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Eucarius premier Evèque de Trèves, envoyé par Saint Pierre, vient pricher le Christianisme dans les Gautes.

LIVRE SIXIÈME.

CHAPITRE I.

Objet du premier concile assemblé à Jérusalem.

L'AUTEUR.

APRÈS avoir exposé, dans le livre précédent, comment la foi catholique fut enseignée et manifestée dans la Judée et dans la Palestine, aux apôtres, aux disciples et aux autres Juifs, ainsi qu'à un grand nombre des enfans d'Israël, nous allons montrer maintenant cette même foi répandue et prêchée dans la Gaule belgique, dans le Hainaut et dans les pays voisins, et, avec la grace de Dieu, nous ne perdrons pas de vue la tâche que nous nous sommes imposée. Nous commencerons par expliquer quelle fut la cause du premier concile convoqué à Jérusalem. COMESTOR. Quelques chrétiens vinrent de Judée à Antioche, encore imbus des erreurs des Juifs, et sortis de la secte des pharisiens; une grande discussion s'engagea entre eux et saint Paul et saint Barnabé, parce qu'ils enseignaient que la foi ne suffisait pas pour être sauvé, si l'on n'observait la loi, sentiment qui était partagé par beaucoup de gens attachés aux anciennes cou

quià prædicabant fidem absque legalibus non sufficere ad salutem, et consentiebant eis multi veteri consuetudine imbuti. Et statuerunt ut, pro hâc lite dirimendâ, ascenderent in Jerusalem ad majores apostolos, scilicet ad Petrum et Jacobum episcopum Hierosolymorum. Anno itaque Claudii quarto (1) ascendit Paulus cum Barnabâ, assumpto Tito, sicut ipse refert in epistolâ ad Galatas. Et qui descenderunt de Judæâ, ascenderunt contrà eos, scilicet quidam hæresi pharisæorum ad fidem conversi. Qui, cùm venissent Hierosolymam, et essent in præsentiâ apostolorum Petri et Jacobi et seniorum, surrexerunt contrà Paulum et Barnabam, dicentes : « Oportet circumcidi << fideles, et servare legem Moysi. » Et auditâ utriusque partis sententiâ, convenerunt apostoli et seniores, ut judicarent super hoc.Et post multam disceptationem, surgens Petrus rationabiliter ostendit non esse imponendum fidelibus jugum legis, quià ipse, consilio Dei, baptizaverat Cornelium, et prædicaverat gentibus evangelium; et Deus prædicationem ejus confirmaverat, fide mundans corda eorum, et antequàm baptizarentur, visibiliter mittens super eos SpiritumSanctum, nec indicens eis observantiam legalium. Et statim cœperunt Paulus et Barnabas narrare quanta signa et prodigia Deus fecerat in gentibus per eos. VINCENTIUS. Post hæc Jacobus, auctoritate pontificali, protulit definitivam sententiam, quià quæstio ità mota est in ecclesiâ hierosolymitanâ, cujus episcopus erat, nec poterat ad alium transferri, nisi per

(1) An 46 de J.-C.

tumes. On résolut, pour décider la question, d'aller trouver à Jérusalem les premiers apôtres, c'est-à-dire saint Pierre et saint Jacques, évêque de Jérusalem. La quatrième année du règne de Claude, saint Paul y alla donc avec saint Barnabé, menant Tite avec lui, comme il le dit lui-même dans l'épître aux Galates. Ceux qui étaient venus de Judée s'y rendirent de leur côté. C'étaient des pharisiens convertis à la foi. Lorsqu'ils furent arrivés à Jérusalem et qu'ils se trouvèrent en présence des apôtres saint Pierre et saint Jacques, et des anciens, ils s'élevèrent contre saint Paul et saint Barnabé, en disant : « Il faut circoncire les fidèles et a observer la loi de Moïse.» Ayant entendu les deux parties, les apôtres et les anciens s'assemblèrent pour décider cette difficulté. Après de longs débats, saint Pierre s'étant levé, démontra par le raisonnement qu'on ne devait point imposer aux fidèles le joug de la loi, puisque lui-même, suivant l'avertissement du Seigneur, avait batisé Corneille et prêché l'évangile aux gentils, et que Dieu avait sanctionné sa prédication en purifiant leurs cœurs et fesant descendre visiblement sur eux le Saint-Esprit avant qu'ils fussent batisés, et sans les assujettir à aucune observation de la loi. Saint Paul et saint Barnabé firent alors le récit de tous les signes et de tous les prodiges que Dieu avait opérés par eux parmi les gentils. VINCENT DE BEAUVAIS. Ensuite saint Jacques, en vertu de son autorité pontificale, prononça la sentence définitive, parce que la question ayant été élevée dans l'église de Jérusalem, dont il était évêque, ne pouvait pas être soumise à un autre juge, si ce n'est par voie d'appel; car saint Pierre n'était pas encore établi dans la chaire pontificale : il n'alla à Rome que quelque tems après, cette même

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