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«teur aura sa portion avec les hypocrites, là où il

y aura

«des pleurs et des grincements de dents». Veillez et priez, car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pen«sez pas».

CHAPITRE XXV.

1. Alors ce royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent au-devant de l'époux. 2. Or, il y en avait cinq d'entre elles qui étaient sages, et cinq qui étaient folles.

Il serait inutile de vouloir préciser la place que les événements que nous représente cette parabole occuperont dans l'ordre des temps. Le terme "royaume des cieux » semble indiquer ici l'économie qui subsistera jusqu'à la manifestation de Jésus-Christ, et nous devons voir dans les paroles du Sauveur une prophétie aussi bien qu'un symbole.

Les lampes que les dix vierges tiennent à la main, signifient donc la profession du christianisme, soit réelle, soit seulement apparente. Les vierges sortirent, pour aller à la rencontre de l'Époux, d'un commun accord, avec une parfaite sécurité, mais dans des sentiments bien divers. Les vierges sages vivaient dans l'attente de cette venue, et leur regard, élevé vers les cieux d'où devait descendre le Maître, n'était plus attiré par les splendeurs de la terre. Tandis que leurs compagnes, tout en ayant les dehors d'une certaine piété, tout en se croyant dans la bonne voie, n'avaient aucun amour pour l'Époux.

Les vierges estimées «sages » par l'Esprit de Dieu seraient réputées folles par le monde. Car, à son point de vue, les chrétiens qui consacrent leur temps, leur santé, leur fortune, leur vie tout entière, au service du Seigneur, sont des insensés; et l'homme qui s'enrichit et se crée, grâce à son

énergie et à sa persévérance, une position agréable et élevée, fait preuve de sagesse.

Observons encore qu'aucune différence apparente ne se manifeste de prime abord parmi les dix vierges. Les folles aussi bien que les sages sortirent avec leurs compagnes à la rencontre de l'Époux, munies de lampes, symboles des priviléges extérieurs qui, dans les pays soi-disant chrétiens, sont à la portée de chacun, et qui deviennent pour les faux professants une cause de responsabilité redoutable.

3. Celles qui étaient folles, en prenant leurs lampes, n'avaient point pris d'huile avec elles. 4. Mais les pris de l'huile dans leurs vaisseaux avec leurs lampes.

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sages avaient

Cette huile, c'est le Saint-Esprit, qui demeure dans les croyants non pas d'une manière intermittente, mais permanente, selon la promesse du Seigneur: «Je prierai mon Père qui vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure «éternellement avec vous; savoir, l'Esprit de vérité que le «monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne «le connaît point; mais vous le connaissez, parce qu'il de«meure avec vous et qu'il sera en vous. » (Jean, xiv, 16, 17.)

Saint Paul, dans d'innombrables passages de ses épîtres, parle de l'Esprit de Dieu qui habite dans les croyants, qui les conduit, qui «rend témoignage à leur esprit qu'ils sont «enfants de Dieu », qui les «soulage dans leurs faiblesses», qui «intercède en eux », lorsqu'ils prient, qui produit en eux des fruits de sainteté, dont le sceau est le gage de l'héritage céleste. (Rom., vIII, 9, 14-16; Gal., iv, 6; v, 22; Éph., 1, 13, 14.) C'est là cette «onction de la part du saint » qui enseigne toutes choses, qui éclaire, qui purifie; c'est cet Esprit qui ne parle pas par soi-même, mais qui glorifie Jésus en prenant de ce qui est à Lui pour l'annoncer aux siens. (Jean, xvI.)

Les «vierges folles», qui avaient négligé de se pourvoir de cette huile précieuse, ne possédaient rien de ce qu'il fallait pour paraître devant l'Époux. C'est le Saint-Esprit seul qui

peut rendre l'homme capable de confesser le nom de Christ et de vivre dans l'attente de sa venue.

5. Et comme l'époux tardait à venir, elles s'assoupirent toutes, et s'endormirent.

Le Fils de Dieu venait à peine de disparaître dans les nuées, que deux anges apportèrent aux Apôtres ces paroles consolantes: «Ce Jésus, qui a été enlevé d'avec vous dans le «ciel, reviendra de la même manière que vous l'y avez vu «monter.» (Actes, 1, 11.) C'était la confirmation de la promesse que le Sauveur leur avait laissée: «Quand je m'en se«rai allé, et que je vous aurai préparé le lieu, je reviendrai «et vous prendrai avec moi.» (Jean, xiv, 2, 3.)

Les disciples se cramponnèrent à cette assurance et vécurent dans une ardente espérance du retour de leur Maître. D'un côté, Jésus leur avait dit que leur génération (ou économie) ne passerait pas avant qu'Il ne vînt; de l'autre, le Saint-Esprit ne leur avait pas révélé le moment de l'avènement du Sauveur ou le temps que durerait cette économie sous laquelle nous sommes encore aujourd'hui.

La primitive Église était toujours dans l'attente de la manifestation de Christ. Les Apôtres en font le sujet de leurs exhortations et des consolations qu'ils adressent aux «saints «et fidèles». Loin de penser que ce soit là une question trop abstruse pour en parler à des chrétiens peu avancés, nous voyons saint Paul se réjouir de ce que les Thessaloniciens, «en quittant les idoles, avaient été convertis à Dieu pour "servir le Dieu vivant et véritable, et pour attendre des cieux son Fils Jésus». (1 Thess., 1, 9, 10.) Les apôtres Jacques, Pierre, Jude, font aussi de la seconde venue du Seigneur le fond même de leurs enseignements. Le Nouveau Testament se termine par une promesse: Oui, je viens «bientôt», et une prière: «Oui, Seigneur Jésus, viens».

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Mais depuis lors, dix-huit siècles se sont écoulés, et la grande majorité des chrétiens se sont endormis dans la lassitude ou dans l'oubli. Pourquoi le Sauveur tarde-t-Il à venir?

Parce qu'Il ne veut point, nous dit saint Pierre, «qu'aucun «périsse, mais que tous viennent à la repentance»; puis, aussi, parce qu'il faut que le nombre des élus qui forment l'Église, le corps de Christ, soit complété. Il tarde, enfin, pour éprouver la patience des siens, pour leur apprendre à marcher par la foi, et à vivre dans l'attente, les reins ceints et les lampes allumées. Les vierges sages s'endorment aussi bien que les vierges folles. Et les chrétiens aussi s'assoupissent parfois, mais leur sommeil a un caractère différent de celui des hypocrites et des formalistes. Il est, hélas! possible qu'un enfant de Dieu «abandonne son premier amour», que sa foi perde de son énergie, que son zèle se ralentisse, et que, sans se laisser peut-être complétement entraîner par le courant du monde, il cède en quelque mesure à ses appels séducteurs. Il ne peut plus y avoir alors que des prières attiédies et une vie chrétienne sans saveur. Cet état d'alanguissement et de torpeur est plein de péril pour les âmes. Car, quoique nous avons la ferme assurance que les brebis de Christ ne périront jamais, et que personne ne pourra les ravir de sa main (Jean, x, 28, 29), cependant, ce n'est qu'autant que nous marcherons par la foi dans le sentier de l'obéissance que le Saint-Esprit nous rendra «té«moignage que nous sommes enfants de Dieu». (Rom., VIII, 8, 9, 12-14, 16.)

Si l'assoupissement du chrétien est dangereux, le sommeil du formaliste est fatal. Il s'est endormi satisfait de luimême, se disant: «Je suis riche, je n'ai besoin de rien», ne se doutant pas que la lampe qu'il tient tout près de lui est vide, et qu'il ressemble au figuier stérile orné de feuilles, mais sans sève et sans fruit.

6. Et sur le minuit on entendit crier: Voici l'époux qui vient, sortez au-devant de lui.

L'Église a été longtemps assoupie, et bien qu'elle eût accepté comme article de foi la seconde venue de Christ, cette croyance vague, incertaine, n'avait sur elle aucune influence

pratique. Mais parmi un grand nombre des enfants de Dieu, le cri est parti: «Voici l'Époux qui vient.» D'un autre côté, les hommes politiques sont dans l'attente de grands événements, et les regards se tournent instinctivement du côté de l'Orient. Les Mahométans eux-mêmes croient à la manifestation prochaine d'un prophète qui établira sa puissance dans le monde entier. Les Juifs pieux qui étudient les livres prophétiques de l'Ancien Testament, espèrent la venue du Messie; les disciples du Crucifié lèvent la tête, car ils savent que la délivrance approche: «Encore un peu de temps, et «celui qui doit venir viendra. »

Quel moment pour le racheté de Jésus! Il a pu sommeiller pendant quelques instants, en attendant son Maître. Son âme a pu s'attiédir au contact du monde; il a pu même, dans la fébrile activité de la vie chrétienne, oublier en quelque mesure ce retour qui aurait dû être sa consolation et son espérance pendant les jours de son exil, et par sa langueur, son assoupissement, il n'a pas réalisé les priviléges de sa position, et il a perdu bien des occasions de glorifier son Sauveur. Toutefois, son cœur est resté droit, sincère et loyal. Il connaît la voix du Berger et le Berger le connaît lui-même, car Il a cherché la pauvre brebis égarée; Il a donné sa vie pour elle, et son nom, tout obscur et méprisé qu'il puisse être, n'en est pas moins écrit avec le sang sur le «pectoral» du souverain Sacrificateur. A ces mots: «Voici «l'Époux qui vient», tout son être répond et s'élance audevant de Celui qui va paraître. Non, le Sauveur n'est pas un étranger pour le disciple qui l'a vu avec les yeux de la foi agonisant en Gethsemané, expirant à Golgotha, ressuscitant le troisième jour, s'élevant du mont des Oliviers, disparaissant dans les cieux. Il reconnaît Celui qui maintes fois s'est approché de son humble serviteur, dans les heures de la tentation, de la souffrance, de la maladie. Dans ses chutes, Jésus l'a relevé; dans ses jours d'angoisse, Il l'a consolé. Et maintenant, le disciple va contempler enfin, face à face, l'objet de son ardent amour son Sauveur et son Dieu.

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