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» retirer, je leur offre une sortie libre et sûre à travers » mon duché. Et je leur conseille d'aller rejoindre » Titus Labienus à Trèves, ou Crispus près de Belgis, » ou Cicéron près de Tournai, afin qu'ils puissent se » secourir mutuellement; car la force est beaucoup plus grande unie que divisée. Si donc ils veulent » suivre mes conseils, l'honneur de César et du peuple › Romain sera sauvé; mais s'ils les méprisent, je prends › les dieux à témoins, que j'ai payé ma dette à César, » et que j'ai fait pour lui tout ce que je pouvais faire. » Les députés ayant pris congé d'Ambiorix, répétèrent en présence de tous les Romains tout ce qu'il avait dit. Lorsque l'armée en eut connaissance, elle fut extrêmement troublée. Lucius Cotta s'écriait, qu'on ne devait ajouter aucune confiance aux conseils d'un ennemi. Les uns disaient une chose, les autres une autre, et tous se trouvaient dans la dernière perplexité. Quintus Titurius conseillait la retraite. Lucius Cotta soutenait un avis opposé; enfin Quintus Titurius, qui était le chef de la légion, fit annoncer la retraite. Lucius Cotta, qui ne commandait que les cohortes, fut saisi de douleur à ce signal, et dit à ses centurions : « Puisqu'ils se › préparent à la retraite, suivons-les, et mourons avec » eux. » Le jour suivant, dès l'aurore, lorsqu'on fut au moment du départ, chacun prit son rang, se confiant dans une marche paisible, et l'armée se dirigea vers Titus Labienus, partagée en corps nombreux, à cause des bagages et de la multitude des chariots. Cependant Ambiorix, qui avait envoyé pendant la nuit des espions autour du camp romain, ayant appris d'eux que les ennemis se disposaient à partir, entra avec ses troupes dans une forêt, qui se trouvait de chaque côté d'une vallée boiseuse, à deux mille pas du camp, et

suum silvam ultrà vallem saltuosam ingressi, latuerunt in duabus excubiis solùm constituti citrà videlicet et ultrà vallem.

CAPITULUM XLIX.

Qualiter Ambiorius dux proditoriè interfecit Romanos (1).

CUM autem, circà solis ortum, Romani juxtà dictam silvam pertransirent, et vallem longam quasi omnes descendissent, Catavulcus se opposuit inter locum quem Romani reliquerant et dictam vallem ; Ambiorius ex alterâ parte vallis ipsos immaniter invasit, et, interfectis sarcinarum ductoribus, reliquos ferociter est aggressus telorum volatu, lapidum jactu, ac fundarum impetu; Romani verò superiùs projicere non valebant, nec erat eis salus nisi in clypeorum tecturâ. Quintus Titurius hæc animadvertens, stupefactus, mandavit ut sarcinæ dimitterentur omninò, et adinvicem conglobarentur, proùt meliùs possent. Lucius Cotta nondùm totaliter vallem intraverat, sed declinum vallis possidebat; qui videns qualiter Romani debacchabantur, ad adversarios, propter vallem et saltuositatem montis, accedere non valebat, neque reverti,

(1) Voyez Comment., V, 6.

dressa deux embuscades, l'une à droite, l'autre à gauche de la vallée.

CHAPITRE XLIX.

Ambiorix surprend les Romains dans une embuscade et les taille en pièces.

LORSQU'AU point du jour les Romains eurent pris leur chemin le long du bois, et qu'ils furent descendus dans le vallon, Catavulcus se plaça entre la position qu'ils venaient de quitter et le vallon; et du côté opposé Ambiorix fondit sur eux avec furie. Les conducteurs des bagages ayant été tués, les autres soldats furent assaillis par une grêle de traits, de pierres et de balles. Les Romains ne pouvant attaquer de bas en haut, n'avaient d'autre espoir de salut que dans le rempart qu'ils se formaient de leurs boucliers. Quintus Titurius, au milieu de la surprise que lui causa un pareil événement, ordonna d'abandonner entièrement les bagages: et de se former en corps, le mieux qu'il se pourrait. Lucius Cotta, qui n'était pas encore entièrement engagé dans le vallon, en occupait la pente; il voyait la déroute des Romains, mais le vallon et le bois qui couvrait la montagne l'empêchaient de joindre l'ennemi; d'un autre côté, il ne pouvait revenir sur ses pas, à cause de Catavulcus qui pressait son arrièregarde. Les Romains, malgré ces désavantages, soutin

propter Catavulcum qui retrò suos jungebat; sustinuerunt igitur Romani omnes insultus ab ortu solis usquè ad nonam. Proclamari autem fecerat Ambiorius, sub pœnâ capitis, ut nullus ad sarcinas derelictas accederet pro prædâ, sed ad victoriam anhelarent. Tandem Romani declinum montis, per formam transversi cunei, impetuosè scandentes, à parte loci undè recesserant aliqui, alii verò ab aliâ parte consimiliter ascendentes, cum occisione gravi partis utriûsque : Lucius Cotta à fulmine fundæ in facie percussus semimortuus cecidit, Quintus Lucanius, Lucius Cotta et Sabinus et Lucius Petrosidius aquilifer interficiuntur; Quintus Titurius (1) à longè Ambiorium perpendens, misit sibi nuntium, qui diceret, quòd pacta teneret, et milites romanos in pace demitteret. Tunc Ambiorius mandavit sibi, quòd securè, fide pollicitâ, ad ipsum accederet. Quintus Titurius, contrà decretum Lucii Cottæ, utens consilio sibi subditorum, illùc cum tribunis et centurionibus accessit; et de concordiâ et pacifico eorum recessu tractantes, ex insperato supervenerunt Franci qui parlamentum circumdantes, Quintum Titurium cum omnibus tribunis et centurionibus illùc inermes occiderunt. Tunc Ambiorius cum sequacibus barritonum facientes, victoriam proclamaverunt, sonitu quorum tota vallis resonabat. Quod audientes Romani de salute desperati sunt; Ambiorius verò declinum montis descendens, cæteros

(1) L'auteur, comme on le voit, fait deux personages de Q. Titurius Sabinius, nommant l'un Q. Titurius, et l'autre Sabinus, de qui il vient de rapporter la mort.

messe,

rent l'attaque depuis le lever du soleil jusqu'à la neuvième heure. Ambiorix avait fait défense aux siens, sous peine de mort, de s'arrêter au pillage des bagages, leur ayant recommandé de ne s'attacher qu'à la victoire. Enfin les Romains ayant donné à leur corps la forme d'un coin renversé, franchissent avec impétuosité la montagne, les uns remontant par les chemins d'où ils étaient descendus, les autres par d'autres voies, mais tous avec une perte de monde considérable. Lucius Cotta, frappé au visage d'un coup de fronde, tombe à demi mort sur la place; Quintus Lucanius, Sabinus et le porte-aigle Lucius Pétrosidius sont tués avec Lucius Cotta. Quintus Titurius, découvrant de loin Ambiorix, lui envoya un député pour l'engager à tenir sa proet à laisser passer les Romains sans les combattre. Ambiorix lui fit réponse de venir le trouver, en lui donnant sa parole qu'il ne lui serait fait aucun mal. Alors Quintus Titurius, suivant le conseil de ses soldats, et méprisant celui de Lucius Cotta, se rend avec les tribuns et les centurions qui l'entouraient, auprès d'Ambiorix; mais pendant qu'ils traitent ensemble d'un accord et du passage des Romains, les Francs accourent soudain, environnent le lieu de la conférence, et massacrent Quintus Titurius et tous ses officiers qui étaient sans armes. Aussitôt Ambiorix et ses compagnons poussent des hurlemens en signe de victoire, et font retentir de leurs cris tout le vallon. Les Romains, qui les entendirent, désespérèrent de leur salut, et furent tués en grande partie par Ambiorix, qui fondit sur eux du haut de la montagne. Ceux qui parvinrent à se sauver regagnèrent le camp d'où ils étaient partis, et s'y mirent en sûreté. Mais dans la nuit suivante, les chevaliers et les centurions de Lucius Cotta s'étant mis

III.

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