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Beton an 12/12 ~
TRAGEDIE

EN CINQ ACTES,
ET EN VERS

PAR MONSIEUR

DE VOLTAIRE.

VIENNE EN AUTRICHE

Chez JEAN PIERRE VAN GHELEN, Imprimeur de la
Cour de fa Majefté Imperiale & Royale,

MD CCL IV.

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JUNIUS BRUTUS,

VALERIUS PUBLICOLA, Confuls.

TITUS, fils de Brutus.

OLA.}

TULLIE, fille de Tarquin.
ALGINE, Confidente de Tullie.
ARONS, Ambaffadeur de Porfenna.
MESSALA, Ami de Titus.

PROCULUS, Tribun Militaire.

ALBIN, Confident d'Arons.

SENATEURS.

LICTEURS.

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ACTE PREMIER.

SCENE PREMIERE.

BRUTUS, LES SENATEURS.

(Le Théatre représente une partie de la maison de Confuls fur le mont Tarpeien; le temple du Capitole fe voit dans le fond. Les Sénateurs font affemblés entre le temple & la maison, devant l'autel de Mars. Brutus & Valerius Publicola, Con` fuls, prefident à cet assemblée; les Sénateurs font rangés en demi- cercle. en demi- cercle. Des Licteurs avec leurs faifceaux font debout derriere les Sénateurs.)

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Que les Dieux de Numa, vos vertus & nos Loix;

Enfin notre ennemi commence à nous connaitre.

Ce fuperbe Tofcan qui ne parloit qu'en Maître,
Porfenna, de Tarquin ce formidable appui,
Ce Tyran, Protecteur d'un Tyran comme lui,
Qui couvre de fon camp les rivages du Tibre;
Refpecte le Sénat, & craint un Peuple libre.
Aujourd'hui devant vous abaiffant la hauteur,
Il demande à traiter par un Ambaffadeur.
Arons, qu'il nous députe, en ce moment s'a
vance;
Aux Sénateurs de Rome il demande audience;
Il attend dans ce Temple, & c'eft à vous de voir
S'il le faut refufer, s'il le faut recevoir.

VALERIUS PUBLICOLA.

Quoiqu'il vienne annoncer, quoiqu'on puisse

en attendre ; Il le faut à fon Roi renvoyer fans l'entendre; Tel eft mon fentiment. Rome ne traite plus Avec fes ennemis que quand ils font vaincus. Votre Fils, il est vrai, vengeur de fa patrie, A deux fois repoussé le Tyran d'Etrurie; Je fai tout ce qu'on doit à fes vaillantes mains; Je fai, qu'à votre exemple il fauva les Ro

mains :

Mais ce n'eft point affez. Rome, affiégée en

core,

Voit dans les Champs voifins ces Tyrans qu'el

le abhorre
Que

Que Tarquin fatisfaffe aux ordres du Sénat,
Exilé par nos loix, qu'il forte de l'Etat,
De fon coupable afpect qu'il purge nos Frontieres,
Et nous pourrons enfuite écouter fes prieres.
Ce nom d'Ambaffadeur a paru vous frapper;
Tarquin n'a pu nous vaincre, il cherche à nous
tromper.

L'Ambaffadeur d'un Roi m'est toujours redou

table,

Ce n'est qu'un ennemi fous un titre honorable. Qui vient, rempli d'orgueil ou de dexterité, Infulter ou trahir avec impunité.

Rome! n'écoute point leur féduifant langage; Tout art t'est étranger, combattre eft ton parta

ge;

Confonds tes ennemis de ta gloire irrités; Tombe, ou punis les Rois, ce font-là tes Traités.

BRUTUS.

Rome fait à quel point fa liberté m'est chere, Mais, plein du même efprit, mon fentiment dif.

fere. Je vois cette Ambaffade, au nom des Souverains, Comme un premier hommage aux Citoyens Romains; Accoûtumons des Rois la fierté defpotique, A traiter en égale avec la République, Attendant que du Ciel rempliffant les Décrets, Quelque jour avec elle ils traitent en Sujets. Arons vient voir ici Rome encor chancelante, Découvrir les refforts de fa grandeur naiffante, A 3

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