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ciens in vobis quod placeat coram se per Jesum Christum (1): « Que Dieu vous rende parfaits en » toute bonne œuvre; afin que vous fassiez sa vo» lonté, lui-même faisant en vous ce qui lui est » agréable par Jésus-Christ » : Quod placeat coram se,... in omni bono, « ce qui lui est agréable.... »>> en toute bonne œuvre ». C'est une suite de la loi éternelle par laquelle Dieu aime le bien; c'est justice mais aptet nos, faciat in nobis. Il est juste que cette pierre soit mise au plus haut de cet édifice, qu'elle fasse le chapiteau de cette colonne qu'elle soit mise en vue sur ce piédestal; mais c'est parce qu'il a plu à l'ouvrier de la façonner de la sorte. Plus il y a de mérite, plus il y a de grâce: plus il y a de justice, plus il y a de miséricorde. C'est pourquoi les vingt-quatre vieillards jettent leurs couronnes aux pieds de l'Agneau (2). Combat de Dieu et de l'homme. Dieu leur donne; voilà la justice ils la lui rendent par actions de grâces; c'est qu'ils reconnoissent la miséricorde Gratias Deo qui dedit nobis victoriam (3): « Grâces soient >> rendues à Dieu qui nous a donné la victoire ». Ravissement des saints en voyant la miséricorde divine Benedic, anima mea, Domino, qui coronat te in misericordia et miserationibus (4) : « O mon » ame, s'écrient-ils, bénis le Seigneur, qui te com» ble des effets de sa miséricorde et de sa tendre >> compassion ». Voyez la miséricorde encore plus évidemment reconnue au couronnement : Qui replet in bonis desiderium (5), « c'est lui qui remplit () Hebr. xi. 21. (2) Apoc. IV. 10. — (3) I. Cor. xv. (4) Ps. CIL. 1, 4. (5) Ibid. 6.

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» tous nos désirs par l'abondance de ses biens, en >> nous traitant selon sa miséricorde ». Amour prévenant dès l'éternité, par lequel il les a choisis; par quels secrets il a touché leurs cœurs; le soin qu'il a eu de détourner les occasions, les périls infinis du voyage se connoîtront à la fin, lorsqu'ils seront arrivés, voyant les damnés, et que la seule miséricorde les a triés : Misericordia ejus præveniet me (1), « sa miséricorde me préviendra » : Misericordia ejus subsequetur me (2), « sa miséricorde » m'accompagnera ». Le peu de proportion de leurs œuvres avec leur gloire : Supra modum, in sublimitate, æternum gloriæ pondus (3); « un poids éter» nel d'une gloire souveraine et incomparable ». Ils ne peuvent comprendre comment une créature chétive a été capable de tant de grandeur. Alleluia : Dieu les loue, ils louent Dieu (4). Vous avez bien fait, leur dit Dieu : Quia digni sunt (5); « parce qu'ils en sont dignes ». C'est vous qui l'avez fait : Omnia opera nostra operatus es in nobis, Domine (6) : «< vous avez, Seigneur, opéré en nous toutes nos » œuvres ». C'est à ce lieu de paix que nous aspirons; c'est après cette patrie bienheureuse que notre pélerinage soupire; c'est à cette miséricorde que nous espérons. Se peut-il faire que nous attendions tant de grâces sans en vouloir faire à nos frères? La miséricorde nous environne de toutes parts Misericordia ejus circumdabit me (7). Cet exemple de notre Dieu ne nous attendrit-il pas ? Si un maître est indulgent à ses domestiques, il ne (1) Ps. LVIII. II. — (2) Ps. xx11.6.- (3) II. Cor. IV. 17.—(4) Apoc. XIX. 1, 3, 4, 6. —(5) Ibid. 111. 4. (6) Isai. XXVI. 12.- (7) Ps. XXXI. 10.

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peut souffrir les insolens et les fâcheux : il veut que sa douceur serve de loi à toute sa famille. Sous un père si bon que Dieu, quelle douceur pouvons-nous prétendre, si nous sommes durs et inexorables? Vous voyez donc déjà, chrétiens, la liaison qu'il y a entre la miséricorde reçue et la miséricorde exercée mais entrons plus profondément dans cette matière, et expliquons notre seconde partie.

SECOND POINT.

Je crois que vous voyez aisément que de tous les divins attributs celui que nous devons reconnoître dans un plus grand épanchement de nos cœurs, c'est sans doute la miséricorde. C'est celui dont nous dépendons le plus : nous ne subsistons que par grâce: il faut la reconnoître en la publiant ; la publier en l'imitant: Estote misericordes, sicut et Pater vester misericors est (1): « Soyez miséricordieux comme » votre Père est miséricordieux ». Nous ayant faits à son image, il n'aime rien plus en nous que l'effort que nous faisons de nous conformer à ses divines perfections. Saint Paul aux Colossiens, après leur avoir montré la miséricorde divine dans la grâce de leur élection, conclut en ces termes : Induite vos ergo sicut electi Dei, sancti et dilecti (2) : « Re» vêtez-vous donc, comme étant élus de Dieu, » saints et bien-aimés, d'entrailles de miséricorde:>> electi, élus, par miséricorde et par grâce: dilecti, bien-aimés, par pure bonté: sancti, saints, par la rémission gratuite de tous vos péchés : Induite vos

(1) Luc. vi. 36. (2) Colos. 11. 12.

ergo viscera misericordiæ: « revêtez-vous donc » d'entrailles de miséricorde ».

Pouvez-vous mieux confesser la miséricorde que vous recevez, qu'en la faisant aux autres en simplicité de cœur? Si vous êtes durs et superbes sur les misérables, il semble que vous ayez oublié votre misère propre. Si vous la faites aux autres dans un sentiment de tendresse, vous ressouvenant des grâces; c'est alors que vous honorez ces bienfaits : c'est là le sacrifice que demande sa miséricorde : Talibus hostiis promeretur (1): « c'est par de semblables hos>> ties qu'on se rend Dieu favorable ». Il y a un sacrifice de destruction, c'est le sacrifice de la justice divine, en témoignage qu'elle détruit les pécheurs. Mais le propre de la miséricorde, c'est de conserver: il lui faut pour sacrifice conserver les pauvres et les misérables: voilà l'oblation qui lui plaît. Vous prétendez au royaume céleste; Dieu vous en a donné la connoissance; il vous y appelle par son évangile, il vous y conduit par sa grâce: Quid retribuam Domino (2)? « que rendrai-je au Seigneur »? Quelle victime lui offrirez-vous? voyez tous ces pauvres malades: offrez-lui ces victimes vivantes et raisonnables, conservées et soulagées par vos charités et par vos aumônes. Ils sont dans la fournaise de la pauvreté et de la maladie; que ne descendez-vous avec la rosée de vos aumônes? O sacrifice agréable! Viscera sanctorum requieverunt per te, frater (3): « Les cœurs >> des saints ont reçu beaucoup de soulagement de » votre bonté, mon cher frère ». A qui cela convient-il mieux, sinon aux pauvres malades? Je ne (2) Ps. cxv. 3.-— (3) Philem. 7.

(1) Hebr. XIII. 16.

néglige pas pour cela les autres; mais je prête ma voix à ceux-ci, parce qu'ils n'en ont point. Voyez quelle est leur nécessité. Nous naissons pauvres ; Dieu a commandé à la terre de nous fournir notre nourriture ceux qui n'ont point ce fonds, imposent un tribut à leurs mains; ils exigent d'elles ce qui est nécessaire au reste du corps: voilà le second degré de misère. Quand ce fonds leur manque par l'infirmité, mais encore y a-t-il quelque recours; la nature leur a donné une voix, des plaintes, des gémissemens; dernier refuge des pauvres affligés pour attirer le secours des autres. Ceux dont je parle n'ont pas ces moyens : ils sont contraints d'être renfermés : leurs plaintes ne sont entendues que de leur pauvre famille éplorée, et de quelques-uns de leurs voisins, peut-être encore plus misérables qu'eux. Mais dans l'extrême misère, quand on a l'usage de son esprit libre, la nécessité fait trouver des inventions: le leur est accablé par la maladie, par les inquiétudes, et souvent par le désespoir. Dans une telle nécessité, puis-je leur refuser ma voix ?

Combien de malades dans Metz! Il semble que j'entends tout autour de moi un cri de misère : ne voulez-vous pas avoir pitié ? leur voix est lasse, parce qu'elle est infirme: moins je les entends, et plus ils me percent le cœur. Mais si leur voix n'est pas assez forte, écoutez Jésus-Christ qui se joint à eux. Ingrat, déloyal, nous dit-il, tu manges et tu te reposes à ton aise; et tu ne songes pas que je suis souffrant en telle maison, que j'ai la fièvre en cette autre, et que partout je meurs de faim, si tu ne m'assistes. Qu'attendez-vous, cruels, pour subvenir à la pauvreté de

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