais c'est pour lui démontrer que Jésus est le fils de Dieu, né de son père avant tous les tems, qu'il a été fait chair dans le sein d'une vierge, qu'il est mort sur la croix, est ressuscité, est monté au ciel, et a envoyé le Saint-Esprit. La foule prenait plaisir à l'écouter; mais les scribes et les pharisiens, irrités de ce qu'il avait rendu témoignage de Jésus, montèrent vers lui et lui dirent : « Nous vous avions prié de dé... « truire l'erreur du peuple au sujet de Jésus, et vous « l'avez augmentée. » Il leur répondit : « J'ai dissipé « l'erreur et enseigné la vérité.» Alors ils le précipitèrent du lieu de la pénitence, et se mirent à le lapider; car il n'était pas mort de sa chute, et s'était mis à genoux,

<«< rogavimus ut errorem tolleres populo de Jesu; tu << autem ampliâsti. » Quibus ille : « Ego errorem tuli <«<et veritatem ostendi. » Tunc præcipitaverunt eum ex alto, de pœnitentiâ videlicet; cœperuntque eum urgere lapidibus; quià non solùm dejectus mori non potuit, sed super genua sua procumbens orabat, dicens : « Rogo te, Domine Deus, remitte illis, quià <«< nesciunt quid faciunt. » Quumque eum sic orantem desuper lapidibus urgerent, unus sacerdotum, de filiis Rechab, exclamavit dicens : « Parcite, quæso, parcite! quid facitis? pro nobis orat hic justus quem «< lapidatis. » Tunc iratus quidam è Pharisæis perticam fullonis arripuit, percussitque fortiter in capite ejus, et excussit cerebrum ejus. Tali martyrio consummatus, sepultus est in eodem loco, propè templum; undè Josephus videtur sentire, quòd, propter mortem Jacobi justi, illa Hierosolymorum destructio, facta tempore Titi et Vespasiani, acciderit.

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CAPITULUM XV.

De perniciosis moribus Neronis (1).

NERO omnium vitiorum repletus nequitiâ, inter alia luxuriosissimus fuit, in tantum ut matris concu

(1) Vine. de Beauv. X, 7.

en adressant à Dieu cette prière : « Seigneur, pardon« nez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » Comme ils lui jetaient des pierres pendant qu'il priait, un des prêtres, descendant de Réchab, s'écria : « Que faites« vous? épargnez ce juste. Pendant que vous le lapi« dez, il prie pour nous. » Un des pharisiens, transporté de fureur, saisit le bâton d'un foulon, et lui en porta un coup si violent sur la tête, qu'il lui fit sauter la cervelle. Il fut enseveli près du temple, au lieu de son martire. Josèphe pense que ce fut à cause de la mort de saint Jacques-le-Juste, que Jérusalem fut détruite sous Titus et Vespasien.

OBSERVATION. Saint Jacques, dit le Mineur, premier patriarche de Jérusalem, fut massacré par les Juifs l'an 61 de notre ère. Il eut pour successeur son frère Simon, fils de Cléophas et de Marie, ainsi que lui, et, comme lui, parent de Jésus-Christ. F.

CHAPITRE XV.

Crimes de Néron.

NÉRON, Souillé de tous les vices, poussa surtout la débauche si loin, qu'il voulut, dit-on, jouir de sa mère, et que tout le monde l'en détourna, de peur que cette femme, impérieuse et violente, n'abusât de ce nouveau

bitum appetisse fertur (1). Sed ne ferox atque impotens mulier etiàm hoc genere gratiæ prævaleret, deterritum nemo dubitavit; ideoque meretricem, ad quam fama erat matri simillimam, inter concubinas recepit. Exhaustus et egens (2) calumniis rapinisque intendit animum. Templis cum pluribus dona detraxit, simulacraque ex auro vel argento fabricata conflavit. Parricida et cædes à Claudio exorsus est (3); cujus necis, etsi non actor, at certè conscius fuit. Octaviam uxorem sæpè frustrà strangulare meditatus (4), primò dimisit ut sterilem; sed improbante divortium populo, nec parcente conviciis, etiàm relegavit; denique occidit sub falso crimine adulteriorum. Pompeiam (5), post divortium Octavia, in matrimonium acceptam dilexit unicè; et tamen ipsam gravidam et ægram ictu calcis occidit. Nullum adeò necessitudinis genus est, quod non scelere perculerit. Antoniam, Claudii filiam, post Pompeia mortem, nuptias suas recusantem, quasi molitricem novarum rerum, interemit. Privignum adhuc impuberem, quià ferebatur ducatus et imperia ludere, mari mergendum servis ipsius, dum piscaretur, demandavit. Nutricis filium relegavit, quòd balueis in adventum suum extructis lavisset. Senecam præceptorem suum ad necem compulit; profectò (6) remedium ad fauces pol

(1) Suet. in Neron. c. 28.

(3) Ibid. c. 32.

(3) Ibid. c. 33.

(1) Ibid. c. 35.

(5) Lisez: Poppœam.

6) Lisez: Burrho præfee to au lieu de profectò.

genre de faveur; mais il plaça parmi ses concubines une courtisane qui ressemblait à Agrippine. Epuisé et sans ressources, il eut recours aux confiscations et aux rapines. Il s'empara des offrandes dans les temples, et fit fondre les statues d'or ou d'argent. A l'égard des meurtres et des parricides, son premier essai fut sur Claude Néron fut certainement complice de sa mort, s'il n'en fut pas l'auteur. Il voulut plusieurs fois étrángler sa femme Octavie, et la répudia d'abord sous prétexte de stérilité; mais le peuple blâmant ce divorce et s'emportant en invectives contre lui, il l'exila, et la fit périr ensuite comme coupable d'adultère. Il épousa Poppée après avoir répudié Octavie, et l'aima, uniquement; ce qui ne l'empêcha pas de la tuer d'un coup de pié pendant qu'elle était grosse et malade. Il n'y eut aucune espèce de lien qui pût garantir de ses attentats. Il accusa de conspiration et fit mourir Antonie, fille de Claude, qui refusait de prendre la place de Poppée. Il fit noyer son beau-fils par ses esclaves, pendant qu'il était à la pêche, parce que cet enfant s'amusait à jouer des commandemens et des empires. Il exila son frère de lait qui s'était lavé dans des bains préparés pour l'empereur. Il obligea son précepteur Sénèque de se donner la mort. Il avait promis à Burrhus, préfet du prétoire, un remède contre le mal de gorge; il lui envoya du poison. Il fit périr de la même manière de riches affranchis qui l'avaient fait adopter par Claude, et qui avaient été ses soutiens et ses conseillers. Comme sa mère observait et reprenait avec aigreur ses paroles et ses actions, il commença par la priver de ses honneurs et de sa puissance, et la bannit ensuite de sa présence et de son palais. Il prenait à tâche de la tourmenter; enfin, effrayé de ses menaces

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