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rive droite du fleuve, et à huit mille pas de distance. On compte parmi ces forts celui de Catavulcus, situé sur le bord de l'Escaut; c'est probablement le lieu qu'on appelle aujourd'hui Escanaffle. Les Saxons bâtirent un autre fort dans la même contrée, mais sur les bords de la Denre. Les Franco-Tréviriens y en fondèrent un troisième, auquel ils donnèrent le nom de Flobert, leur chef. D'autres en construisirent aussi plusieurs que je passe sous silence pour être moins long. L'armée d'Ambiorix éleva encore beaucoup d'autres forteresses sur sa gauche, du côté de la Hayne, contre Crispus, dans la crainte qu'il n'eût envie de franchir cette rivière. Parmi ces forteresses on remarque d'abord celle qui fut bâtie sur le Mont de Brutus, et qui était juste vis-à-vis le château principal de Crispus, c'est-à-dire le château de Carus-Locus (1); ensuite le château qui a appartenu, long-tems après, à Gérard de Roussillon, et qui porte maintenant le nom de Gerardi-Mansus; enfin le château de Leuse. Ces deux derniers servaient de place de refuge et de sûreté aux Analdes qui les occupaient exclusivement. Ambiorix fonda son manoir au milieu des deux autres nations, assez près de la chaussée de Brunéhaut, dans un lieu qui porte son nom. Près de lui il plaça les Belges fugitifs, et ceux-ci élevèrent aussi un fort qui a conservé jusqu'à présent son nom de Belgis, mais qui est appelé Baluel en français. Les Éburons bâtirent le château qui porte maintenant le nom de Buri, et les Analdes celui qu'on appelle Anvin. Lorsque les bagages, les chariots, les provisions et les ouvrages destinés à la défense furent mis en bon état, les principaux officiers de l'armée entrèrent dans Nervie.

(1) Quarégnon.

diernum diem Belgis nuncupatur, gallicè Baluel (1). Eburii fundaverunt castrum nunc dictum Bury (2); Analdi fundaverunt castrum dictum Anvain (3). De sarcinis, curribus et recursu eorum necnon et defensionibus dispositi, notabiliores Nerviam pariter intra

verunt.

CAPITULUM LI.

Quòd Nervii Romanis rebellaverunt (4).

NERVII de adventu extraneorum gavisi, subitò Ciceronem cum suâ legione ferociter invaserunt, et diù perseverantes gravissimum pondus et durissimum insultum Romanis intulerunt, non sine damnis partis utriûsque; et, interfectis omnibus quos in silvis et extrà fortalitium repererunt, de lignis quæ Romani congregaverant ad eorum locum fortificandum, infrà diem naturalem, composuerunt Nervii cum Ambiorio centum et viginti turres (5), et usque ad perfectum de

(1) Le manuscrit de Saint-Germain dit Bailloel; c'est Bélœil, entre Chièvre et Condé.

(2) Buri, à une lieue à l'ouest de Bélœil.

(3) Le manuscrit de Saint-Germain dit Albain; c'est Anvin ou Auvaing, village à deux lieues et demie au nord-est de Tournai. (4) Voyez Comment., V, 7 et 8.

(5) Ces cent vingt tours furent élevées par les Romains pour fortifier leur camp, si l'on en croit Jules César.

OBSERVATION. Baudouin II, dit de Jérusalem, comte de Hainaut en 1070, se croisa pour la Terre-Sainte en 1096, et y mourut en 1098, après avoir contracté plusieurs engagemens pour se procurer de l'argent. Gérard de Roussillon, qui était de la même croisade, ainsi qu'on peut le voir dans l'Histoire de Languedoc par dom Vaissette, tom. 11, avait peut-être prêté de l'argent à Baudouin II, qui sans doute lui engagea le fief dont parle ici Jacques de Guyse, qui doit en être cru pour ce fait peu éloigné de son tems. F.

CHAPITRE LI.

Révolte des Nerviens contre les Romains.

LES Nerviens, comblés de joie par l'arrivée de ces secours étrangers, attaquèrent aussitôt Cicéron et sa légion. Le combat fut rude et long, et les deux partis y perdirent beaucoup de monde. Les Nerviens, après avoir massacré tous les Romains qu'ils rencontrèrent dans la forêt ou hors du camp, construisirent, sous la direction d'Ambiorix, et avec les bois que les ennemis avaient ramassés pour se fortifier, cent vingt tours qui furent achevées en un seul jour, d'où l'on peut juger du nombre des troupes nerviennes. Cicéron, voyant ces ouvrages menaçans, écrivit secrètement à César; mais le messager qu'il envoya fut arrêté et mis à mort par les Analdes, et ses dépêches furent interceptées et lues. Lorsqu'elles furent connues de l'armée, on veilla avec diligence jour et nuit à¦la garde des passages. Le lendemain, après l'achèvement des tours, les Nerviens et les Analdes, tels que de jeunes lions rugissant à la

duxerunt ex quibus colligitur illuc maximam fuisse populi multitudinem. Hæc advertens Cicero misit secretiùs litteras ad Cæsarem; sed ab Analdis nuntius capitur et occiditur, et litteræ perleguntur. Quibus auditis, omnes passus die noctuque sollicitiùs excubabantur. Die verò sequenti, turribus ad perfectum deductis, Nervii cum Analdis, velut leonum catuli, ad prædam rugientes fortalitium Ciceronis crudelissimè pervaserunt; sed Romani sicut exercitati cum prudentiâ et fortitudine congressum sustinentes, non solùm illâ die, sed septem diebus integris, sine diurnali pausatione, pugnaverunt, in noctibus quidquid dissipatum videbatur de die reparantes, et sic sine quiete illis septem diebus permanserunt. Undè Cicero proindè gravem, nec mirandum, incurrit infirmitatem; infirmi verò aut vulnerati tunc nullum recipiebant medicamentum. Tandem Cicero Vertigonem (1) appellavit, hactenùs ducem Nerviæ, qui priùs perpendens rebellionem futuram Nerviorum, cum Romanis seipsum tanquàm fidelissimum in præmissis incluserat cum totâ ejus familiâ, petivit consilium qualiter signare posset Cæsari statum eorum. Qui Vertigo disposuit quemdam servum suum Francionem Treverensem, et huic dederunt litteras. Qui de noctu inter bellantium catervas quia Treverensis securè passus pertransiit. In crastinum senatores Nerviorum signis præmissis vocaverunt Ciceronem à remotis. Cicero super turrim ligneam conscendens comparuit

(1) César le nomme Vertico, et dit seulement que c'était un Nervien de bonne famille.

à

vue de leur proie, attaquent avec furie le camp de Cicéron; mais les Romains, en soldats exercés, soutiennent l'assaut avec prudence et fermeté, non-seulement pendant toute la journée, mais encore durant sept jours entiers, sans prendre aucun repos, et en réparant la nuit les dommages du jour. Cette fatigue causa, sans qu'on doive en être étonné, une maladie grave Cicéron, qui, de même que tous les malades et les blessés, était privé de toute espèce de remèdes. Enfin il fit appeler Vertigon, ancien chef des Nerviens, mais qui, prévoyant leur prochaine rébellion, s'était enfermé dans le camp des Romains avec toute sa famille, pour preuve de sa fidélité. Cicéron l'ayant consulté sur le moyen d'informer César de leur position, Vertigon chargea de cette commission un de ses esclaves, Franco-Trévirien de nation, et lui remit les lettres de Cicéron pour César. Cet esclave passa tranquillement de nuit à travers les troupes des assiégeans, qui le prirent pour un des leurs. Le lendemain les sénateurs nerviens invitèrent Cicéron, à l'aide de signaux faits de loin, à se montrer pour entendre leurs propositions. Lorsqu'il fut monté sur une tour de bois, Ambiorix et le premier de leurs orateurs lui répétèrent, en présence des deux armées, tout ce que le même Ambiorix avait dit précédemment à Quintus Titurius, ainsi qu'on l'a rapporté ci-dessus, à savoir les obligations qu'il avait à César, le passage du Rhin par les Saxons, la conjuration de toute la France, unie aux Analdes et aux Saxons, contre les Romains, et enfin le massacre de la légion entière de Quintus Titurius et de toutes les cohortes de Lucius Cotta par les Analdes, les Tréviriens, les Éburons et les Saxons. Ensuite les Nerviens ajoutèrent : Cicéron, par amitié pour Cé

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