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Par ces mots «cette sorte», on doit comprendre qu'il existe diverses catégories parmi les démons comme parmi les anges, et que celui qui avait pris possession du corps de ce malheureux enfant, appartenait à la classe la plus redoutable. Pour se mesurer avec cet esprit malin, les disciples auraient eu besoin d'une foi dont l'énergie eût été portée à sa plus haute puissance par le renoncement et par la prière. Le jeûne implique non-seulement l'abstinence, mais la mortification de la chair et des sens. «Veillez et priez», a dit le Seigneur, et le jeûne ici est cette veille incessante, cette vigilance de tous les instants, sans laquelle la prière n'est qu'une forme illusoire.

Transporte-toi d'ici là.

Vous diriez à cette montagne Saint Paul parle aussi de la foi qui «transporte les mon«tagnes». Nous pouvons supposer que cette locution, qui exprimait la puissance de la foi, était d'un usage proverbial parmi les Juifs.

22. Et comme ils étaient dans la Galilée, Jésus leur dit : Le Fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes; 23. Et ils le feront mourir, mais il ressuscitera le troisième jour. Et les disciples en furent fort attristés.

Il fallait que Jésus répétât plusieurs fois la même prédiction pour la faire comprendre. Les disciples ne se rendaient. compte ni de la nécessité du sacrifice qui allait s'accomplir, ni de cette glorieuse résurrection sans laquelle l'œuvre du Maître eût été stérile et vaine. Ils ne s'étaient point encore affranchis, malgré les enseignements du Seigneur, de leurs préjugés judaïques relativement au Messie. Le Saint-Esprit, qui devait descendre sur eux et habiter en eux, pouvait seul dessiller leurs yeux à cet égard.

24. Et quand ils furent arrivés à Capernaum, ceux qui recevaient les didrachmes s'adressèrent à Pierre, et lui dirent: Votre maître ne paye-t-il pas les didrachmes? 25. Il dit: Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le

prévint et lui dit: Que t'en semble, Simon? Les rois de la terre de qui tirent-ils des tributs ou des impôts? Est-ce de leurs enfants ou des étrangers? 26. Pierre dit: C'est des étrangers. Jésus lui répondit: Les enfants en sont donc exempts. 27. Mais afin que nous ne les scandalisions point, va-t'en à la mer, jette l'hameçon et tire le premier poisson qui se prendra; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu trouveras un statère; prends-le, et le leur donne pour moi et pour toi.

On a supposé que l'impôt dont il est question ici avait été établi par les Romains, comme celui dont il est parlé au chapitre XXII. Calvin pense que la somme réclamée appartenait au Temple, mais qu'elle avait été détournée de sa destination par les Romains, pour être versée dans le trésor impérial. Le D' Trench croit' que ce détournement n'eut lieu qu'à une époque postérieure, et que le didrachme était l'argent des propitiations payable par chaque Israélite pour le service et les dépenses du Tabernacle et du Temple. (Exode, xxx, 11, 16.) La manière indécise dont la question est posée à Pierre indique qu'elle ne venait pas des péagers réclamant le payement des impôts avec l'autorité du droit, mais qu'il s'agissait de l'exécution d'un usage dont on pouvait, à la rigueur, se dispenser. La preuve la plus concluante se trouve dans ces paroles du Seigneur: «Les enfants en «sont donc exempts. »

Si les enfants étaient exempts ou libres, Jésus aurait pu, à plus forte raison, se prévaloir de sa dignité comme Fils de Dieu. Il était Lui-même le vrai Temple, et n'était pas tenu de contribuer à l'entretien d'un temple construit par la main des hommes. Il était donc libre de refuser le payement. Que fit-il? Après avoir fait comprendre à ses disciples, par la question adressée à Pierre, la grandeur de sa position comme Fils, qui l'affranchissait de toute obligation de ce genre, et lui avoir donné une preuve nouvelle de sa

1. Notes on the miracles.

toute-science en désignant le poisson qui devait leur fournir l'argent demandé, Jésus ne se sépare pas de Pierre, «afin «que nous ne les scandalisions point»; et puis il ajoute: Donne pour toi et pour moi».

Quelle humilité de la part du Maître, quelle grâce envers le pauvre disciple! Quel insondable mystère que la nature à la fois divine et humaine du Sauveur, que la toute-science et la toute-puissance du Fils de Dieu qui commande à la création, et la profonde humiliation du Fils de l'homme qui n'a pas «un statère» pour payer l'impôt, et qui se met, dans l'abaissement de sa pauvreté, sur la même ligne que le pêcheur galiléen!

Et ce récit ne renferme-t-il pas aussi une leçon pour nous, enfants de Dieu, cohéritiers avec Christ, assis déjà avec Lui dans les lieux célestes, et destinés dans les conseils éternels de notre Dieu à partager sa gloire ? L'exemple du Maître nous enseigne non-seulement la patience, le support, l'humilité, mais il nous apprend aussi à ne pas nous prévaloir de nos priviléges comme chrétiens, pour scandaliser ceux qui nous entourent. Il ne s'agit nullement de faire des concessions de principes, de placer sous un boisseau la lumière qui nous a été confiée, ou d'affaiblir les doctrines qui sont la séve de notre christianisme. Mais nous devons, dans des choses d'une importance tout à fait secondaire, nous soumettre à des usages qui n'ont rien de coupable, et payer le didrachme, plutôt que de scandaliser le monde qui guette une occasion pour nous trouver en défaut.

Suivons l'exhortation de l'apôtre Paul: «Que ce que vous «faites de bon ne soit point blâmé. »

CHAPITRE XVIII.

1. En cette heure-là, les disciples vinrent à Jésus, et lui dirent: Qui est le plus grand dans le royaume des cieux? 2. Et Jésus, ayant fait venir un enfant, le mit au milieu d'eux, 3. Et dit: Je vous le dis, en vérité, que si vous ne changez, et si vous ne devenez comme des enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.

Les disciples, malgré les enseignements de leur Maître, étaient encore, comme nous l'avons vu plus d'une fois, dans l'ignorance quant à la nature de sa mission et de son royaume. C'était lentement, péniblement que leurs idées préconçues devaient être renversées, et qu'ils devaient apprendre la nature de ce royaume et les dispositions nécessaires pour en faire partie.

Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus-Christ avait décrit les traits caractéristiques des sujets de ce royaume. Ils devaient être humbles, purs, paisibles, affamés et altérés de justice, le contraire enfin de tout ce que le monde admire. L'orgueil avait entraîné à sa ruine le premier Adam, chef de l'humanité; il était indispensable que la vie tout, entière du second Adam fùt une protestation continuelle contre ce péché qui agit si puissamment dans tous les cœurs inconvertis.

Le Seigneur Jésus, qui ne pouvait ètre trompé ni ébloui par de vaines apparences, a placé les choses sur leur véritable terrain. Il a montré que le monde et les objets de son admiration et de ses convoitises sont périssables et sans valeur devant Dieu; et que pour entrer dans le royaume des cieux, il faut que l'homme, renonçant à son orgueil, à son ambition, à son indépendance, à sa vanité, devienne semblable à un petit enfant. Or, qu'est-ce qu'un petit enfant? C'est un être chétif, faible, ignoré, dont le monde ne fait aucun cas.

Lui-même ne sait pas ce que sont la fortune et les honneurs, et quelques fleurs des champs auront plus de prix à ses yeux que des monceaux d'or.

Cette humilité, cette simplicité, cette confiance doivent distinguer les disciples d'un Maître que le monde a rejeté.

4. C'est pourquoi, quiconque s'humiliera soi-même, comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux.

Le Seigneur pourrait nous abaisser Lui-même en nous dépouillant, par un acte de sa souveraine puissance, de tout ce qu'Il nous a donné. Mais dans son grand amour pour les siens, Il leur accorde le privilége et la joie de s'humilier eux-mêmes, et de «compter toutes les autres choses comme «une perte, pourvu qu'ils gagnent Christ». Que Dieu donne à tous ses chers enfants d'apprécier et de savourer les ineffables bénédictions qu'Il a placées sur cette voie de l'abaissement volontaire !

5. Et quiconque reçoit un tel enfant à cause de mon nom, il me reçoit. 6. Mais si quelqu'un scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attachát au cou une meule et qu'on le jetát au fond de la mer.

Celui qui accueille avec affection ces disciples humbles, pauvres en esprit, méprisés par le monde parce qu'ils ne sont pas du monde, reçoit le Sauveur Lui-même. Mais ceux qui les scandalisent par leur orgueil, par leur incrédulité, qui les traitent avec mépris, recevront, au grand jour de la rémunération, un terrible châtiment.

Ce passage s'applique aussi aux enfants. Malheur aux parents mondains ou indifférents qui ne comprennent pas la solennelle responsabilité qui pèse sur eux, et qui, par leurs préceptes ou par leur exemple, sont en piége à ces petits êtres faibles et candides !

7. Malheur au monde à cause des scandales! car il est

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