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cevoir qu'il fait le procès aussi bien à Ruinart et à Mabillon qu'aux doctes écrivains qu'il honore de ses injures.

Nous croyons vraiment que la nouvelle école bénédictine a trop de prétention, si elle s'imagine qu'elle pourra faire rétrograder le monde érudit jusqu'à ses bribes apocryphes. Il ne suffit pas de prendre le nom de bénédictin, il faut savoir le porter. C'est une noblesse qui oblige. Remarquons, en passant, que M. Guéranger affirme que notre siècle ne verra réimprimer ni les Vies des saints de Baillet, ni celles de Mésenguy. Nous apprendrons au docte bénédictin que notre siècle a déjà vu plusieurs éditions des Vies de saints de Mésenguy.

M. L. Veuillot est descendu des hauteurs du premier article au feuilleton. Depuis que l'Univers est devenu grand, au moins par son format, il sentait le besoin d'un feuilletoniste. Or, M. Gondon, M. Coquille, M. Rupert, M. Du Lac. ne se sentaient pas plus disposés à quitter les rois de Naples et de Piémont que le droit canonique. M. Aubineau ne sait guère que louer les religieuses et insulter Fleury; M. Eugène Veuillot est un peu lourd et réussit trop bien dans les extraits entrecoupés de réflexions, pour le distraire d'un travail si utile. Restait donc M. Louis Veuillot, qui fait aussi facilement un grand article contre M. l'abbé Sisson qu'un roman. Le roman a été le premier métier de M. Louis Veuillot. Il a fort peu réussi dans le roman mondain; mais en revanche, le roman dévot lui va à ravir. Celui qu'il nous donne en extraits, dans l'Univers, depuis quelque temps, est intitulé : Çà et là. C'est un joli titre et bien trouvé. Nous ne pouvons avoir lə prétention de critiquer, littérairement parlant, un ouvrage de M. Louis Veuillot; mais, enfin, il nous est bien permis de dire que nous avons rarement lu quelque chose de plus ennuyeux, de plus maussade et de plus mal écrit.

Le Journal de Rennes annonçait dernièrement, d'une manière fort convenable, que les habitants de Saint-Christophe-des-Bois faisaient une pétition pour supplier M. l'évêque

de Rennes de ne point leur retirer leur curé. L'évêché de Rennes vit une grave insulte dans cette nouvelle, et écrivit au directeur du Journal de Rennes une lettre qui fut en même temps adressée au nouveau journal le Messager de l'Ouest, qui est l'Univers de la Bretagne. Le Journal de Rennes fit beaucoup plus de soumission qu'il n'était nécessaire, mais l'évêché resta insensible; le Messager a ses sympathies; et l'ancien Journal de Rennes ne marche pas assez droit dans la voie indiquée par l'Univers pour mériter d'être soutenu. Comme on ne savait quel reproche lui faire, on lui a cherché une querelle d'Allemand pour donner à qui de droit une preuve de ses bons sentiments.

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M. l'abbé Hirabourre, nommé évêque d'Aire, s'est rendu à Paris pour les informations canoniques.

On lit dans l'Univers :

« Il y a en Autriche sept confessions chrétiennes difrentes. Les catholiques romains ont 14 archevêques et 59 évèques. Les catholiques grecs comptent 2 archevêques et 7 évèques. Les Arméniens-unis ont un archevêque à Lamberg. Les Grecs non-unis comptent un archevêque et 7 évêques. Les protestants de la confession d'Augsbourg possèdent à Vienne un consistoire supérieur, duquel dépendent 8 surintendances, une inspection générale des églises et le consistoire de Hermanstadt. Les calvinistes ont pareillement un consistoire supérieur à Vienne, 8 surintendances et le consistoire de Klausenbourg. Cette dernière ville renferme une surintendance des unitariens. Le nombre des prêtres et religieux catholiques dans tout l'empire, s'élève à 42,307. Sur les 37,500,000 habitants de l'empire, on compte environ 29,591,000 catholiques, 3,750,000 protestants, 3,400,000 grecs non-unis, et 750,000 juifs. »

Comment peut-on espérer que, dans un empire où il existe tant de cultes différents, le dernier concordat puisse être mis à exécution sans exciter les plus grands troubles?

Le bruit court que les jésuites ont organisé dans le faubourg Saint-Germain une loterie à 100 fr. le billet. On ajoute que l'unique lot serait un célèbre jésuite qui honorerait de sa présence, pendant un certain temps, la demeure de chaque souscripteur. On n'a pas démenti ce bruit qui a été rapporté par plusieurs journaux. On dit aussi que le caissier des jésuites s'est enfui en Amérique avec deux ou trois millions. Quelques journaux ont démenti ce fait, mais ils se contentent de dire que ce ne sont pas les jésuites de la rue de Sèvres qui ont été volés. On ne peut dire, en effet, que se soient plutôt ceux de la rue de Sèvres que ceux de la rue des Postes ou de Vaugirard. On continue à dire que les jésuites en général ont été volés et qu'ils ne veulent faire aucune poursuite. Nous ne savons si ce bruit est fondé, mais ce qu'il y a de certain, c'est que les jésuites font exécuter, dans les trois principales maisons qu'ils ont à Paris, des travaux extrêmement considérables et qui prouvent que ces mendiants ont en effet des millions en caisse.

-On nous communique le dernier volume de l'Histoire de l'Église de M. l'abbé Rohrbacher. Cet ecclésiastique, dont l'ultramontanisme exagéré jusqu'au ridicule est bien connu, admire l'œuvre de M. de Maistre que nous réfutons. Il admet en particulier sa doctrine sur l'infaillibilité, et avoue qu'il a fait son livre pour établir les mêmes erreurs. Le fait est bon à constater. Nous savions que la nouvelle école ultramontaine adoptait le système de M. de Maistre; mais il n'est pas inutile d'enregistrer des témoignages comme celui de M. Rohrbacher pour éclairer les vrais catholiques sur les tendances de la nouvelle école.

GUÉLON.

Paris, Imprimerie de Dubuisson et Gie, rue Coq-Héroa, 5,

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX.

Omnia instaurare în Christo. Eph., 1, 10.

THÉOLOGIE.

DE LA SCISSION DU PARTI CATHOLIQUE (1).

LETTRE A M. LE COMTE DE MONTALEMBERT,

Par l'abbé J.-H. MICHON.

Le parti catholique vient d'offrir au monde un singulier spectacle. On savait, depuis longtemps, que cette coterie remuante, qui n'avait que la modeste prétention de représenter l'Église en France, qui avait eu tant de peine à se constituer, qui cherchait à dissimuler sa nullité en attirant sur elle l'attention par ses opinions excentriques, on savait, disons-nous, que cette coterie était travaillée par une guerre intestine. On se demandait pourquoi M. de Montalembert, ayant à sa suite MM. Dupanloup, de Falloux et de Broglie, se séparait de M. L. Veuillot et de ses disciples. On savait que leurs doctrines étaient les mêmes; que leur ultramontanisme était aussi exagéré. La division qui était entre eux était donc un problème pour ceux qui veulent chercher bien loin la raison des choses? Pour ceux qui la cherchent beau

(1) Brochure in-32, chez Dentu, Palais-Royal.

-Le bruit court que les jésuites ont organisé dans le faubourg Saint-Germain une loterie à 100 fr. le billet. On ajoute que l'unique lot serait un célèbre jésuite qui honorerait de sa présence, pendant un certain temps, la demeure de chaque souscripteur. On n'a pas démenti ce bruit qui a été rapporté par plusieurs journaux. On dit aussi que le caissier des jésuites s'est enfui en Amérique avec deux ou trois millions. Quelques journaux ont démenti ce fait, mais ils se contentent de dire que ce ne sont pas les jésuites de la rue de Sèvres qui ont été volés. On ne peut dire, en effet, que se soient plutôt ceux de la rue de Sèvres que ceux de la rue des Postes ou de Vaugirard. On continue à dire que les jésuites en général ont été volés et qu'ils ne veulent faire aucune poursuite. Nous ne savons si ce bruit est fondé, mais ce qu'il y a de certain, c'est que les jésuites font exécuter, dans les trois principales maisons qu'ils ont à Paris, des travaux extrêmement considérables et qui prouvent que ces mendiants ont en effet des millions en caisse.

-On nous communique le dernier volume de l'Histoire de l'Église de M. l'abbé Rohrbacher. Cet ecclésiastique, dont l'ultramontanisme exagéré jusqu'au ridicule est bien connu, admire l'œuvre de M. de Maistre que nous réfutons. Il admet en particulier sa doctrine sur l'infaillibilité, et avoue qu'il a fait son livre pour établir les mêmes erreurs. Le fait est bon à constater. Nous savions que la nouvelle école ultramontaine adoptait le système de M. de Maistre; mais il n'est pas inutile d'enregistrer des témoignages comme celui de M. Rohrbacher pour éclairer les vrais catholiques sur les tendances de la nouvelle école.

GULLON.

Paris, Imprimerie de Dubuisson et Gie, rue Coq-Hérva, 5.

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