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« P. 537. Il semble croire que l'opinion de Descartes touchant l'ame des bestes est quelque chose de beau, qui me paroît à moy un paradoxe ridicule.

« P. 380. Il prend mon père pour moy. Je ne sçavois pas encore si bien escrire en françois, et j'ay escrit très peu de lettres au P. Mersenne. J'estudiois à Breda du temps que cette lettre est datée sçavoir, en avr. 1640. J'avois 19 ans.

« P. 374. Ce n'estoit pas Schotenius l'ancien, mais son fils Er. Schotenius, qui a traduit et commenté la géométrie de M. Descartes. Les vers sur le portrait de Descartes estoient de mon frere aisné, aujourd'huy secretaire du roy de la Grande Bretagne. Le portrait estoit bien mal fait.

« P. 297. Je ne sçay qui a pu si mal informer l'autheur que de dire que M. Pollot auroit esté professeur à Breda. Rien n'est plus faux. M. Pollot n'y a jamais songé. Il estoit gentilhomme de M. le prince d'Orange, Er. Henry. Je doute s'il savoit le latin. Il allègue le tome II des lettres de Descartes, p. 308. Il faut le voir.

« P. eadem. Un autre aussi grand abus, en ce qu'il dit que j'ay esté un des trois curateurs de l'Académie de Breda, fondée en 1646. C'estoit mon père. Je n'avois alors que dix-sept ans. Il prend la lettre de mon père, escrite du camp au païs de Waes, pour la mienne. Je ne fus jamais au camp.

« P. 290. Il veut de rechef que M. Pollot ait esté professeu à Breda, et qu'il ait rendu cette Université cartésienne ce qui est faux. Il allègue le tome III des Lettres de Descartes, p. 622. M. Descartes y dit qu'on luy mande que M. Pollot est appelé à la profession, mais je crois qu'il y a un nom pour un autre.

a Ibidem. Je ne sache point aussi qu'il y ait eu un professeur du nom de Joorson, du moins en 1647. Quand je vins à Breda, il n'y estoit point, ni du depuis.

« Ibidem. Il me fait de rechef curateur de l'Université de Breda. J'avois dix-sept ans seulement. Il est vray que j'avois estudié la géométrie et l'analyse de M. Descartes sous Schooten pendant un an à Leyden. Mais je n'avois point eu M. Pel pour maistre, sinon que j'entendis deux ou trois de ses leçons publiques à Breda. Il allègue Lipstorpii specim. p. 13, 14, 15. Lipst. ne dit pas ce que j'ay appris de Pel.

« P. 299. Ce n'est pas moy, mais ce doit avoir été mon père, qui a rendu tesmoignage de mon frère aîné et de moy et non pas de mon cadet. Ce frère aîné estoit auprès de mon père à l'armée. Il avoit appris conjointement avec moy à Leyde de Er. Schooten; mais ses emplois, où il entra jeune, ne luy permirent pas de continuer l'estude des mathématiques; et mon cadet n'y sçut jamais rien, n'ayant point d'inclination pour cela. De sorte que c'est un abus de dire que nous sommes tous devenus grands mathématiciens, et c'est faire trop d'honneur à moy aussi bien qu'à mes frères. Tous les éloges qui suivent ici de M. Descartes sont sans doute de mon père et non pas de moy.

« P. 292. Je doute fort si la lettre qu'il m'attribue, adressée au P. Mersenne, n'est pas de mon père. Je ne crois pas qu'en 1646 j'eusse encore lu le livre de Regius, ni ne me souviens pas de l'avoir trouvé fort à mon gré. Il allègue pourtant une lettre de Chr. Huygens au P. Mersenne, de 1646, 21 aoust.

« P. 157. Ce sera encore une lettre de mon père au

P. Mersenne, en avril 4642. Je n'avois que treize ans et n'avois nul commerce encore avec le P. Mersenne.

« P. 46. Mon père ne fit jamais travailler aux verres de M. Descartes, mais un habile tourneur qu'il connoissoit l'entreprit à Amsterdam, qui y perdit ses peines et bien de l'argent.

« P. 266. Ce ne sont pas les poésies latines de mon père qui avoient paru auparavant l'année 1645, mais les Flamandes. Leur titre estoit Otia, ou heures de loisir. Elles avoient paru dès l'an 1624, et luy avoient fait plus d'honneur que les latines.

PREMIER VOLUME.

« P. 267. Je ne sçay pourquoy il y a partout dans les lettres de Descartes Zuytlichem. Mon père écrivoit Zuylichem. Il fait ici beaucoup d'honneur à mon père.

« P. 268. J'ay le traité de méchanique dont il parle, de la main de M. Descartes.

« P. 317. Je parle du mesme traité. Il ne comprend qu'une telle quelle démonstration des cinq puissances méchaniques.

P. 348. Il fait bien de l'honneur icy à ma mère et à nous tous. Il est vray qu'elle avoit beaucoup d'inclination aux sciences, mais elle ne sçavoit pas le latin, et ces vers à Barleus, dont il parle, estoient de mon père qui les donna comme d'elle en plaisantant.

« P. 207. Touchant les vibrations ou centres d'agitation, Roberval y trouva très peu, sçavoir le centre de vibration du secteur de cercle; M. Descartes rien. J'ai achevé tout ce qui regarde cette matière, et j'ai donné des démonstrations dans mon traité de l'Horloge.

« P. 434. Il méprise avec raison l'explication des parélies de M. Gassendi qui est mal entendue, mais celle que luy mesme donne dans ses Météores est ridicule et très aisée à réfuter.

« M. Descartes n'a pas connu quel seroit l'effet de ses lunettes hyperboliques, et les a présumées incomparablement plus qu'il ne devoit, n'entendant pas assez cette théorie de la dioptrique, ce qui paroît par sa démonstration très-mal basée des télescopes; il ne sçavoit pas le défaut des réfractions, remarqué par Newton. Nous serions heureux s'il n'y avoit que le défaut de la figure sphérique.

« Ne seroit-ce pas plus d'honneur à M. Descartes si on avoit omis un grand nombre de petites particularités sur sa vie? Ou faut-il croire que c'est un avantage ou une chose à souhaiter d'être ainsi connu à la postérité par des particularités et des circonstances qui n'ont rien de grand ni d'extraordinaire ? Il me semble que si on nous avoit laissé de tels mémoires de la vie d'Epicure ou de Platon, ils n'ajouteroient rien à l'estime que je fais de ces grands hommes. Outre que ces petites choses ne méritent pas d'occuper un lecteur.

« Cet endroit où il raconte comment il avoit le cerveau trop échauffé et capable de visions, et son vœu à NotreDame-de-Lorette, marque une grande foiblesse, et je crois qu'elle paroîtra telle mesme aux catholiques qui se sont défait de la bigoterie.

« M. Descartes avoit trouvé la manière de faire prendre ses conjectures et fictions pour des véritez. Et il arrivoit à ceux qui lisoient ses Principes de philosophie quelque chose de semblable qu'à ceux qui lisent des romans qui

plaisent et font la mesme impression que des histoires véritables. La nouveauté des figures de ses petites particules et des tourbillons y font un grand agrément. Il me sembloit, lorsque je lus ce livre des Principes la première fois, que tout alloit le mieux du monde, et je croyois, quand j'y trouvois quelque difficulté, que c'étoit ma faute de ne pas bien comprendre sa pensée. Je n'avois que quinze ou seize ans. Mais y ayant du depuis découvert de temps en temps des choses visiblement fausses et d'autres très-peu vraisemblables, je suis fort revenu de la préoccupation où j'avois été, et à l'heure qu'il est je ne trouve presque rien que je puisse approuver comme vray dans toute la physique, ni métaphysique, ni météores.

« Ce qui a fort plu dans le commencement, quand cette philosophie a commencé de paroître, c'est qu'on entendoit ce que disoit M. Descartes, au lieu que les autres philosophes nous donnoient des paroles qui ne faisoient rien comprendre, comme ces qualitez, formes substantielles, espèces intentionnelles, etc. Il a rejetté plus universellement que personne cet impertinent fatras. Mais ce qui a surtout recommandé sa philosophie, c'est qu'il n'en est pas demeuré à donner du dégoût pour l'ancienne, mais qu'il a osé substituer des causes qu'on peut comprendre de tout ce qu'il y a dans la nature. Car Démocrite, Épicure et plusieurs autres des philosophes anciens, quoiqu'ils fussent persuadez que tout se doit expliquer par la figure et le mouvement du corps et par le fluide, n'expliquoient aucun phénomène, en sorte qu'on en restoit peu satisfait; comme il paroît par les chimères touchant la vision, où ils vouloient qu'il se détache continuellement des pellicules très-déliées des corps, les

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