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enflammés au milieu du camp ennemi. Le feu qui prit sur-le-champ aux toits de chaume se propagea de toutes parts; mais les Romains, quoique brisés par les blessures, la fatigue, les veilles, et exposés aux flammes, gardèrent leurs postes. Enfin Cicéron fit passer à César des lettres attachées à un javelot, par lesquelles il lui annonçait qu'une légion avait été entièrement détruite, et que l'autre était sur le point de succomber.

CHAPITRE LII.

César domte avec la dernière cruauté les Nerviens rebelles.

CÉSAR, instruit des événemens par les lettres de Cicéron, dépêche aussitôt à Beauvais vers Marcus Crassus, pour qu'il vienne en toute hâte avec ses légions auprès de lui; ce qui fut exécuté. Il mande pareille

legionibus suis ad ipsum accederet; quod et fecit. Consimiliter mandavit Gaïo Fabio in Morianâ, ut sibi obviàm statim cum legione suâ properaret: et hoc idem fecit. Mandavit etiàm Tito Labieno in Treveri et Crispo in Belgi; sed obsessi ad ipsum minimè valuerunt pervenire: Cæsar, auditis periculis quibus subjiciebantur, ipsos excusavit. Cæsar igitur, cum suis legionibus et cohortibus paucis, territorium Nerviorum approximans, inquisivit de statu Ciceronis; auditâ relatione, dolens sibi rescripsit ut primam virtutem viriliter conservaret, sed et suos ad id faciendum prudenter animaret, et, brevi tempore delapso, ipsos visitaturus accederet. Has litteras tradidit cuidam militi Francioni, præcipiendo quatenùs dictas litteras dicto Ciceroni, vel per arcum aut per telum, infrà fortalitium projiceret Ciceronis; quod et factum est. Quibus post dies duos inventis, perlegit eas Cicero, cunctis audientibus. Gavisi Romani quidquid tribulationis et angustiæ sustinuerant præ nimio gaudio obliti sunt. Nervii, infrà paucos dies præsentientes adventum Cæsaris, obsidionem relinquentes, sexaginta millia pugnatorum contrà eum direxerunt. Cicero videns se ab obsidione liberatum, transmisit litteras per servum Vertigonis, quatenùs cautè incederet, quia Nervii contrà ipsum potenter incedebant. Quibus receptis, eas perlegens, locum sibi elegit propitium, et illùc residens, sua tentoria defixit, locumque fossatis, sudibus et palis circumvallando munivit. Præceperat verò Cæsar ut sic omnes adinvicem compremerentur atque agglobarentur ut à remotis

de

ment à Caïus Fabius, qui était à Moriane, d'accourir sans retard au-devant de lui avec sa légion; ce qui fut également exécuté. Il écrivit aussi à Titus Labienus, qui était à Trèves, et à Crispus cantonné à Belgis; mais ces deux généraux, se trouvant assiégés par les rebelles, ne purent arriver jusqu'à lui; et César, ayant su les dangers auxquels ils étaient exposés, les excusa. Alors César, avec ses légions et quelques cohortes, s'avança sur le territoire des Nerviens, et s'informa de la position de Cicéron. Les nouvelles qu'il en apprit, l'affligèrent profondément : il lui récrivit toutefois de se rappeler son ancienne valeur, et d'animer ses troupes à tenir ferme, lui promettant du reste qu'avant peu tems il l'aurait joint. Cette lettre fut confiée à un soldat appelé Francion, avec la charge de la remettre à Cicéron, et, si cela n'était pas possible, de l'attacher à une flèche ou à une javeline qu'il lancerait dans le camp; ce qui fut exécuté. La lettre resta deux jours sans être remarquée enfin on la trouva, et Cicéron la lut à haute voix en présence de l'armée. Les Romains oublièrent, au milieu de la joie dont ils furent transportés, toutes les fatigues et toutes les extrémités qu'ils avaient souffertes. Cependant les Nerviens, instruits bientôt de l'approche de César, abandonnent le siège, et marchent à sa rencontre au nombre de soixante mille combattans. Dès que Cicéron vit qu'il n'était plus assiégé, il envoya, par l'esclave de Vertigon, des lettres à César pour l'avertir de s'avancer avec précaution, parce que les Nerviens marchaient au-devant de lui avec des forces considérables. César, après avoir lu les dépêches de son lieutenant, choisit une position favorable, et, s'y arrêtant, y fit dresser ses tentes, et fortifia son camp en l'entourant de fossés, de pieus et de palis23

III.

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paucissimi viderentur. Inter Nervios et Cæsarem erat vallis profunda, in cujus profundo rivulus effluebat. Exspectabat Cæsar ut vallem dictam Nervii pertransirent; Nervii verò in principio hoc idem à Romanis exspectabant. Mandaverunt deniquè Nervii omnes Saxones, Analdos, Eburones et Belgos, quos sciebant in eorum territorio advenisse, cum gente Ambiorii atque Catavulci, et ipsos exspectabant à Burbantiâ venturos. In crastinum Nervii transierunt rivum et vallem non pauci, et Romanos circumdantes aliqualiter invaserunt. Præceperat Cæsar ut fugam fingerent militibus suis; Nervii hoc considerantes nuntiaverunt suis, qui uno impetu omnes vallem et rivum transierunt, non exspectando illos quos in Burbantiâ mandaverant. Tunc Romani manifestiùs fugam fingentes sua tentoria diripiebant, et ignem in straminibus mittentes. Credebant Nervii Romanos omninò velle fugere, hæc manifestiùs perpendentes, et paucitatem Romanorum considerantes, lichias, palos et sudes fortalitii Cæsaris manibus diripiebant, et fossas lignis et lapidibus implentes, jam de facto victoriam sperabant obtinere; et eccè subitò Cæsar fecit omnes introitus sui fortalitii aperiri, et impetu eodem ex insperato omnes pariter exierunt, et saltu gravissimo cum barritatione Nervios invaserunt. Qui nimiùm stupefacti et attoniti omnes dorsa verterunt, nec solus inventus est qui ferienti defensionem ostenderet. Tunc cæde gravissimâ exercente, populum magnum occiderunt; fugiendo enim per vallem se ipsos occidebant. Occisi sunt die illâ sexaginta millia

sades. Il avait ordonné à ses troupes de se resserrer et d'occuper le moins d'espace qu'il leur serait possible, afin de paraître de loin encore moins nombreuses. Entre les Nerviens et César était une vallée profonde, au milieu de laquelle coulait un ruisseau. César attendait que les Nerviens franchissent la vallée, et les Nerviens attendirent d'abord la même chose de la part des Romains; ils mandèrent aussi à leur secours tous les Saxons, les Analdes, les Éburons et les Belges, dont ils connoissaient l'arrivée dans leur pays avec les troupes d'Ambiorix et de Catavulcus, et ils croyaient qu'ils viendraient bientôt tous ensemble du Brabant pour se joindre à eux. Néanmoins quelques Nerviens se hasardent le lendemain à franchir le ruisseau et la vallée, et, courant autour du camp, attaquent çà et là les Romains. César avait ordonné à ses soldats de faire semblant de fuir : les Nerviens les voyant prendre la fuite, en donnèrent avis aux leurs, qui franchirent d'un seul trait le ruisseau et la vallée, sans attendre l'arrivée de leurs camarades qui devaient venir du Brabant. Alors les Romains feignirent encore davantage de prendre la fuite, et se mirent à détruire leurs tentes, et à livrer aux flammes leurs toits de chaume: ce qui persuada encore mieux aux Nerviens qu'ils cherchaient à leur échapper. C'est pourquoi étant imbus de cette idée, et considérant le petit nombre de leurs adversaires, ils se mettent aussitôt à arracher les barrières, les pieus et les palissades du camp de César, et à remplir les fossés de bois et de pierres, dans l'espoir de remporter sur-le-champ une facile victoire. Mais César fait soudain ouvrir toutes les portes, et tous ses soldats, se précipitant à la fois dehors, fondent avec impétuosité, et en poussant de grands cris, sur les Nerviens. Ceux

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