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CHAPITRE VIII.

De la restauration du temple de Mars.

HUGUES De toul.

Ex la douzième année d'Octavien, ou environ, c'était une opinion commune que les Belges, pour avoir irrité autrefois le dieu Mars et l'avoir chassé de son propre temple, avaient attiré sur leur postérité le déluge de maux qu'elle souffrait. Lorsque l'édit de l'empereur qui rappelait les Belges dans leur patrie eut été publié, il se porta une multitude innombrable vers les ruines et les décombres du temple de Mars pour apaiser le dieu par des sacrifices et des immolations. Les uns immolaient leurs fils ou leurs filles, d'autres leurs femmes, plusieurs répandaient leur propre sang; on y égorgeait aussi toutes sortes d'animaux; enfin la dévotion du peuple était si grande, que rien n'était épargné pour se rendre la divinité propice. Il y eut une si grande affluence vers cet endroit, qu'en peu d'années, non-seulement les ruines du temple furent relevées, mais encore beaucoup d'autres édifices furent ajoutés à l'ancien.

CAPITULUM IX.

De controversia Galbæ et Crispini, occasione Fani-Martis.

ANIMADVERTENS igitur Galba, dux Tornacensium, quòd templum Martis sui territorii derelinquebatur, et populus sibi subjectus ad Fanum-Martis properaret atque remaneret, proposuit litem contrà Crispinum, volens ut prohiberet hujusmodi concursum, allegans quòd hoc posset in detrimentum Romanorum retorqueri. Respondit Crispinus hoc non posse fieri de levi, cùm circumdaretur castris munitissimis, utpotè oppidi Vallis-Senonensium, Burgi-Senonensium atque consimilium. Galba non contentus, post lites et contentiones, tandem coràm imperatoris legato Trullo proposuit, ut prohiberentur populi illùc Marti sacrificare, tum quia aliàs ab illo loco fuerat expulsus ignominiosè, tum etiàm quia ejus sacerdotes illùc fuerant occisi, et ejus Fanum exustum, et thesauri spoliati, et locus aliàs à Marte maledictus, et, juxtà commune proverbium, propter incolarum malitiam, filios incurrisse indignationem deorum : quare verisimiliter timendum erat ne populus suus illùc sacrificans Martis malivolentiam incurreret. Prætereà allegabat templum Martis sui territorii aliàs à Marte fuisse spe

CHAPITRE IX.

De la contestation élevée entre Galba et Crispinus, à l'occasion du temple de Mars.

GALBA, duc de Tournai, ayant observé que le temple de Mars, situé dans son gouvernement, était abandonné, et que le peuple qui lui était soumis accourait à Famars et y restait, eut une contestation avec Crispinus, afin d'empêcher ce concours, sous le prétexte qu'il pourrait causer de grands torts aux Romains. Crispinus répondit que ce qu'il craignait pouvait difficilement arriver, attendu qu'ils étaient entourés de toutes parts de châteaux forts, tels que ceux de Valenciennes, de Sébourg et autres semblables. Galba, peu satisfait de cette réponse, se décida, après plusieurs contestations, à porter sa cause devant Trullus, lieutenant de l'empereur, afin d'obtenir de lui une défense pour le peuple d'aller sacrifier dans le temple de Famars, tant parce que le dieu qu'on y adorait avait été jadis expulsé ignominieusement de ce lieu, que parce que ses prêtres y avaient été massacrés, son temple brûlé, ses trésors pillés, et l'endroit lui-même maudit par la divinité; et aussi parce que, d'après l'opinion vulgaire, les fils avaient encouru la colère de Mars à cause de la malice de leurs pères : c'est pourquoi l'on devait naturellement craindre que le peuple

cialiter electum, et, tempore persecutionis, sacerdotes ejus atque ministros suscepisse, nunquàm incolas contrà eos conspirâsse. Respondebat Crispinus, Mars nunc placatus morte patrum delectabitur sanguine filiorum. Perpendens Trullus periculum imminere, distulit ferre sententiam, ipsam imperatori reservans. Indè Treverim suam legationem perficiens, infrà annum idem Trullus decreta imperialia divulganda reportavit, inter quæ fuerunt ista.

CAPITULUM X.

Decreta imperialia divulgata per Trullum, imperatoris legatum.

PRIMÒ, quòd ex quo populus communis ad antiquum Fanum-Martis applicabatur et inclinabatur devotione, illuc omninò locus et fanum cum idolo et altare cum utensilibus repararentur; secundò, quòd sacerdotes antiqui, si viverent, aut eorum filii, omni tributo liberi ibidem restituerentur, ibidem officia sacerdotalia exercendo. Verùm quia Julius Cesar transportari fecerat Rhemis idolum aureum Martis,

qui viendrait sacrifier dans ce lieu ne restât exposé au courroux du dieu. Galba alléguait de plus que le temple, placé dans son gouvernement, avait été jadis l'objet d'une prédilection particulière de la part de Mars, que dans les tems de persécution ses prêtres et ses ministres s'y étaient réfugiés, et que jamais les habitans du voisinage ne s'étaient conjurés contre lui. Crispinus répondait au contraire que Mars, ayant été apaisé par le sang des pères, portait sur les fils toute sa bienveillance. Trullus voyant du danger à se prononcer, différa son jugement, et réserva cette affaire à l'empereur. Puis ayant fini fini sa légation à Trèves, il rapporta dans la même année le décret impérial dont nous avons parlé, et dont voici les principales dispositions.

CHAPITRE X.

Décrets impériaux publiés par Trullus, lieutenant de l'empereur.

ATTENDU que toute la population se portait avec déotion, et de préférence, vers l'ancien temple de Mars, l était ordonné d'abord que le lieu et le temple seraient entièrement restaurés, ainsi que l'idole, l'autel et tous les objets nécessaires au culte; en second lieu, que les anciens prêtres, s'ils étaient vivans, ou leurs fils, y seraient rétablis dans leur liberté et avec l'exemption de tout tribut, pour y exercer de nouveau leurs fonc

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