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CAPITULUM XLII.

Quòd Cæsar disposuit civitatem Nerviensem invadere (1).

Ex historia HELINANDI, SUETONII, JULII CELSI, HUGONIS et HENRICI, canonici tornacensis, in vulgari.

DESTRUCTA autem civitate Belgis, intellexit Cæsar quòd civitas Nerviæ se disposuerat ad sibi viriliter et omnimodè resistendum; malèque contentabantur de civitatibus regni quæ se Romanis sine bello subdiderant, et de Romanis et eorum moribus obloquebantur. Quibus auditis, Cæsar condoluit. Nervii autem, dùm Cæsar Belgis obsederat, suam et tunc disposuerant civitatem; videbant et audiebant quotidiè qualiter res gerebantur in eâdem. Providerant primò civitati, et impuberes et decrepitos unacum prægnantibus et infirmis ad loca inaccessibilia lutosa et paludosa cum provisionibus transmiserant; posteà fasciculos lignorum, spinarum, ramusculosque arborum et truncos

(1) Le fond des récits renfermés dans ce chapitre et les trois suivans se retrouve dans les Commentaires de César, II, 5 et 6.

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César se prépare à attaquer la cité des Nerviens.

Extrait de la version vulgaire d'HÉLINAND, de SUÉTone, de JULIUS CELSUS, de HUGUES, et de HENRI, chanoine de Tournai.

APRÈS la destruction de la ville de Belgis, César apprit que la cité des Nerviens s'était préparée à lui opposer partout une vigoureuse résistance, qu'elle était irritée contre les villes qui s'étaient soumises à lui sans combattre, et parlait mal des Romains et de leur conduite : ce qui lui causa un sensible chagrin. Les Nerviens, pendant que César assiégeait Belgis, avaient mis leur ville en état de défense, et se tenaient chaque jour au courant de ce qui se passait. Pour se débarrasser des personnes inutiles, ils avaient envoyé les enfans et les vieillards, les femmes enceintes et les infirmes, avec des provisions, dans des lieus inaccessibles, humides et marécageux; ensuite ils avaient abattu toutes les broussailles, les buissons, les arbrisseaux et les arbres tout autour de leur ville, qu'ils avaient munie de toutes sortes d'armes pour l'attaque et pour la défense. Plusieurs de ceux qui avaient

in civitatis circuitu resperserant, et omnibus armorum generibus, sive ad resistendum sive ad invadendum, dictam præmunierant civitatem. Plures enim de reliquiis belgensis civitatis jam in dictâ civitate recepti erant, qui de formâ et modo Romanos recipiendi et pugnandi, de quibus Belgenses condolebant, quæ aliter fecerant, ipsos informaverunt. Misit tandem Cæsar exploratores qui locum specularentur, ad obsidendum eam; et repererunt montem latum declinantem versùs aquam, quæ Sabina vocabatur (1), trium pedum profunditatis habentem; inter dictam ripariam et dictum montem erat alius monticulus, et inter dictos montes erat circiter ducentorum pedum distantia. In summitate verò montis et ripariæ contiguatim erat silva magna, spissa et condensata. Transmisit igitur Cæsar suam gentem versùs Nerviam, cum curribus et quadrigis, et præmisit legiones sex cum balistariis et fundibulariis, quæ impetu primario ripariam Sabinam transeuntes et Nervios penetrantes, montem versùs civitatem conscendere aggressi sunt. Cæsar verò cum residuo gentis suæ retrò sequebatur, quodam modo parvipendens Nervios, credens regnum Belgorum totaliter subjugâsse, ex eo quòd Belgim destruxerat, non advertens quòd fugitivi Belgis ac etiàm totiùs regni, necnon et Analdi plures et Tungrini, et circà Rhenum nationes plures; ab aliâ verò parte, Morini, Atrebatenses et reliquiæ Vermendorum et aliarum civitatum regni, ut saltim civitatem illam contrà Romanos tuerentur, illùc concurrerant.

(1) La Sambre.

échappé du sac de Belgis, s'étaient réfugiés chez les Nerviens, auxquels ils avaient appris la manière la plus avantageuse de combattre et de repousser les Romains, en changeant aussi plusieurs de leurs dispositions qu'ils avaient trouvées mauvaises. Enfin César ayant envoyé des éclaireurs reconnaître une position favorable pour faire le siège de la place, ils observèrent une grosse montagne, dont la pente était tournée du côté de la Sambre, qui n'avait en cet endroit que trois piés de profondeur. Un monticule se trouvait entre la montagne et la rivière; un espace d'environ deux cens piés séparait la montagne et le monticule, et un bois vaste, touffu et épais s'étendait depuis le sommet de la montagne, jusqu'à la rivière. César fit marcher son armée sur Nervie avec ses chars et ses quadriges, et envoya devant six légions avec des balistaires et des frondeurs, qui, au premier choc, franchirent la Sambre, enfoncèrent les Nerviens, et s'efforcèrent de gravir la montagne qui était près de la ville. César suivait avec le reste de ses troupes sans s'inquiéter beaucoup des Nerviens, parce qu'il s'imaginait avoir subjugué entièrement le royaume des Belges en détruisant Belgis, sans songer que les fugitifs de Belgis et de tout le royaume, beaucoup d'Analdes et de Tongriens, et plusieurs nations des bords du Rhin, d'une part, et, de l'autre, les Morins, les Atrébates, le reste des Véromanduens et des autres cités de l'empire étaient accourus à Nervie pour la défendre contre les Romains.

CAPITULUM XLIII.

Quòd Nervii Romanos invaserunt.

DUM autem sex dictæ legiones in dicto monte de tentoriis, accubitibus et tabernaculis disponerent, et Cæsar cum residuo suæ gentis alium montem, quem dicti transierant, advenisset, prospexit Nervios extrà silvam ferocissimè prosilire et Romanos aggredi, et in tantum quòd impetu primario dictas legiones penetrârunt, et multos eorum ad terram mortuos prostraverunt; et dùm illi fessi erant, alii recentiores ab eâdem silvâ progredientes impetum renovabant, et fessi pacificè dictam silvam subintrabant. Horum autem Nerviorum duces erant Publionatus sive Biduonatus, quod idem est, et Vertigo (1). Hæc perpendens Cæsar, dolens obstupuit, et quid agere deberet penitùs ignorabat; qualiter dictis succurreret legionibus distractus ignorabat, meliùs an aquilam elevare, aut buccinas clangere, aut acies ordinare, aut dispersos revocare, aut suos informare, aut adversarios sine disciplinâ militari velociùs invadere. Sic autem distrahebatur, eo quòd subitò et ex insperato tàm potenter in tali dispositione sui congrediebantur. Confortabatur ta

(1) César ne nomme que Boduognatus.

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