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CHAPITRE XLIII.

Attaque des Romains par les Nerviens.

PENDANT que les six légions dont nous avons parlé étaient occupées à dresser leurs pavillons et leurs tentes sur la montagne qui se trouvait près de Nervie, César, étant arrivé avec le reste de ses troupes au pié de la première montagne que les légions avaient franchie, vit de loin les Nerviens, s'élançant hors du bois, fondre avec impétuosité sur les Romains, enfoncer les légions et exercer un horrible carnage : des troupes fraîches sortaient de la forêt pour remplacer celles qui étaient fatiguées, et qui s'y retiraient avec sécurité, de sorte que le combat se continuait sans relâche et avec la même ardeur. Les généraux des ennemis étaient Publionatus, nommé autrement Biduonat, et Vertigon. A cette vue, César fut vivement affligé; il ignorait aussi ce qu'il devait faire. Il ne savait, dans sa surprise, comment porter secours à ses légions, s'il valait mieux lever l'aigle, ou faire sonner les trompettes, ranger son armée en bataille, ou rallier les fuyards, former les rangs, ou charger en désordre les ennemis. Ce qui l'avait jeté dans cet embarras, c'était l'attaque soudaine et imprévue des Nerviens. Cependant deux choses le rassuraient d'abord ses soldats étaient aguerris, habiles à manier les armes et endurcis aux fatigues des

men in duobus, videlicet, in eo quòd sui exercitati erant, et ad bella doctissimi et duri ad tolerandum pondus grave; secundò præceperat eis, à tempore quo de Belgi recesserant, quòd nullus dux, necessitate quâcunque imminente, legionem sibi commissam, per spatium ducentorum pedum elongaret. Tandem Cæsar aquilam elevari jussit et suos specialiter decimæ legionis ad virtuosè dimicandum viriliter animavit. Intereà Biduonatus et Vertigo cum suis scalis decenter ordinatis montem in quo Cæsar erat, disruptis sex primò legionibus, jam conscenderant, et, ignorante Cæsare, cum quatuor legionibus quas Cæsar sperabat ordinare, congrediebantur. In quo bello militiæ disciplina minimè à Romanis fuit observata, quippè qui dispersi et sine ordine subitò fuerant circumclusi. Ibidem multi Romanorum perierunt, et in tantum ut Cæsar cogeretur retrocedere; multi etiàm fugam inierunt.

CAPITULUM XLIV.

De bello Nerviorum contrà Julium Cæsarem et Romanos.

ADERANT illùc milites treverenses cum Cæsare, qui de acie recedentes nuntiaverunt Treverensibus Romanos esse penitùs devictos. Decima verò legio videns

combats; ensuite il avait défendu à tous ses généraux, dès l'instant qu'il s'éloigna de Belgis, de ne laisser, en aucun cas et dans aucune circonstance quelque grave qu'elle fût, les légions qu'ils commandaient s'écarter à plus de deux cens piés les unes des autres. A la fin il fit élever l'aigle, excitant les siens, et principalement ceux de la dixième légion, à combattre avec courage. Cependant Biduonat et Vertigon, après avoir taillé en pièces les six légions, déjà parvenus avec leurs divisions disposées pour le combat sur la montagne où se trouvait César, et, sans que celui-ci en fût informé, étaient aux prises avec quatre légions qu'il attendait pour les mettre en ordre de bataille. Les Romains observèrent mal, dans cette mêlée, leur discipline accoutumée, et furent subitement enveloppés pendant qu'ils étaient dispersés et sans ordre. Il en périt un si grand nombre, que César fut contraint de reculer; beaucoup aussi furent mis en fuite.

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CHAPITRE XLIV.

Combat des Nerviens contre Jules César et les Romains.

CÉSAR avait dans son armée des cavaliers tréviriens qui l'abandonnèrent, et annoncèrent à leurs compatriotes que les Romains avaient été entièrement défaits.

III.

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Morinos, Attrebatenses et Vermendenses à latere modicùm sequestrari, usquè ad ripariam persecuti sunt ipsos, et, multis occisis, reliquos effugere coegerunt. Hæc animadvertentes duces Biduonatus et Vertigo, sperantes quòd essent Nervii qui fugam petierant, suas acies paulisper retraxerunt, et in duas partes se diviserunt; cujus rei series multùm complacuit Romanis, et ipsi interim disciplinæ militari decenter se coaptaverunt, illæ saltim tres legiones, aliæ verò super campos dispersæ undiquè invehebantur. Cæsar verò scire cupiens qualiter res agebatur, cum aliis legionibus paululùm de monte descendens vidit suos terribiliter debacchari, et dolore cordis tactus intrinsecùs, suos cupiens succurrere, dùm approximaret, habuit Biduonatum cum suis Nerviis obviàm, qui maximam multitudinem interfecerant Romanorum, nec sanguine eorum vix satiari poterant; Cæsar, quia tunc inermis erat, cujusdam militis scutum et gladium arripiens, infrà spissitudinem adversariorum subintrans, primò Biduonatum perpendit, quem percutiens validissimo impetu, ipsum usquè ad pulmonem transfodit, et cadens in terram mortuus inter pedes exspiravit. Tunc Cæsar voce validissimâ suos exhortans proclamavit : « Vos, Ro» mani, constanter agite, et viriliter pondus susti>> nete; jàm enim prostravi mortuum Biduonatum, >> adversarium vestrum. » Quod audientes Romani vires resumpserunt; Nervii verò, qui priùs victores videbantur, in brevi se retraxerunt, et Vertigoni mortem Biduonati nuntiantes, ad iterùm pugnandum

La dixième légion ayant vu les Morins, les Atrébates et les Véromanduens séparés un peu des autres troupes, les poursuivit jusqu'à la rivière, et en ayant tué une partie, força l'autre à prendre la fuite. Les généraux Biduonat et Vertigon, témoins de cette défaite, et s'imaginant que c'étaient les Nerviens qui fuyaient, se replièrent et partagèrent leurs troupes en deux corps; ce qui fit un grand plaisir aux Romains, qui profitèrent de ce relâche pour reprendre leur ordre de bataille accoutumé : je ne parle que de trois de leurs légions, car la quatrième était dispersée dans la campagne. César, voulant savoir où en était le combat, descendit un peu la montagne avec ses autres légions, et découvrit avec douleur tout le désordre des siens. Il résolut aussitôt de se porter à leur secours; mais dans sa marche il rencontra Biduonat à la tête des Nerviens, qui avaient fait mordre la poussière à une foule de Romains, et qui semblaient toujours altérés de sang. Comme César était sans armes, il arrache le bouclier et l'épée à l'un de ses soldats, et se précipitant au plus épais des ennemis, il aperçoit Biduonat, lui porte un coup vigoureux qui le perce jusqu'au poumon, et le fait tomber mort à ses piés. Alors élevant la voix : « Courage, Ro» mains,» s'écrie-t-il, « soutenez le choc avec fermeté : déjà Biduonat, votre adversaire, vient d'expirer sous mes coups. >> Ces paroles donnent aux Romains une nouvelle énergie; tandis que les Nerviens, qui semblaient un moment auparavant les vainqueurs, se hâtent d'effectuer leur retraite; mais après avoir annoncé à Vertigon la mort de Biduonat, ils rétablissent leurs rangs pour recommencer le combat. Vertigon, la nouvelle de la mort de son collègue, abandonne les deux légions avec lesquelles il était aux prises, et ral

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