Obrazy na stronie
PDF
ePub

critique des Sirmond, des Pétan, des Ruinart, des Mabillon, des Pagi, des Sainte-Marthe et même des Bollandistes. Comment la piété véritable peut-elle se nourrir d'erreurs! voilà ce que comprend M. Léon Aubineau. Il est vrai que sa piété véritable est la piété, jésuitique; il ne faut que s'expliquer pour s'entendre! Quant à Ribadeneira, nous adresserons une nouvelle question à M. Aubineau Comment se fait-il que ce jésuite, dans les premières éditions de la Vie de saint Ignace de Loyala, ait affirmé positivement que son héros n'avait pas eu le don des miracles et qu'il n'en avait pas fait, et que, dans la dernière édition donnée, au commencement du XVIIe siècle, il ait cherché à revenir sur cet aveu, à tromper le lecteur sur la portée de ce quil avait dit d'abord, et qu'il ait attribué de nombreux miracles à saint Ignace, qui cependant, de l'aveu de l'auteur, n'en avait pas fait?

La chose est grave; car, comme le dit fort bien M. Léon Aubineau, Ribadeneira était l'ami d'Ignace de Loyola, et il l'a connu très intimement.

Nous prions M Léon Aubineau, si savant au sujet de Ribadeneira, de nous donner quelques éclaircissements sur le point que nous lui signalons.

M. Gaston de Flotte, auteur d'un mauvais et bilieux bouquin contre les protestants, est le grand feuilletonniste de la Gazette du Midi. Désolé que son talent ne soit pas apprécié à Paris, il s'en venge en distillant sa bile contre tous ceux qui ont été plus heureux que lui, et qui ont su se faire, dans la grande cité de l'intelligence, une position honorable. Par un procédé tout à fait à la hauteur de son esprit, M. Gaston de Flotte s'est mis à la recherche des quelques négligences littéraires ou erreurs de date qui peuvent se glisser dans les ouvrages les plus consciencieux; lorsqu'il en surprend une par hasard, il triomphe et la signale avec un indicible plaisir. Notre ami, M. l'abbé Guettée a sa petite place dans la galerie de M. de Flotte.

L'Histoire de l'Eglise de France est composée d'environ 6,000 pages grand in-8° d'un texte très serré; des milliers de faits et de dates sont accumulés dans cet immense travail. M. Gaston de Flotte s'est aperçu que M. l'abbé Guettée avait fait mourir Marie de Médicis six mois après Richelieu, tandis que c'est Richelieu qui est mort six mois après elle.

En présence d'une pareille découverte, M. Gaston de Flotte ne voit plus, à ce qu'il paraît, aucun mérite dans Histoire de l'Église de France, et écrit ces mots haineux dignes d'un feuilletonniste inapprécié : « Ce n'est pas pour cela que l » livre de M. l'abbé Guettée a été condamné par le concile » de la province de Bordeaux. » M. l'abbé Guettée a démontré, pièces en main, que les évêques composant ce concile n'avaient pas lu son livre; il a publié le rapport fait à l'assemblée et a démontré mathématiquement que toutes les allégations de ce rapport sont calomnieuses.

Si M. de Flotte, qui est si savant, s'était donné la peine de lire le Supplément au concile, etc., publié par M. l'abbé Guettée, il aurait vu que cette assemblée n'a pas su pourquoi elle condamnait le livre de ce savant ecclésiastique. M. Gaston de Flotte, feuilletonniste malheureux de la Gazette du Midi, le sait-il mieux qu'elle?

Allons! que M. J. Janin qui ne sait pas la géographie. cède le Journal des Débats à M. Gaston de Flotte; que l'Académie française crée pour lui un quarante-unième fauteuil ; que l'Académie des sciences accueille dans son sein ce grand critique, ce savant universel; que l'Église catholique le place au premier rang de ses défenseurs; qu'au moins la presse religieuse ou légitimiste lui donne à Paris une position en rapport avec son mérite, afin que les écrivains de Paris n'aient plus à redouter ni la science, ni le style acéré de M. le baron Gaston de Flotte, feuilletonniste de la Gazette du Midi, et digne d'un meilleur sort.

M. de Sacy vient de publier quelques opouscules de Nicole et les a fait précéder d'une préface pleine d'intérêt; nous

y avons surtout remarqué le passage suivant sur la sainteté :

« La sainteté est le vrai titre de gloire du christianisme et le plus éclatant de ses miracles. Non, le christianisme n'a pas inventé la morale. Il y a eu des hommes vertueux avant l'Évangile il y a eu des âmes courageuses, des cœurs droits et honnêtes. Il n'est pas nécessaire de calomnier les Aristide, les Socrate, les Caton, les Régulus et de leur chercher des vices qu'ils n'ont pas eus, ou de relever malignement leurs faiblesses pour établir la supériorité du christianisme. L'antiquité a eu des sages et des héros; elle n'a pas eu de saints. Dieu seul pouvait en former. L'Evangile seul en a produit. Et qu'est-ce que toute la sagesse et que tout l'héroïsme profane comparés à la sainteté, à la vraie sainteté ?

>> Dans les vertus païennes les plus brillantes, on sent toujours je ne sais quoi de passager comme le temps, et de périssable comme le monde, car elles rapportent tout à l'homme. C'est l'orgueil national qui les inspire, ou le désir de la renommée, ou l'amour d'une égoïste et abstraite sagesse. Un esprit bien différent anime la sainteté chrétienne. Rapportant tout à Dieu, n'attendant rien que Dieu, son royaume n'est pas de ce monde, et l'on sent bien que cette vie qui passe n'est pour elle que le prélude d'une vie qui ne passera pas. Je parle ici en homme du monde, et je n'ai aucun titre pour parler autrement, mais je le déclare, dans toute la sincérité de mon âme, il n'y a pas d'Alexandre, il n'y a pas de César qui ne me paraisse petit devant le plus petit des saints.

» Il n'y a pas de victoire, il n'y a pas de conquête qui égale cette conquête de soi-même qu'une simple religieuse, un pauvre artisan opère tous les jours dans l'obscurité de la vie la plus modeste. Il n'est pas jusqu'aux faiblesses des saints qui n'aient quelque chose de vénérable et de touchant par l'humilité qui les rachète. Leur esprit peut être étroit, leur cœur est immense comme la charité qui le remplit; plus on les étudie de près, plus ils semblent grands.

» Il sort du fond de leur âme je ne sais quelle lumière di

vine qui étonne et qui ravit. On comprend qu'ils sont plus beaux encore et plus purs au dedans qu'ils ne le paraissent au dehors; c'est la justice même qui vit en eux.

» Les conditions de la sainteté chrétienne, personne ne les à retracées d'une main plus savante et plus ferme que Nicole.»> Si on lisait aujourd'hui Nicole, on comprendrait un peu mieux qu'on ne le fait, la sainteté et la piété; il est vrai que la sainteté décrite par ce pieux écrivain est plus difficile à obtenir que celle qui a pour principe et pour cause efficace le scapulaire et la médaille miraculeuse.

-L'Univers attaque fort souvent l'anglicanisme et le luthéranisme. Il ferait bien, s'il avait la vérité et non des systèmes à leur opposer. Avant de s'en prendre aux adversaires de l'Église romaine, il pourrait méditer des admonitions comme celle-ci, que nous lisons dans la Revue chrétienne de M. E. de Pressensé :

« Le parti ultramontain se repose des luttes ardentes qu'il soutient en tout pays au pied des autels de la Vierge immaculée. Tous les renseignements que nous recevons prouvent que nous ne nous trompions pas quand nous disions, lors de la proclamation du nouveau dogme, qu'il n'y aurait bientôt aucune limite à la superstition! Qu'on lise les descriptions de la dernière fête de la Salette! Est-il possible de tomber plus bas? On ne sait ce qui l'emporte dans le cœur, du dégoût ou de la pitié, à la vue de ces multitudes apportant leur argent et leurs prières dans ce temple élevé à grands frais, sur la foi d'un miracle apocryphe et démontré faux aux yeux de tout homme de bon sens (1). En sommes-nous donc revenus aux mauvais jours du paganisme expirant? Qu'on se rassure, il n'y a ici de compromis que le parti fanatique, qui semble avoir pris à tâche de déshonorer le christianisme. »>

(1) Qu'on lise, pour s'en convaincre, l'excellent écrit intitulé: La conscience d'un prêtre et le pouvir d'un évêque. Paris, 1856, Grassart, editeur. Ou bien encore les Entretiens sur la Salette, du respectable abbe Laborde.

GUELON.

Paris, Imprimerie de Dubuisson et Cie, rue Coq-liéron, 5.4

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX.

Omnia instaurare in Christo. Eph., 1, 10.

AVIS.

On a répandu à Paris le bruit que Verger, l'assassin de Mgr l'archevêque de Paris, était un des rédacteurs de l'Observateur Catholique. Nous ne savons dans quel but certaines personnes se sont appliquées à propager cette fausse nouvelle. Si Verger, exerçant le saint ministère, nous eût adressé de bons articles, nous ne voyons pas en quoi nous eussions été coupables en les publiant dans notre revue. De pieux ecclésiastiques ont rendu de lui si bon témoignage, que le respectable évêque de Meaux, qui lui avait conféré les ordres, l'a mis, dans le courant de l'année dernière, à la tête d'une paroisse de son diocèse. Pourquoi l'Observateur Catholique n'aurait-il pas admis parmi ses écrivains celui qu'un pieux évêque admettait parmi ses curés? Mais, pour dire la vérité, nous devons affirmer que Verger N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE dans l'Observateur Catholique. Au commencement de décembre 1856, il adressa au comité de rédaction copie d'une lettre écrite par lui au directeur du Rosier de Marie. Cette lettre, juste pour le fond, était excentrique

« PoprzedniaDalej »