Obrazy na stronie
PDF
ePub

Curia romana; par F. de P. G. Vigil, de Lima. « Cet ouvrage, dit l'auteur de l'article, mérite l'attention, car il prouve que, même dans l'Amérique du Sud, il y a de la vie, de l'espérance et des efforts pour arriver à un meilleur état de choses..., pour renoncer aux abus ultramontains sans renoncer pour cela à la vérité catholique; pour chercher les anciennes routes et y marcher; pour jouir enfin de la liberté chrétienne sans rompre l'unité de l'Eglise. » Tel est aussi, pour notre part, le but où nous tendons.

Le second article que nous voulons indiquer se trouve dans le numéro du 5 avril, et il a pour sujet l'ouvrage sur les jésuites de l'abbé Maynard, le même qui a publié une édition des célèbres Provinciales de Pascal, avec un commentaire dans lequel, il soutient que les doctrines attaquées par Pascal sont celles de l'Église de Rome. Il serait fâcheux qu'il en fût ainsi; mais nous aimons à croire le contraire. Ce qu'il y a de plus curieux dans le dernier ouvrage de l'abbé Maynard, c'est l'histoire de la suppression de l'ordre, laquelle est surtout écrite pour répondre à l'Histoire du pontificat de Clément XIV, par le P. Theiner. L'embarras de l'auteur est évident, car, s'il défend les jésuites, il ne veut pas cependant condamner le pape. Il dit néanmoins que Clément XIV fut à son insu l'instrument de la haine et des détestables desseins des ennemis des jésuites.

Dans le numéro du 3 mai, il est question d'une « Liturgie biblique à l'usage des Églises évangéliques, etc. » Ainsi, tandis que les catholiques français renoncent à leurs liturgies dont les prières se composent uniquement de passages de la sainte Écriture, les dissidents reprennent l'excellente idée de nos évêques gallicans et composent une liturgie entièrement biblique, c'est-à-dire composée uniquement de prières révélées : ils avancent et nous reculons.

Dans le numéro du 12 juin nous trouvons un article fort intéressant sur la 2e édition des Lettres parisiennes de feu notre respectable et regrettable ami, l'abbé Laborde, où il prouve la supériorité du bréviaire parisien sur le romain. On

y rappelle que le bréviaire romain cite comme vraies les fausses décrétales, contient des légendes imaginaires sur les premiers papes, sur saint Denis, sainte Marthe, etc., admet les leçons de saint Clément, quoique dénuées d'authenticité; et on y cite ces paroles du pieux abbé : « Il n'y a pas de » pouvoir sur la terre qui puisse obliger un prêtre de réciter » des fables en l'honneur de Dieu, en guise de prières. »

Dans un article du 23 août sur le même sujet, l'habile rédacteur fait observer que « la grandeur de l'entreprise à laquelle se livre aujourd'hui le parti ultramontain pour obliger les évêques à adopter la liturgie romaine peut être appréciée par l'importance que le parti des jésuites y attache. Mais il ne faut pas perdre de vue, ajoute-t-il, l'histoire des deux liturgies dans le moment où leur valeur comparative est sévèrement jugée. Lorsque le Concile de Trente et Pie V décidèrent la réforme des liturgies et voulurent qu'elles fussent purgées des corruptions du moyen âge, la tâche ne fut pas confiée en France à des gens médiocres. Les évêques français du xvir et du xvir siècle, aidés des congrégations religieuses, spécialement des bénédictins de Saint-Maur, restaurèrent leurs liturgies avec un degré de zèle et de science que les autres pays cherchèrent en vain à imiter. Les plus grands noms de l'Église gallicane, y compris l'illustre évêque de Meaux, provoquèrent et encouragèrent le travail; et le résultat fut la production d'une réforme beaucoup plus parfaite que celle des Romains et un retour plus pur aux saints offices. Tout ce grand ouvrage paraît actuellement devoir être détruit!..... »

Le savant journal qui nous a fourni ces extraits a recommandé vivement à ses abonnés l'Observateur Catholique. Nous avons été touché de cette marque de sympathie d'hommes aussi honorables et aussi instruits que les rédacteurs du Literary Churchman.

GUELON.

Paris, Imprimerie de Dubuisson et Cie, rue Coq-Héron, 5.

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX.

Omnia instaurare in Christo. Eph., 1, 10,

CONTROVERSE.

L'INQUISITION ET M. L. VEUILLOT.

M. L. Veuillot, rédacteur en chef de l'Univers, a publié, dans le courant de novembre, un travail sur l'inquisition, d'après le docteur Hefelé, auteur d'une vie du cardinal Ximenès. Pour ôter à tout catholique la pensée de le contredire, M. L. Veuillot prétend que les ennemis de l'Église ont seuls élevé la voix contre l'inquisition pour la calomnier; que cette institution est tellement belle, que les enfants de l'Église, au lieu d'en rougir, n'ont qu'à s'en glorifier. Il prononce l'anathême contre les catholiques qui voudraient unir leurs voix à celles des ennemis de l'Église pour attaquer l'inquisition; ils ne peuvent être que des lâches ou des ignorants, d'après M. le rédacteur en chef de l'Univers ; et ils ne réussiraient qu'à se donner « un brevet bien authentique d'iniquité et de sottise. » M. L. Veuillot compte même si positivement sur l'effet que doit produire son travail qu'il ne craint point de prédire que les susdits brevetés « peu à

peu se détermineront à cacher ce bon papier » qui attesterait aux yeux de tout le monde leur iniquité et leur sottise.

Malgré cette perspective peu flatteuse, et quand bien même je devrais être l'objet d'une de ces éloquentes colères qui ont rendu fameux le nom de M. L. Veuillot, j'oserai, avec avec toute la modestie qui me convient, m'inscrire en faux contre les affirmations de M. le rédacteur en chef de l'Univers; prétendre que l'inquisition ne fut qu'une erreur déplorable du clergé du Moyen Age, et que tout catholique intelligent doit s'efforcer de démontrer que l'Église ellemême ne peut en être responsable.

En lisant avec attention l'article de M. L. Veuillot, j'ai été frappé d'abord de trois passages qui semblent se contredire d'une manière assez positive. Voici ces passages :

« Le mot inquisition est nouveau. La chose qu'il exprime est aussi ancienne que l'Église..... On doit faire remonter au quatrième siècle l'établissement de l'inquisition..... C'est dans les 3 et 4o conciles de Latran (XIIe siècle) que l'inquisition a vraiment pris naissance, non comme institution politique, mais comme institution religieuse et ecclésiastique. » Voilà donc trois actes de naissance délivrés à l'inquisition M. L. Veuillot : elle erista au premier siècle, et cependant elle fut établie au quatrième, ce qui ne l'a pas empêché de prendre naissance au treizième.

par

C'est peut-être faute de pénétration que nous voyons là une contradiction. Un homme de génie comme M. L. Veuillot aurait-il pu donner au public une telle preuve de légèreté?

Oserai-je le contredire sur un point auquel il semble attacher beaucoup d'importance? Il trouve une différence essentielle entre l'inquisition religieuse et ecclésiastique qui fut établie, confirmée et approuvée par l'Église, et l'inquisition politique de l'Espagne. Cette distinction ne me paraît pas du tout exacte. L'inquisition fut la même partout, c'està-dire un tribunal jugeant les hérétiques de la manière que chacun sait, et faisant appel au bras séculier pour l'exécution de ses sentences. En France, les rois eurent assez de

bon sens et de justice pour ne pas se faire les exécuteurs des hautes-œuvres de l'inquisition, et pour ne pas admettre ce tribunal comme une institution légale de leur royaume.

En Espagne, les rois furent moins scrupuleux, adoptèrent l'inquisition et reconnurent ses sentences comme légales. Telle est la différence qui existe entre l'inquisition telle qu'elle fut pratiquée en France, et l'inquisition politique de l'Espagne. Cette différence n'est pas essentielle, je ne vois pas pourquoi on y attacherait quelque impor

tance.

et

M. L. Veuillot part d'un raisonnement très défectueux pour apprécier l'inquisition. « Aucune société, dit-il, ne peut abdiquer le droit naturel de contraindre ses membres à l'observation de ses lois, et de les chasser de son sein lorsqu'ils refusent opiniâtrement d'obéir. » De là il conclut que tout chef de société, même le père de famille et le président d'un banquet sont inquisiteurs. C'est un peu abuser de la permission de mal raisonner. M. L. Veuillot, pour corroborer sa thèse, confond l'inquisition avec le gouvernement, la direction, la surveillance, l'autorité. Ce procédé peut être habile, mais personne ne s'y laissera prendre; et les hommes sérieux, en lisant l'article de M. L. Veuillot, se trouveront naturellement portés à croire, ou qu'il n'est pas de bonne foi, ou qu'il a voulu parler de ce qu'il ignore.

Une société a droit de sévir contre un de ses membres qui refuse d'obéir à ses lois; personne n'en doute; l'Église a droit de ne pas reconnaître comme sien celui qui n'a pas sa foi, qui ne respecte pas ses canons, tout le monde en convient. Mais l'Église peut-elle demander au pouvoir temporel la mort de celui qui ne veut pas se sommettre à la doctrine qu'elle enseigne ? voilà la véritable question. Je n'hésite pas à répondre que l'Église n'a pas ce droit, et qu'elle n'a jamais voulu l'exercer. L'Église est une société spirituelle, et son existence extérieure ne peut raisonnablement la faire confondre avec la société civile. Cette dernière punit le délit extérieur par des peines extérieures analogues à sa na

« PoprzedniaDalej »