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roisse le 21 novembre. Les enfants des Frères seraient venus ce jour-là remercier Dieu et surtout Marie de certaines faveurs obtenues. M. l'abbé met donc Marie avant Dieu comme auteur de ces faveurs. Cette doctrine est boiteuse.

-Nos lecteurs ne seront peut-être pas fâchés de connaître en détail l'image de l'Immaculée-Conception, proposée par Mgr l'évêque de Bruges et dont nous avons déjà parlé dans notre dernier numéro. En voici la description détaillée :

craser;

«La figure de Marie debout, vêtue du soleil; position calme et modeste; dans la clarté ; ses pieds touchant la lune et le globe terrestre, et le serpent infernal qui a la tête écrasée; Marie paraît dans sa première adolescence, avec les traits de la modestie, de l'innocence, de la candeur et de la beauté; figure douce et aimable; la taille ordinaire, les yeux modestement baissés, ou, ce qui vaut mieux, les regards doucement élevés vers le ciel; les mains dans l'attitude de la prière, ou croisées sur la poitrine, ou plutôt jointes ensemble, ou modestement élevées vers le ciel; rien dans les mains, pas même l'enfant Jésus; le pied droit, chaussé d'une sandale, posé sur la tête du serpent pour l'éle pied gauche caché sous les vêtements; une robe blanche un peu large et un manteau bleu-hyacinthe assez vaste, qui lui couvre tout le corps et en dissimule les formes; modestie et simplicité dans les habits comme dans la personne; rien qui attire les regards d'une manière spéciale sur les habits; la tête couverte d'un voile léger, et, si l'on veut, transparent; ornée de l'auréole et du nimbe, couronnée de douze étoiles; au-dessus de la tête, Dieu le père seul, comme Créateur qui l'a créée en état de grâce, élevant la main pour bénir sa créature; trois anges, ou neuf anges, dans l'attitude de l'admiration et de la joie, placés autour de ses pieds, et, en tous cas, plus bas que ses mains; une espèce de soleil en forme d'auréole autour de son corps, comme un vêtement ajouté, ou rayons partant de son corps

pour l'entourer de lumière; la demi-lune sous ses pieds, qui reposent dans la concavité; une couronne de douze étoiles qui ceignent son front en forme de nimbe; le serpent infernal, noir ou vert, enlaçant le monde de ses plis au moment où Marie lui écrase la tête; la pomme fatale dans sa gueule écumante; les regards du serpent, hideux et désespérés; Marie placée dans la lumière; le monde et l'espace dans les ténèbres; autour de la sainte Vierge, avec ordre et symétrie, les principaux symboles de l'Immaculée-Conception, et les inscriptions les plus précises et les plus naturelles qui la rappellent. >>

-L'Univers s'entend avec un journal d'Amérique pour faire la guerre à Cornelius Nepos. Les classiques sont anathématisés par M. de Laroche-Héron, qui ne voit d'avenir pour le catholicisme que dans les petits livres édités par M. l'abbé Gaume, sous les auspices de MM. Gousset et Parisis. Puisque l'Univers a tant de répulsion pour les auteurs classiques et qu'il craint si fort le paganisme dans l'éducation, comment se fait-il qu'il l'introduise si largement dans les pratiques religieuses? Ne sait-il pas que toutes les cérémonies dont il nous donne de si pompeuses descriptions, sont calquées sur celles que les païens organisaient en l'honneur de Junon et de Cybele? Si nous en croyons Plutarque, Junon faisait des signes d'yeux comme la vierge de Rimini. Si M. Gaume faisait un supplément au Ver rongeur pour crier contre le paganisme dans la piété, il n'aurait pas tort, vraiment.

GUELON.

Paris. Imprimerie de Dubuisson et Cie, rue Coq-Héron, 5.

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Le Gallicanisme et l'Ultramontanisme devant la tradition catholique.

Après avoir exposé son nouveau système sur l'infaillibilité et l'absolutisme du pape, M. de Maistre cherche à l'établir sur les témoignages des Pères de l'Église. La tâche était ardue. Lęs ultramontains ordinaires, tels que Bellarmin et Duval n'avaient pu, qu'à l'aide de chicanes (le mot est de Bossuet), étayer sur la tradition catholique le système qu'ils voulaient opposer à la doctrine de l'Église de France. Com

(1) Voir les nos des 16 août, 1er septembre, 1er et 16 octobre, fer navembre.

ment M. de Maistre a-t-il pu avoir la prétention de trouver des témoignages à l'appui du sien, qui est beaucoup plus exagéré que celui des anciens ultramontains? On doit remarquer même qu'il n'a pu, sans se contredire, chercher des preuves traditionnelles à l'appui de ses idées. Il avoue que son système est nouveau, qu'à Rome même on n'a pu d'abord le comprendre. Citer des témoignages d'anciens auteurs à l'appui d'un système nouveau, c'est vouloir prouver que ce système nouveau est ancien. Rien d'étonnant donc que le grand homme de l'ultramontanisme moderne ait complétement échoué dans sa tâche.

Suivons-le cependant dans ses recherches historiques. « Rien, dit-il (p. 44), n'est aussi invinciblement démontré, pour la conscience surtout qui ne dispute jamais, que la suprématie monarchique du Souverain Pontife. »

La conscience ne dispute pas quand l'intelligence est parfaitement éclairée. Mais une démonstration ne s'adresse pas directement à la conscience, elle n'y parvient que par l'intelligence qui, seule, met l'homme en possession de la vérité et du bien qui n'est que la vérité pratique. L'intelligence dispute avec raison tant que les preuves qu'on lui offre ne sont pas assez démonstratives pour qu'elle donne son adhésion intime à ce qui fait l'objet de la discussion. Quand les preuves ont une force invincible, l'intelligence se rend, et, si rien, dans la conscience morale de l'homme, ne s'oppose au règne de la vérité et du bien, il donne son adhésion pratique à ce qui est démontré pour son intelligence.

Le premier axiome de M. de Maistre n'est donc pas digne d'un philosophe auquel l'école ultramontaine accorde une si grande profondeur. Il est vrai que nous sommes loin de partager, sur ce point, son opinion. Pour nous, M. de Maistre n'est qu'un homme plein de morgue qui émet les propositions les plus creuses et les plus fausses, avec un ton dogmatique qui peut faire illusion aux hommes superficiels, mais qui ne prouve que la faiblesse orgueilleuse de sa philosophie pour es hommes sérieux et réfléchis.

Nous pouvons donner, comme une nouvelle preuve de l'esprit systématique et orgueilleux de M. de Maistre, ce qu'il a dit aussitôt après avoir posé l'axiome que nous avons cité.

« Elle (la suprématie monarchique du pape) elle n'a point été, sans doute, dans son origine, ce qu'elle fut quelques siècles après; mais c'est en cela précisément qu'elle se montre divine. »

par

Ainsi, c'est précisément parce que la prétendue suprématie monarchique du pape a changé de nature, après plusieurs siècles, qu'elle est divine. On a pensé, jusqu'à M. de Maistre, et les chrétiens raisonnables pensent encore aujourd'hui, que ce qui est divin dans l'Église est ce qui a été établi [Homme-Dieu, par Jésus-Christ, ce que l'on voit établi par conséquent dès les temps apostoliques. Mais M. de Maistre ne veut reconnaître pour divin que ce qui a été modifié après quelques siècles. Ne pourrait--on pas dire qu'une pareille affirmation est déraisonnable? Sur quoi M. de Maistre l'appuie-t-il? Sur ce principe de son invention: «Tout ce qui existe légitimement et pour les siècles existe d'abord en germe, et se développe successivement. » Il prétend avoir démontré cela dans son Essai sur le principe générateur des institutions humaines. Sans prendre à partie cet ouvrage, nous pouvons bien établir ce principe que toutes les démonstrations de M. de Maistre ne peuvent ébranler: que ce qui est divin dans l'Église remonte aux temps apostoliques, et que Jésus-Christ n'est pas venu établir une Eglise sans lui donner les bases essentielles de son existence. Si son intention a été d'établir une monarchie absolue, la première chose qu'il a dû faire a été de désigner le monarque absolu, et la première chose que nous devons remarquer dans les annales de l'Église, c'est l'action de ce monarque absolu, revêtu de la souveraine puissance, et auquel doivent une obéissance complète tous les fidèles et tous les chefs qui ne sont que des pasteurs secondaires puisant en lui ce qu'ils ont d'autorité déléguée.

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