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effet, on ne peut pas dire alors que celui qui ne nie qu'un seul ou quelques articles seulement, ait conservé la foi; car, s'il admet les autres articles, c'est parce qu'il trouve raisonnable de les admettre, et non parce que l'Eglise les lui propose comme révélés de Dieu.

On excuse d'hérésię celui qui, avant que l'Eglise ait prononcé son jugement sur une question, a déclaré qu'il soumet son sentiment à la décision de Eglise; parce qu'on présume alors qu'il a parlé sincerement. Si par ignorance il a soutenu une doctrine qui n'est pas orthodoxe, la disposition de son cœur le rend Catholique par avance. C'est le jugement qu'en porte saint Augustin (1. 3. de orig. an. c. 15.): Absit autem, dit ce saint docteur, ut te arbitreris, hæc opinando, à fide catholicá recessisse; quamvis ea sint fidei adversa catholicæ, si coram Deo, cujus in nullius corde oculus fallitur, veraciter dixisse respicis.... studere te semper etiam propriam sententiam non tueri, si improbabilis detegatur eo quòd sit tibi cordi, proprio damnato judicio, meliora magis, et quæ sunt veriora sectari. Iste quippè animus, etiam in dictis per ignorantiam non catholicis, ipsa est correctionis præmeditatione ac præparatione catholicus.

Telle est encore la doctrine de saint Thomas, qui, après avoir cité les paroles de la lettre 43 de saint Augustin, que nous avons rapportées, dit qu'on ne peut regarder comme hérétiques ceux qui ont avancé des erreurs dans des matières de foi, que l'Eglise n'avoit pas encore décidées: et voici la raison qu'il en donne ( 2. 2. q. 11. a. 2.): Quia scilicet non habent electionem contradicentem Ecclesiæ doctrinæ.

Quoique celui qui est prêt à rétracter son erreur, lorsqu'il saura qu'elle est condamnée par l'Eglise, ne soit pas hérétique; il n'est pas cependant sans péché, si son erreur vient d'un ignorance crasse et affectée, dans laquelle il se trouve par sa faute, ignorant ce qu'il doit savoir et qu'il a pu apprendre.

Un homme peut n'être hérétique qu'intérieurement, et sans se faire connoître tel: il ne l'est qu'exté→ rieurement, lorsque les signes qu'il en donne, né viennent pas d'un esprit hérétique : il l'est intérieument et extérieurement, s'il adhère avec opiniâtreté à quelque erreur contraire à la foi, en se déclarant au dehors.

Celui qui par légéreté, par complaisance, par crainte, ou quelqu'autre mauvais motif, donneroit des signes extérieurs d'hérésie, et qui néanmoins conserveroit intérieurement la foi, pécheroit mortellement, et pourroit être regardé comme un mauvais Chrétien; mais il ne seroit pas proprement hérétique.

2. L'apostasie dont nous parlons ici, est l'entier abandon qu'une personne baptisée fait de la foi en Jésus-Christ, pour professer le judaïsme, le paganisme, le mahométisme, ou l'athéisme.

L'apostasie est un péché plus énorme encore que Finfidélité du Juif, du Païen, du Mahométan; parce que, suivant la remarque de saint Augustin (Lib. 21. de Civit. Dei. c. 25. ), un déserteur de la foi est pire que celui qui ne l'a jamais reçue: Cùm pejor sit desertor fidei, et ex desertore oppugnator ejus effectus, quàm ille qui non deseruit quam nunquàm tenuit. Aussi l'apôtre saint Pierre dit qu'il est plus avantageux de n'avoir point connu la voie de la justice, que de retourner en arrière après

l'avoir connue.

On distingue trois sortes d'apostasies de la foi. La première est purement intérieure; c'est celle des personnes qui renoncent dans le coeur à la foi en Jésus-Christ, sans le manifester au dehors en aucune manière. Telle est celle des athées, qui vivent comme des Chrétiens, et qui n'ont dans l'âme aucune religion.

La seconde est purement extérieure; c'est celle des personnes qui font semblant ou feignent d'embrasser

une fausse religion, sans renoncer intérieurement à celle de Jésus-Christ; ainsi que font plusieurs Chrétiens, lorsqu'ils sont pris par les infidèles.

La troisième est intérieure et extérieure tout ensemble; c'est celle des personnes qui prouvent par leurs actions, qu'ils ont intérieurement renoncé à la foi de Jésus-Christ; comme faisoient dans les premiers siècles de l'Eglise, quelques Chrétiens lâches qui retournoient au paganisme.

De l'Espérance.

L'ESPÉRANCE est une vertu theologale par laquelle nous attendons avec confiance et certitude, de la bonté infinie de Dieu, la béatitude éternelle, et les moyens d'y parvenir.

L'espérance est une vertu, une habitude surnaturelle, que nous ne pouvons avoir de nous-mêmes; c'est Dieu qui la répand dans nos âmes. Saint Paul écrivant aux Romains, prie pour eux, que le Dieu qui est l'auteur de l'espérance, les remplisse de toute sorte de joie, et qu'il leur donne abondamment sa paix dans la foi, afin qu'ils soient enrichis de l'espérance et de la vertu du SaintEsprit.

Nous disons que l'espérance est une vertu théologale, parce qu'elle regarde Dieu, comme notre fin dernière qui doit faire notre bonheur éternel; et comme la cause efficiente de notre salut, que nous ne pouvons opérer sans le secours de sa grâce.

Par l'espérance nous attendons la béatitude éternelle car, Pacte propre de l'espérance est un désir efficace d'obtenir la béatitude, que nous concevons être un bien difficile à avoir, auquel cependant nous pouvons arriver; car on n'espère point, dit saint Thomas, ce qu'on juge ne pouvoir acquérir. Nullus

movetur ad hoc quod estimat impossibile adipisci

Par l'espérance nous attendons la béatitude étermelle avec confiance et certitude. Elle est pour nous, dit saint Paul (Hebr. 6. 18. 19.), un puissant motif de consolation, dans les différentes peines et afflictions de cette vie : toute notre ressource est de nous attacher fermement à l'espérance qui nous a été proposée, comme à une ancre solide, qui met notre áme en sûreté, qui la rend inébranlable au milieu des troubles et des agitations.

Nous attendons aussi les secours et les moyens néces⚫ saires pour parvenir à la vie éternelle; puisque la vie éternelle est le don de la grâce de Dieu, par Jésus-Christ notre Seigneur, dit saint Paul aux Romains et telle est la confiance que nous avons en Dieu par Jésus-Christ; car nous ne sommes pas. capables de concevoir par nous-mêmes aucune bonne pensée, comme venant de nous, ajoute ce grand apôtre, parlant aux Corinthiens mais toute notre capacité vient de Dieu. Si nous étions assez téméraires pour croire pouvoir obtenir la béatitude par nos propres forces, sans la grâce et sans faire de bonnes œuvres, notre espérance seroit vaine et une pure présomption. Il faut donc attendre de Dieu les secours et les moyens nécessaires pour obtenir la vie éternelle, c'est-à-dire, les grâces qui nous sont données par Jésus-Christ, pour être justes et pour faire de bonnes œuvres; car nous devons aussi coopérer à la grâce de Dieu, pour mériter la vie éternelle. Si quelqu'un dit que le libre arbitre mu et excité. de Dieu, en donnant son consentement à Dieu qui l'excite et qui l'appelle, ne coopère en rien à se préparer et à se mettre en état d'obtenir la grâce de la justification; et qu'il ne peut refuser son consentement, s'il le veut; mais qu'il est comme quelque chose d'inanimé, sans rien faire, et purement passif: qu'il soit anatheme, dit le concile de Trente (Sess. 6. can. 4. de Justif.)

Par Tespérance nous pouvons même attendre de Dieu les biens temporels, comme des moyens qui peuvent servir à nous faire arriver à la béatitude éternelle. Car nous pouvons espérer de Dieu tout ce que nous lui demandons dans la prière que JésusChrist nous a enseignée; et c'est Dieu qui nous donne ces biens mais nous ne pouvons ni les souhaiter, ni les demander, que relativement au salut, c'està-dire, autant que Dieu juge qu'ils peuvent contribuer à nous l'obtenir.

Nous avons dit que nous attendons la vie éternelle par le secours de Dieu; car il n'est pas possible d'y parvenir par les seules forces de la nature. C'est pourquoi on dit mieux nous attendons que nous espérons; parce que, comme l'observe saint Thomas (1. 2. q. 40. a. 2.), Quod aliquis 'sperat per propriam virtutem adipisci, non dicitur expectare, sed sperare tantium; sed propriè dicitur expectare, quod sperat ex auxilio virtutis alience.

L'espérance a donc pour objet propre et principal la béatitude éterocile, qui consiste à posséder Dieu. Les autres biens spirituels et temporels, en tant qu'ils nous sont utiles pour le salut, sont son objet moins principal. Spes principaliter quidem respicit beatitudinem æternam, dit saint Thomas (2. 2. q. 17. a. 2.); alia verò quæ petuntur à Deo, respicit secondario in ordine ad beatitudinem æternam. Si nous voulons ouvrir les livres de l'ancien et du nouveau Testament, nous y verrons quelle est l'obligation que Dieu nous impose d'espérer en sa bonté: il seroit difficile de recueillir ici tout ce qu'ils nous en disent. Vous qui craignez le Seigneur, espérez en lui, nous dit l'Esprit-Saint (Eccle. 2. 9.), et sa miséricorde viendra vous combler de joie. Aussi saint Paul. nous recommande-t-il (Hebr. 10. 23.) de conserver inviolablement l'espérance que nous avons dans les promesses du Seigneur; puisque velui qui nous les a faites, est fidèle.' Telle est

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