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«La traduction, disait-il, est » un des genres de littérature où >> ce siècle a eu de l'avantage sur » le précédent, parce que des » hommes d'un vrai talent n'ont » pas dédaigné de s'en occuper. » Celle du Traité des Devoirs, que >> nous annonçons ici, doit être » rangée parmi les meilleures que » nous ayons: ce n'est point une

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production de pédant, comme il » y en a tant; l'Auteur traduit » avec cette liberté sage et cette » fermeté de style qui résulte de l'intelligence parfaite de l'origi»nal et de la connaissance réflé >> chie des différens procédés des » deux Langues. Sa version; tou»jours élégante, pure, précise, >> préterait bien rarement à une cri»tique motivée, et jamais sur des

» points essentiels. Les excellentes

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>>> Notes rassemblées à la fin du » volume, prouvent une vérité qui » n'est sentie que des connaisseurs; » c'est que pour faire un bon livre » en ce genre, comme en beaucoup » d'autres, il faut être fort au>> dessus de son livre. Elles sont >> remplies d'idées saines, quelque>> fois grandes et fortes, toujours >> utiles et appropriées aux circons» tances présentes. Il y a peu de » fautes de goût, et le talent s'y >> montre à tout moment. L'Au» teur pense et s'exprime d'après » lui-même, ce qui est rare dans » tous les tems, et surtout au» jourd'hui.

VIE

DE CICERO N.

MARCUS

ARCUS Tullius Cicéron naquit à Arpinum, l'an six cent quarante-sept de la fondation de Rome, environ cent sept ans avant Jesus-Christ. Ses détracteurs ont cru obscurcir l'éclat de son mérite en prétendant qu'il était fils d'un foulon. Il a paru beau à ses admirateurs de le faire descendre d'un certain Tullius, roi des Volsques. Mais qu'importent les préjugés de la naissance à la gloire d'un grand homme? La vérité est que sa famille était de l'ordre équestre, ou des chevaliers. On distinguait les citoyens Romains en trois classes, sénateurs, chevaliers et plébéïens. Cette distinction entre les chevaliers et les plébéïens, se fondait uniquement sur les revenus, évalués tous les cinq ans par les

cen

seurs. Elle ne donnait pas de priviléges puisqu'à Rome, tous les citoyens pouvaient être élus aux dignités, du moins dans les beaux jours de sa constitution républicaine. Les ancêtres de Cicéron, livrés à leurs affaires domestiques, ne possédèrent pas, il est vrai, les grands emplois de l'état. Il s'en explique luimême, dans une harangue au peuple, Tome I.

B

lors de son élévation au consulat; je ne m'étendrai point, dit-il, sur l'éloge de mes pères, non, qu'ils ne fussent tels que moi, qui ai reçu d'eux le sang qui coule dans mes veines, moi qui dois ce que je vaux à leurs instructions; mais ils ont vecu sans connaitre le prix de vos applaudissemens, et l'éclat de ces honneurs que vous conférez par vos suffrages. Ce n'est pas qu'ils fussent sans mérite. Son grand - père étant venu à Rome plaider une cause pour les habitans d'Arpinum, le consul Scaurus, (1) après l'avoir entendu, dit publiquement, qu'il serait désirable qu'un homme de cette vertu et de ce zèle pour sa patrie, voulût s'établir à Rome, pour y exercer ses talens sur un plus grand théâtre. Son père cultiva les lettres, au sein de ses foyers, et mérita de vivre dans la familiarité des principaux magistrats de la république, et spécialement de Caton, de L. Crassus et de L. César.

Ce fut dans cette école de savoir et de bonnes mœurs que se forma le jeune Cicéron. Aux exemples paternels se joignirent pour lui les instructions des hommes les plus célèbres. Le poëte Archias, le rhéteur Plotius, les deux Scé

(1) Ce Scaurus est celui dont il est parlé en termes honorables, au chapitre XXII du premier livre.

vola, (1) fameux dans la science du droit, et les plus hommes de bien de leur tems, les philosophes Molon, Possidonius, Diodore le stoïcien, Phèdre qui professait la doctrine d'Epicure, et plusieurs autres, cultivèrent à l'envi son beau naturel. A peine avait-il atteint sa vingtième année, qu'il traduisit ou composa plusieurs ouvrages en vers, les poemes d'Aratus, de Marius, dé Glaucus, qu'on citait conme des ouvrages qui faisaient honneur à la langue latine. La poésie fut le premier langage des peuples; ils le parlèrent avant celui de la philosophie. Nous parcourons les mêmes périodes dans les âges de la vie humaine. L'idiôme de l'imagination créé par la chaleur des idées naissantes, plaît sur-tout au génie, avant la saison de sa maturité; ce sont les fleurs qui précèdent et annoncent ses fruits. Il composa aussi, à cette époque, les ouvrages de rhétorique qui nous sont parvenus sous le titre de Traité de l'invention. Mais il les réprouva dans la suite, comme se ressentans trop de sa jeu

nesse.

Vers ce tems éclata la guerre Italique, ainsi nommée, parce qu'elle fut suscitée par les principales villes d'Italie, qui

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(1) Il parle de l'un au chapitre XIII du second' livre, et de l'autre, au chapitre XVII du troisième.

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