Obrazy na stronie
PDF
ePub

>> assurément et avec une entière certitude, que si » cette maison de terre et de boue dans laquelle >> nous habitons, est détruite, nous avons une autre » maison qui n'est pas bâtie de main d'homme, la» quelle nous est préparée au ciel (1) ». O conduite miséricordieuse de celui qui pourvoit à tous nos besoins! « Il a dessein, dit excellemment saint Jean » Chrysostôme (2), de réparer la maison qu'il nous » a donnée : pendant qu'il la détruit et qu'il la ren» verse pour la rebâtir toute neuve, il est nécessaire » que nous délogions ». Car que ferions-nous dans ce tumulte et dans cette poudre ? Et lui-même nous offre son palais, il nous y donne un appartement pour nous faire attendre en repos l'entière réparation de notre ancien édifice. Ne craignons donc rien, mes Frères; songeons seulement à bien vivre : car tout est en sûreté pour le chrétien. Tu n'oses pas, chrétien, tu te défies de tes œuvres; songe donc

à cette assurance.....

(1) II. Cor. v. 1. — (2) Homil. in dict, Apost. De dormientibus, etc. tom 1, pag. 764.

I.ER SERMON

POU

LE I.ER DIMANCHE DE L'AVENT,

PRÉCHÉ DEVANT LE ROI.

Sur la nécessité pressante de s'éveiller, de sortir de sa langueur, et de travailler sans délai à son salut.

Hora est jam nos de somno surgere.

Il est temps désormais que nous nous réveillions de notre sommeil. Rom. XIII. II.

Le croira-t-on, si je le dis, que presque toute la nature humaine est endormie, et qu'au milieu de cette action si vive et si empressée qui paroît principalement à la cour, la plupart des hommes languissent au dedans du cœur dans une mortelle léthargie? Nul ne veille véritablement, que celui qui est attentif à son salut. Et s'il est ainsi, chrétiens, qu'il y en a dans cet auditoire qu'un profond sommeil appesantit! qu'il y en a qui en prêtant l'oreille n'entendent pas, et ne voient pas en ouvrant les yeux, et qui peut-être malheureusement ne se réveilleront pas encore à mon discours! C'est l'intention de l'Eglise de les tirer aujourd'hui de ce per

nicieux assoupissement. C'est pourquoi elle nous lit dans les saints mystères de ce jour, l'histoire du jugement dernier; lorsque la nature étonnée de la majesté de Jésus-Christ, rompra tout le concert de ses mouvemens, et qu'on entendra un bruit tel qu'on peut se l'imaginer parmi de si effroyables ruines, et dans un renversement si affreux. Quiconque ne s'éveille pas à ce bruit terrible, est trop profondément assoupi, et il dort d'un sommeil de mort. Toutefois si nous y sommes sourds, l'Eglise pour nous exciter davantage, fait encore retentir à nos oreilles la parole de l'apôtre. Le grand Paul mêle sa voix au bruit confus de l'univers, et nous dit d'un ton éclatant : O fidèles, « l'heure est venue » de nous éveiller » Hora est jam nos de somno surgere. Ainsi je ne crois pas quitter l'Evangile, mais en prendre l'intention et l'esprit, quand j'interprète l'épître que l'Eglise lit en ce jour. Fasse celui pour qui je parle, que j'annonce avec tant de force ses menaces et ses jugemens, que ceux qui dorment dans leurs péchés se réveillent et se convertissent! C'est la grâce que je lui demande par les prières de la sainte Vierge.

C'est une vérité constante que l'Ecriture a établie et que l'expérience a justifiée, que la cause de tous les crimes et de tous les malheurs de la vie humaine, c'est le défaut d'attention et de vigilance. Si les justes tombent si souvent, perdent la grâce après une longue persévérance, c'est qu'ils s'endorment dans la vue de leurs bonnes œuvres. Ils pensent avoir vaincu tout-à-fait leurs mauvais désirs la confiance qu'ils ont en ce calme, fait qu'ils aban

donnent le gouvernail, c'est-à-dire qu'ils perdent l'attention à eux-mêmes et à la prière. Ainsi ils périssent misérablement, et pour avoir cessé de veiller, ils perdent en un moment tout le fruit de tant de travaux. Mais si l'attention et la vigilance est si nécessaire aux justes, pour prévenir leur chute funeste, combien en ont besoin les pécheurs pour s'en relever et pour réparer leurs ruines? C'est pourquoi de tous les préceptes que le Saint-Esprit a donnés aux hommes, il n'y en a aucun que le Fils de Dieu ait répété plus souvent, que les saints apôtres aient inculqué avec plus de force, que celui de veiller sans cesse. Toutes les épîtres, tous les évangiles, toutes les pages de l'Ecriture sont pleines de ces paroles : « Veillez, priez, prenez garde, soyez prêts à toutes les heures; parce » que vous ne savez pas à laquelle viendra le Sei»gneur ». En effet, faute de veiller à notre salut el à notre conscience, notre ennemi qui n'est que trop vigilant, et nos passions qui ne sont que trop attentives à leurs objets, nous surprennent, nous emportent, nous mettent entièrement sous le joug, et traînent nos ames captives devant le redoutable tribunal de Jésus-Christ, avant que nous ayons seulement songé à en prévenir les rigueurs par la pénitence. C'est ce dangereux assoupissement que craignoit le divin Psalmiste, lorsqu'il faisoit cette prière : « Eclairez mes yeux, ô Seigneur, de peur » que je ne m'endorme dans la mort (1) ». C'est pour prévenir l'effet de cette mortelle léthargie, que l'apôtre nous dit aujourd'hui : « Mes Frères,

>>

(1) Ps. XII. 4.

» l'heure est venue de vous réveiller de votre som

>> meil ».

Et moi pour suivre ses intentions, je combattrai tout ensemble le sommeil et la langueur; le sommeil qui nous rend insensibles; la langueur qui nous empêchant de nous éveiller tout-à-fait et de nous lever promptement, nous replonge de nouveau dans le sommeil. Je vous montrerai en deux points, premièrement, chrétiens, que ceux-là sont trop nonchalamment et trop malheureusement endormis, qui ne pensent pas à Dieu ni à sa justice : secondement que l'heure est venue de nous réveiller de ce sommeil; et que cette heure, c'est l'heure même où nous sommes présentement, et celle où je vous excite et où je vous parle. Ainsi après avoir éveillé ceux qui dorment dans leurs péchés, je tâcherai de vaincre les délais de ceux qui disputent trop long-temps avec leur paresse. Voilà simplement et en peu de mots le partage de mon discours. Donnez-moi du moins vos attentions dans un discours où il s'agit de l'attention elle-même.

PREMIER POINT.

AFIN que personne ne croie que c'est un crime léger de ne penser pas à Dieu, ou d'y penser sans considérer combien c'est une chose terrible de tomber entre ses mains, j'entreprends de vous faire voir que ce crime est une espèce d'athéisme.

Dixit insipiens in cordesuo, Non est Deus, dit le psaume LII.; « L'insensé a dit en son cœur, Il n'y a » point de Dieu ». Les saints Pères nous enseignent que nous pouvons nous rendre coupables en plu

« PoprzedniaDalej »