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prit qui demeurait en Lui, dans une humble dépendance de son Père, dont Il est venu accomplir en tous points la volonté. Christ a été le fidèle témoin, manifestant à l'homme l'amour, la miséricorde et la sainteté de Dieu, et nous donnant l'exemple d'une parfaite et filiale obéissance à Celui qui l'avait envoyé. Mais tout en admettant pleinement cette subordination volontaire de Jésus-Christ comme Fils de l'homme, ne perdons pas de vue ce fait capital, qu'Il n'a jamais un seul instant cessé d'être le Fils unique qui de toute éternité reposait dans le sein du Père. Lorsque, dans la plénitude des temps, Jésus fut manifesté en chair, sa divinité fut voilée, sans qu'elle pût cesser d'exister ni être entièrement cachée. Elle rayonnait dans toute sa personne, malgré l'humble extérieur, la pauvreté, l'opprobre de l'Homme de douleurs; elle perçait dans cette parole plus pénétrante qu'une épée à deux tranchants, elle se manifestait par sa toutescience, sa toute-puissance, la sainteté de son caractère, la grandeur de ses œuvres, la plénitude de son infatigable charité. Inclinons-nous donc avec respect devant ce mystère de l'humanité de Jésus-Christ, et reconnaissons avec une indicible joie que Celui qui est né de la vierge Marie était Emmanuel, Dieu avec nous.

24. Joseph donc, étant réveillé de son sommeil, fit comme l'ange du Seigneur lui avait commandé, et il prit sa femme. 25. Mais il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté son fils premier-né, et il lui donna le nom de Jésus.

La foi de Joseph était une foi vraie. L'ange lui avait an-noncé pendant son sommeil un fait bien étrange, et s'il n'avait écouté que la raison charnelle, son esprit eût été en proie à mille doutes. Mais Joseph accepta sans hésitation le témoignage de Dieu. C'était la même foi simple et vivante dont fit preuve la vierge Marie lorsqu'elle répondit à l'ange Gabriel: «Voici la servante du Seigneur, qu'il m'arrive selon "que tu m'as dit.» (Luc, 1, 38.)

Joseph ne se contenta pas de croire à la foi il ajouta l'obéissance. Il fit «comme l'ange du Seigneur lui avait com«mandé ».

La foi qui ne produit pas l'obéissance n'est pas sincère, elle n'est pas l'œuvre du Saint-Esprit. «Que servira-t-il à «quelqu'un de dire qu'il a la foi, s'il n'a point les œuvres? «car la foi sans les œuvres est morte. »

CHAPITRE II.

1. Jésus étant né à Bethlehem, ville de Judée, au temps du roi Hérode, des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem, 2. Et dirent: Où est le roi des Juifs qui est né? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer.

Saint Luc raconte comment Joseph et Marie quittèrent la ville de Nazareth qu'ils habitaient, pour aller, selon les ordres de l'empereur Auguste, se faire enregistrer à Bethléhem, la ville de David, leur ancêtre.

Bethlehem (la maison de pain) est située à environ deux lieues de Jérusalem et portait primitivement le nom d'Éphrata (Genèse, xxxv, 19); c'est là que mourut Rachel et que naquit David. Voici la description que donne Volney de ce village: «Bait-el-lehm ou Bethlehem, si célèbre dans l'histoire de la chrétienté, est placée sur une hauteur dans un pays de collines et de vallées; le terrain qui l'environne est le meilleur de toute la contrée; les arbres fruitiers, les vignes et les oliviers y prospèrent; mais comme partout en Palestine, la culture manque. »

Le docteur Clarke présente l'aspect général de Bethlehem comme imposant. Le village est bâti sur le sommet d'une

colline qui domine la vallée et s'étend jusqu'à la mer Morte. Au fond de cette vallée, le docteur trouva une source d'eau pure et délicieuse, qui pourrait bien être celle dont David avait si ardemment désiré boire. (2 Samuel, xxIII, 15.)

Le roi Hérode, dont il est question dans ce verset, est celui qui fut surnommé le Grand. Dès l'âge de vingt-cinq ans il fut institué gouverneur de la Galilée, et grâce au courage et à la sagesse qu'il déploya dans l'exercice de son pouvoir, il parvint à pacifier cette province, qui était depuis longtemps infestée par des hordes de brigands. Après la mort de Jules César, Cassius et Marcus Brutus donnèrent à Hérode le gouvernement d'une portion de la Syrie, avec promesse de lui conférer le royaume de Judée, aussitôt que serait terminée la guerre qu'ils soutenaient contre MarcAntoine. Sur ces entrefaites, les Parthes avaient pris Jérusalem et placé Antigone sur le trône de Judée. Hérode alors se rendit à Rome, et fortement appuyé par Marc-Antoine et Octave, il obtint la couronne et retourna en Judée, roi par la grâce du sénat romain.

Il entreprit aussitôt le siége de Jérusalem, qui ne dura pas moins de six mois. La ville fut forcée de se rendre après une longue résistance. Hérode alors donna un libre cours à la férocité naturelle de son caractère: il mit à mort tous les adhérents d'Antigone, et plus tard il fit mourir sa troisième femme Mariamne, dont le crime était de ne pouvoir oublier qu'Hérode avait été l'assassin de son père et de son frère, et le conquérant de son pays.

Après la mort de Mariamne, qu'il avait condamnée malgré l'ardent amour qu'il ressentait pour elle, Hérode tomba dans un sombre désespoir, qui le conduisit aux portes du tombeau. Lorsqu'il eut recouvré la santé, il jeta le masque de piété qu'il avait revêtu dans l'espoir de se concilier l'affection des Juifs. Il essaya d'abolir la loi de Moïse et d'introduire dans son royaume les coutumes païennes. Sa conduite souleva contre lui la haine du peuple; il s'efforça de ramener l'esprit public, en faisant construire, à la place de

celui qui tombait en ruines, un nouveau temple qui surpassait en magnificence celui de Salomon même. Hérode parvint à déjouer les complots sans nombre qui furent ourdis contre sa vie; il vécut jusqu'à un âge très-avancé et mourut d'une longue et douloureuse maladie.

Des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem. On croit généralement que ces mages ou sages étaient de savants astrologues de l'Arabie déserte ou de la Mésopotamie, pays que les auteurs sacrés comprennent sous la dénomination d'Orient (Nombres, xxIII, 7). C'est la tradition seule qui de ces hommes a fait des rois, afin d'expliquer peut-être la prophétie d'Ésaïe (LX, 3), qui n'a pas encore été accomplie, et ne le sera qu'après la manifestation de Jésus dans sa gloire.

Où est le roi des Juifs qui est né? Car nous avons vu son étoile en Orient. Bien que les Orientaux ne possédassent pas les priviléges qui appartenaient encore exclusivement aux enfants d'Israël, il est probable que les prophéties de Daniel avaient laissé quelques souvenirs parmi eux, et qu'ils pressentaient la venue de celui qui était «l'espérance de toutes les nations». (Nombres, xxiv, 17.) Quoi qu'il en soit, les Gentils représentés par les mages reconnurent Jésus comme Roi des Juifs.

Quelques commentateurs ont supposé que l'étoile observée par les mages dans leurs études astrologiques, était un météore enflammé, suspendu dans les airs, et dont l'aspect était si extraordinaire qu'ils le prirent pour «l'étoile procédée «de Jacob», annoncée jadis par Balaam. Ils pensent que cette étoile guidait les mages dans leur marche, comme la colonne de nuée dirigeait les Israélites dans le désert. Mais il est probable, d'après ce récit, que l'étoile ne les conduisit pas jusqu'à Jérusalem, dont ils devaient connaître le chemin, et qu'elle ne reparut que plus tard, comme nous le verrons au verset 9.

N'y aurait-il pas quelque rapport entre cette étoile ou ce météore annonçant le premier avénement du Sauveur, et le

signe du Fils de l'homme», qui doit accompagner sa seconde venue dans la gloire? (Matth., xxiv, 30.)

3. Le roi Hérode l'ayant appris en fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.

A l'époque de la naissance de Jésus-Christ, le monde était sous l'empire de cette anxiété instinctive, de ce trouble inexplicable, qui souvent précèdent un grand événement.

Voici ce qu'écrit à ce sujet l'historien romain Suétone: «Depuis longtemps régnait une ferme conviction qu'il était dit dans le livre du sort qu'à cette époque des individus venant de la Judée obtiendraient une puissance universelle, » Tacite consigne une observation à peu près semblable, et Josèphe, l'historien juif, attribue la révolte de ses compatriotes contre les Romains à une prophétie ambiguë faisant partie des livres saints, et annonçant que quelqu'un des leurs posséderait l'empire du monde entier. Quant au peuple juif, son attente du Messie était sans cesse tenue en éveil par la lecture des livres prophétiques. Siméon attendait «la conso«lation d'Israël»; et la prophétesse Anne, après avoir vu l'enfant Jésus dans le temple, «parla de Lui à tous ceux «qui attendaient la rédemption à Jérusalem».

4. Et ayant assemblé tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, il s'informa d'eux où le Christ devait naître. 5. Et ils lui dirent: C'est à Bethlehem, ville de Judée; car c'est ainsi que l'a écrit un prophète: 6. Et toi, Bethlehem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre entre les principales villes de Juda; car c'est de toi que sortira le Conducteur qui paîtra Israël mon peuple.

Hérode, ce monarque impie, dont nous avons retracé l'histoire, se préoccupait peu de l'étude des prophéties scripturaires; mais poussé par une inquiétude toute personnelle, il se décide à faire appeler les sacrificateurs et les scribes qui pouvaient l'éclairer. Ceux-ci répondent en citant la prédiction de Michée (v, 2). L'incorrection de cette citation a donné matière à quelques objections, mais il faut se rap

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