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que

suite informé du nombre de leurs morts, on lui répondit de six cens sénateurs qui étaient sortis en armes, il en restait seulement trois, et que des soixante mille combattans que la ville seule avait fournis, et sans compter les troupes alliées, il n'en était revenu que six cens, dont le plus grand nombre languissait couvert de blessures. César, sur ce rapport, leur fit rendre les tentes, les villages, les châteaux et tout ce qui paraissait leur appartenir. Ensuite il manda Vertigon et les sénateurs de la cité qui se rendirent à ses ordres, et lui jurèrent à genoux, tant en leur nom qu'au nom de toute la cité, une fidélité perpétuelle à lui et aux Romains. Alors César constitua, en leur présence, Cicéron duc et capitaine de leur ville pour la république, et lui ordonna d'y passer l'hiver, et de détruire le reste des habitans de Belgis qu'il pourrait trouver. Après avoir réglé ces choses en vainqueur, il prépara ses légions et ses autres troupes à la conquête de la dernière partie du royaume, et envoya des espions chez les Atrébates et les Morins. Ces peuples, ayant tenu conseil entre eux, résolurent de se rendre au vainqueur, aux mêmes conditions que les autres cités : ce qui leur fut accordé. César fut ensuite informé que les Saxons, les Suèves, les Analdes et plusieurs autres nations avaient passé le Rhin pour venir au secours de la ville de Belgis, et qu'ayant appris sa destruction, ils étaient rentrés dans leurs pays, à l'exception des Analdes qui avaient voulu secourir les Nerviens. Il conduisit donc ses légions contre eux, et les rencontra sur les bords de la Meuse; mais ils entrèrent dans un château d'une prodigieuse hauteur, et qui de toute ancienneté porte le nom de Saxonicum; puis résistant avec fermeté aux Romains, ils leur causèrent de grands

pletis, audivit Cæsar quòd Saxones, Suevi et Analdi (1) et plures aliæ nationes Rhenum transierant, ut Belgi civitati auxilium præstarent; sed ejus auditâ destructione, omnes repatriârunt, demptis Analdis, qui decreverunt Nerviis succurrere. Contrà quos suas direxit legiones, et ipsos suprà Mosam reperiens, castrum quod ab antiquo dicitur Saxonicum (2) miræ altitudinis sublimatum, intraverunt. Qui viriliter Romanis resistentes, intulit eis multa damna. Cæsar cernens inaccessibilitatem loci, à parte Mosæ circuivit, tandemque terram satis coæquatam castro reperit. Licèt pons (3) esset ducentorum pedum, et eo ampliùs. profunditatis, invasit castrum. Deridebant eos Analdi; tandem post multa bella, et proditiones factas ex parte Analdorum, quas Cæsar ægrè pertulit, finaliter castrum cepit, et omnes Analdos, propter eorum proditiones, servituti vendidit: majores eorum, capitibus amputatis, in flumine projici jussit. Credens igitur Cæsar quòd regnum Belgensium esset totaliter sibi favorabiliter subjectum, decrevit versùs Italiam accedere, et de legionibus disponens, posuit unam in Nerviâ, et eis præfecit Ciceronem (4), prout dictum

(1) César nomme ici les Aduatiques seulement, lesquels habitaient le pays de Namur. Comment. 7.

(2) Le village de Sassogne, dont il a déjà été question, se trouve près de la Sambre; il s'agit probablement ici du fort Sampson, situé entre Namur et Huy.

(3) César ne dit pas que cette place se trouvait sur la Meuse, et ne fait nulle mention du pont dont parle Jacques de Guyse.

(4) A la fin de ce chapitre et dans le suivant, les dates et les faits sont présentés autrement que dans les Commentaires de Jules

dommages. César jugeant le fort inaccessible, en fit le tour du côté de la Meuse, et ayant découvert enfin une position d'un niveau presque égal à celui du château, il l'attaqua, quoiqu'il fût entouré d'un fossé profond au moins de deux cens piés. Les Analdes commencèrent par se moquer de ses efforts; à la fin, après de fréquentes attaques, et après avoir essuyé de leur part plusieurs trahisons, qui excitèrent sa colère, il s'empara du fort, et vendit en esclavage tous les Analdes qui s'y trouvaient, pour les punir de leur perfidie; quant aux chefs, il leur fit couper la tête, et fit jeter leurs corps dans la rivière. Alors César, qui croyait avoir entièrement subjugué et soumis le royaume belge, se disposa à passer en Italie, et assignant leurs quartiers à ses légions, en plaça une à Tournai, et lui donna Cicéron pour chef, ainsi que nous l'avons dit; il en établit à Moriane une autre, commandée par Caïus Fabius; à Trèves une troisième, sous la conduite de Quiricus; à Beauvais une quatrième, sous celle de Publius. Après ces arrangemens, César partit pour Venise.

César, suivant lesquels Q. Cicéron ne fut envoyé chez les Nerviens, pour y prendre ses quartiers avec la légion qu'il commandait, qu'après la seconde expédition de César dans la Bretagne. Comment. V, 6.

est; in Morino posuit aliam cui præfecit Gaium (1); in Treveri tertiam, et huic præfecit Quiricum (2); in Belvaco quartam, et huic præfecit Publium (3); et his sic ordinatis, versùs Venesias profectus est (4).

CAPITULUM XLVI.

Quòd ferè tota Gallia Romanis rebellavit (5).

ACTOR.

QUIA verò à proposito disgredi non intendo, nisi quantùm ad aliqua accidentia, sine quibus substantia rei gestæ quam perscrutor declarari non valet; idcircò Cæsaris facta, quæ in annis quibus post destructionem Belgis in Galliis militans feliciter triumphavit, non

(1) Il s'agit ici de Caïus Fabius, que César, après son retour de sa seconde expédition contre les Bretons, plaça avec une légion chez les Morins. Ibid.

(2) Je ne sais quel Romain est désigné sous ce nom de Quiricus; mais on ne trouve dans César que T. Labienus qui ait été cantonné chez les Tréviriens. Ibid. III, 2; et V, 6.

(3) Publius Crassus avait ses quartiers d'hiver chez les Bellovaques, lorsque Cicéron fut attaqué et enfermé dans son camp par les troupes d'Ambiorix. Ibid. V, 8.

(4) Il ne faut pas confondre Venise, qui n'existait pas encore, avec le pays des Vénètes, qui répond au département du Morbihan.

(5) Le soulèvement des Éburons, des Aduatiques et des Ner

CHAPITRE XLVI.

La Gaule presque tout entière se révolte contre les Romains.

L'AUTEUR.

COMME je ne veux m'écarter du plan que j'ai choisi, qu'en faveur de quelques événemens particuliers dont la connaissance est essentielle pour comprendre la matière que je traite, je ne raconterai pas tous les triomphes que César remporta dans les Gaules, pendant les années qui suivirent la destruction de Belgis, et je ne m'arrêterai qu'à ceux qui se rapportent à l'histoire que j'écris. Mais attendu que plusieurs auteurs, tels que Julius Celsus, Suétone, Orose, Hélinand, Henri de Tournai et Hugues de Toul, traitent de ce sujet, et que l'un avance ce que l'autre omet, tandis que l'un omet ce qui nous est fourni par un autre; j'ai pris le parti de composer ma relation en les

viens, eut lieu en l'an 54 av. J.-C., quatre ans après la première invasion de César dans les Gaules. Jacques de Guyse ne parlera pas du soulèvement général des Gaulois qui éclata en l'an 52.

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