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hæc Mithridates cùm venisset Ephesum, crudeli præcepit edicto, ut per totam Asiam quicunque inventi essent cives romani, sub unâ die omnes necarentur; quod et factum est. Nec explicari aut comprehendi ullo modo verbis potest, quæ tunc multitudo civium romanorum cæsa sit, quis mœror plurimarum provinciarum, quis gemitus occidendorum pariter atque occidentium fuerit, cùm singuli quique aut perdere innocentes hospites et amicos, aut ipsi periclitari pœnâ hospitum cogerentur. Archelaus quoque dux Mithridatis cum centum viginti millibus peditum atque equitum in Achaiam præmissus, Athenas cunctamque Græciam, partim vi, partim deditione, obtinuit. Sylla, cui post consulatum mithridaticum bellum obvenerat, Archelaum apud Piræum, Atheniensium portum, septemplici muro communitum, diù obsedit.

CAPITULUM LXXVII.

De ortu Hericinorum.

LUCIUS.

CUM rex Saxonum Ansanorix regnum belgense subjecisset, et ad propria emcando, fluvium Rheni pertransire debuisset, edictum generale promulgari

vie, la consternation de plusieurs provinces, les gémissemens des bourreaux mêlés à ceux de leurs victimes, au milieu de cette alternative qui forçait chacun de livrer à la mort des hommes innocens, ses amis et ses hôtes, ou de subir soi-même la peine de leur avoir donné l'hospitalité. Archélaüs, général de Mithridate, ayant été envoyé dans la Grèce avec une armée de cent vingt mille hommes d'infanterie et de cavalerie, se rendit maître d'Athènes et de toute la Grèce, de force ou par capitulation. Silla, qui, après son consulat (1), avait été chargé de la guerre contre Mithridate, tint long-tems Archélaüs assiégé dans le port du Pirée, dont les murailles abattues par les Romains furent relevées jusqu'à sept fois.

(1) Ce consulat eut lieu l'an 88 avant notre ère, et la guerre de Mithridate contre les Romains commença cette année. F.

CHAPITRE LXXVII.

De l'origine des Herciniens.

LUCIUS.

LORSQUE le roi des Saxons Ansanorix eut subjugué le royaume des Belges, et qu'il se disposait à repasser le Rhin pour retourner dans ses États, il publia un

jussit, ut nullus secum nisi Saxones præcisè fluvium dictum sub pœnâ capitis transmearet, obsidibus duntaxat exceptis. Tunc innumerabilis populus qui sequebatur ipsum, ad littora remeans, quid ageret aut quò diverteret, penitùs ignorabat. Decreverunt tandem unum ex ipsis eligere qui dux eorum existeret, cui tanquàm regi pariter omnes obedirent. Elegerunt igitur quemdam Albanum Hericinum nomine, qui, velut tyrannus, terras, civitates et oppida, quæ Ansanorix rex Saxonum semidestructas reliquerat, invasit ; et spolians, diripiens et quasì omnia devastans, terras Eburionum, Analdorum, Bathuanorum, Tussenorum, et breviter à fluvio Rheni ad fluvium Mosæ, quod inferior Germania dicitur, suæ ditioni subjugavit. Tandem Mosam pertransiens reperit patriam infirmantem et à Saxonibus lamentabiliter contritam, quam ferociter invasit ; et pertransiens Rhetios et usquè ad Ruthenos et paludes Huynorum, brachium suæ tyrannidis extendit. Qui Nerviam obsederunt, et in obsidione oppidum construentes, nomen ducis eorum imponentes, usquè in hodiernum diem Hericinium (1) appellatur. Hic multa gravia Nerviæ inferens, sed nihil proficiens, civitatem mercurianam invasit, et obsidione vallavit, in quâ etiàm obsidione juxtà paludes oppidum construxit. Videns quòd nihil proficeret, recedens civitatem Serviæ obsidere disposuit. Timens autem Nervianos atque Mercuriales quos

(1) Hercinum, suivant le manuscrit de Saint-Germain. C'est sans doute le village d'Hérinnes que Lucius a en vue, et qui est à deux lieues au nord de Tournai; mais alors on doit lire Herinus, au lieu de Hericinus.

édit général, par lequel il était interdit à tout autre peuple qu'aux Saxons et aux ôtages qu'il emmenait avec lui de franchir le fleuve. Alors une multitude innombrable qui le suivait s'arrêta sur le rivage, sans savoir ce qu'elle ferait ni en quel lieu elle irait. A la fin, on convint de nommer un chef pris dans son sein et auquel tout le monde obéirait comme à un roi. Le choix tomba sur un Albanien nommé Héricinus, qui envahit en véritable tiran les terres, les cités et les bourgs que le roi des Saxons avait laissés à moitié détruits. Ravageant, pillant et dévastant tout ce qui se trouvait sur son passage, il réduisít sous sa domination le pays des Éburons, de l'Anhalt, des Bataves, des Tussènes (1), en un mot, tout ce qui s'étend entre le Rhin et la Meuse, et qui porte le nom de Germanie inférieure. Enfin, ayant passé la Meuse, il entra dans une contrée qui avait été déjà ruinée et dévastée horriblement par les Saxons, et qu'il envahit de nouveau en ennemi. Passant de là dans le territoire des Rhétiens, des Ruthènes et du Hainaut, il força tous ces peuples à se courber sous le bras de sa tirannie. Ensuite il assiégea Tournai, et son armée, durant le siège, construisit une forteresse, à laquelle elle donna le nom de son général, et qu'on nomme encore aujourd'hui Hérinnes. La ville de Tournai souffrit beaucoup de ses attaques; mais comme il vit qu'il ne pouvait s'en emparer, il fondit sur la ville de Mercure, qu'il entoura pour en faire le siège, pendant lequel il bâtit une forteresse près des marais. Tous ses efforts contre la place devenant inutiles, il se retira, et se porta contre la ville de Chièvres. Mais, concevant des crain

́1) Ce nom a sans doute été défiguré par les copistes; j'ignore à quel peuple il se rapporte,

subjicere non potuerat, disposuit ex adverso civitatis Serviæ, in nemoribus et paludibus, à parte montis Fani-Pan, castrum fortissimum construendum, quod nomine proprio ducis eorum Hericinium (1) decrevit perpetuò nominandum. Abhinc Serviam insultantes annis pluribus, sed fulta Nerviis, Mercurianis atque Ruthenis, viriliter se defendens, de Hericinis non curans, inconcussa permansit. Tandem Rutheni, Belgi, Nerviani, Rhetii circumvicinæque nationes cæteræ, insolentias atque tyrranides tolerare ampliùs non valentes, cunctis in unum congregatis, dictos Hericinos à Huyniâ Belgicâ ad silvas et nemora confugere compulerunt. Qui ab oppido prædicto Hericinio usquè ad fluvium Rheni, silvas repleverunt, fortissima loca in diversis montibus construentes, in maximum populum postmodùm succreverunt. Hericinus autem dux eorum, à quo omnes Hericini ducebantur, recollectis Albanis quos in Rhetiâ et alibì colligere valuerat, terram spaciosam, quæ postmodùm Albania et nunc Hasbania nuncupatur, populavit, multis ad Eburiam, Analdiam et Bathuanam remeantibus, qui ritus atque leges Belgorum suscipientes, justiùs solito vivere decreverunt.

(1) Herchies, entre Mons et Chièvre.

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